Théodore Monod
1902 - 2000
Jeune assistant au Muséum, nommé à la Chaire des pêches et productions coloniales d'origine animale, Théodore Monod débarque en Afrique à Port-Etienne (Nouadhibou) en 1922.
C'est ici en Mauritanie, qu'il découvre ce qui va devenir la grande passion de sa vie : le désert. Et entre tous, le Sahara.
Sa première méharée, le mène de Port-Etienne à Saint-Louis. Un voyage harassant de 800 kilomètres à dos de dromadaires.
Après la soutenance de sa thèse sur un groupe de crustacés en 1926, il participe durant quinze mois à une mission d'exploration du Sahara occidental.
1935
En 1935, il entreprend un périple plus terrible encore avec une traversée de 1300 km sans point d'eau. Epris d'océan et de navires, il recherche dans le désert les valeurs humaines, et la richesse naturelle dont sa vie entière sera la quête. Il baptise le Sahara : "L'Océan des dromadaires".
Les Maures le surnomment : Majnoun, le Fou du Désert.
Nommé à Dakar en 1938, il développe l'Institut Français d'Afrique Noire ( IFAN - devenu depuis L'institut Fondamental....). Calqué sur son modèle, le Muséum, on y étudie toutes les disciplines des sciences naturelles et humaines. Il en sera le Directeur jusqu'à son départ en 1965. Il est élu membre de l'Académie des Sciences en 1963.

Eminent chercheur, spécialiste en géologie et botanique, parmi d'autres disciplines, Monod,à l'image de ces scientifiques voyageurs des XVIII et XIXe siècle, n'a eu de cesse d'arpenter tout au long de sa vie, ce monde et cette nature dont il a toujours été l'un des plus ardents défenseurs.

Fils de pasteur, ce chrétien profondement imprégné d'oecuménisme, s'est intéréssé à l'Islam, une religion qu'il cotoyait quotidiennnement durant ses voyages d'études et pour laquelle il avait un profond respect. Ecologiste de la premiere heure, militant antinucléaire, antimilitariste, défenseur des droits de l'homme et des animaux, ce "chercheur d'absolu" déclare que selon lui : "l'ère chrétienne s'est arrètée, le 6 août 1945", jour du largage de la première bombe atomique sur Hiroshima.
En septembre 1960, il signe "le Manifeste des 121" prise de position sans concession contre la guerre d'Algérie. Cet épisode, qui secoue l'opinion publique, lui vaudra des sanctions administratives, interdiction d'exercer ses fonctions de directeur de l'IFAN pendant un certain temps. Mais Monod n'en a cure et écrit à ce sujet : “
Bien que fonctionnaire, je persiste, à tort ou à raison, à me considérer comme un homme libre ; d’ailleurs si j’ai vendu à l’Etat une certaine part de mon activité cérébrale, je ne lui ai livré ni mon coeur, ni mon âme."

Non dénué d'humour, il mettait son talent de dessinateur au service de ses idées. Ses courriers étaient fréquemment agrémentés sur l'enveloppe de messages signifiant ses combats.
Gravure rupestre - Mauritanie
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et le
Sahara Occidental
République Islamique de Mauritanie