Sahara Occidental - RASD
Préambule à cette page qui questionne...
Diffcile d'avoir un avis tranché sur cette question du Sahara Occidental.
D'un côté un peuple qui revendique une indépendance, sans doute légitime.
D'un autre le même peuple qui revendique son appartenance au Royaume du Maroc, tout aussi légitime en regard de l'Histoire du Royaume.
Les premiers sont farouchement soutenus par le gouvernement algérien, ses généraux et ses services de renseignement. Mais après 40 années de vie dans des camps de réfugiés, sous l'autorité de plus en plus contesté d'un Polisario qui ne laisse que peu de place à la liberté de penser ou de dire et moins encore à la critique, l'envie de s'émanciper de cette lourde tutelle devient chaque année plus présente.
Les nouvelles générations de Sahraouis nés dans ces camps veulent vivre en paix. Elles refusent de combattre pour des chefs vieillissants, déconnectés des réalités du monde et plus encore de leurs aspirations ou pour l'opportunité d'offrir à Alger un débouché sur l'Atlantique et les richesses d'un sous-sol que par ailleurs l'Algérie possède déjà sans pour autant faire le bonheur de son propre peuple.
Les seconds bénéficient d'un traitement particulier de la part du gouvernement marocain. Dans les provinces sud du Royaume chérifien aides sociales et économiques font des envieux dans le reste du pays.
Mais là encore, les jeunes générations se heurtent à la raideur des autorités militaires comme civiles qui trop souvent ne voient dans leurs revendications sociales ou politiques que velléités d'insurrection indépendantiste, forcément téléguidé par le frère ennemi algérien.

Donc, pour tous les Sahraouis, la réponse est toujours la même, le bâton !

Si on ajoute que les informations sont toujours, et des deux côtés, aussi parcellaires que partiales, la seule conclusion fondée est qu'aujourd'hui encore être sahraoui, comme être palestinien relève d'une utopie aussi belle que fragile.
C'est la page d'un pays, qui n'existe pas, un pays sans capitale, sans monnaie, sans beaucoup de richesses. Juste quelques centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants qui depuis bientôt 40 ans attendent que la communauté internationale reconnaisse leurexistence et peut-être même l'indépendance de la terre sur laquelle ils vivent depuis des millénaires. Une République dont le gouvernement provisoire siège sur une terre étrangère bien qu'amie et qui attend...
Camp de réfugiés en Algérie
Mouvement phare de l'indépendance puis parti politique marocain, l'Istiqlal crée dans le sud une armée de libération marocaine comprenant des Mauritaniens et des Sahraouis, membres de tribus nomadisant à travers ces territoires et partisans d'un «Grand Maroc». Cette armée irrégulière envahit le nord de la Mauritanie en 1960, au moment de son indépendance, puis, en janvier 1969, contraingnit les Espagnols à évacuer l'enclave d'Ifni. Mais cette armée devenait incontrôlable et fut dissoute par le Roi du Maroc, ce qui suscita un vif mécontentement parmi ses membres sahraouis, dont le territoire était toujours occupé par l'Espagne : ils devinrent les premiers cadres du Front populaire pour la libération de la Saguia el-Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario), qui mena la lutte pour l'indépendance du Sahara espagnol, mais hors de l'État marocain.
En 1975, c'est la Marche Verte, Al Massira, par laquelle le Maroc annexe les deux tiers du Sahara Espagnol. Le but est double, étendre le pays vers le Sahara (territoire historique du Royaume) et profiter des richesses minières de la région, mais surtout accroître la popularité du souverain chérifien par une action d’éclat et maintenir la cohésion nationale. Al Massira déclenche les hostilités avec le front Polisario qui exige l’indépendance sans condition du Sahara Occidental.
En 1976 dans le cadre des accords de Madrid, une partie du Sahara occidental est annexée par la Mauritanie l’autre par le Maroc. Mais le front Polisario,mouvement nationaliste saharien, déclenche aussitôt une guérilla meurtrière et attaque sur le front mauritanien. Cette guerre affaiblit la Mauritanie. En août 1979, elle se retire du Sahara-Occidental pour être aussitôt remplacé par le Maroc. Face à la puissance marocaine, les sahraouies se replient sur les terres de son éternel rival, l'Algérie. La ville de Tindouf devient la capitale du Gouvernement Provisoire.
Marche Verte - 1975
Dans les années 80, le Polisario paralyse toute tentative de construction d’infrastructure sur le territoire qu’il revendique et bloque les activités minières marocaines en harcelant sans cesse les troupes régulières sur le mode du "rezzou touareg". En 1989, commence réellement les discussions entre les deux parties. L’ONU préconise un referendum d’autodétermination sous contrôle international pour entériner le statut du territoire. Mais à ce jour les modalités de vote ne satisfont pas le Polisario qui n’admet pas que les populations marocaines de la zone (parfois déplacées de force et comptant les Forces Armées Royales dans la vision marocaine) s’expriment au même titre que les sahraouis d’origine.
Un énième proposition de l'ONU est une fois de plus rejeté par les sahraouie en juin 2001...

En 2014, 40 ans après la Marche Verte, la question du Sahara Occidental reste toujours posée...
Colonne sahraouie
Camp de Réfugiés
Du 21 mars au 31 mars 1995, Théodore Monod a mené sa première mission en territoire sahraoui. Curiosité scientifique, mais aussi volonté de témoigner du droit du peuple sahraoui de disposer de sa terre.
"L'homme doit sortir de la préhistoire ! Après être sorti des cavernes, il doit sortir des casernes !". Pour le professeur, ce ne sont pas des formules à l 'emporte-pièce que l'on jette dans les salons de l'intelligentsia, mais une pratique philosophique : " ça occupe les militaires " lance-t-il implacable, aux représentants du Front Polisario, en contemplant les tomates des jardins vivriers en territoire libérés.
Ce pessimisme n'empêche pas le naturalisme d'agir , " on ne parle jamais assez en France du déni des droits des Sahraouis. Le gouvernement ne veut pas peiner notre ami le roi, Hassan II. Ma présence là-bas a peut-être permis de rappeler à quelques-uns ce qui se passe ".
La voix reprend avec ce ton si particulier des vieux sages, nostalgiques et moqueurs : " Le Maroc joue le temps. L'organisation du référendum sur l'indépendance va prendre des années. Les grandes puissances sont en train de sacrifier sciemment les droits de l'homme à la raison d'état".
Monod en RASD-Mars 95
Liens Utiles :

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Peut-on tromper un Théodore ? Sans doute ému devant tant de misère et une fois encore porté par son immense humanisme, Monsieur Monod avait choisi de défendre les opprimés.
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