Pierre LOTI
Pierre Loti, de son vrai nom Julien Viaud, né en 1850 à Rochefort. Très tôt il voue à la mer une véritable passion. Le 1er octobre 1867, il intègre l'Ecole Navale et devient Officier de marine. A côté de cette carrière militaire qu’il termine, après 42 années de service dont 19 ans, 11 mois et 8 jours à la mer, avec le grade de capitaine de vaisseau, Loti cultive sa vie durant deux autres passions : les voyages et l’écriture. Témoin de son époque, il est également journaliste, photographe et dessinateur de talent, jeune il collabore à de nombreux journaux tels "Le Figaro ", "L'Illustration " et "Le Monde illustré ".
Pyer Loti & Kamel Pacha
Ces premiers voyages, comme ses premiers écrits témoignent de sa découverte des horizons lointains. Aziyadé (1879) et Rarahu (Le Mariage de Loti), ses deux premiers romans, ne sont pas signés, Marine oblige. Pour le troisième, il signe d’un pseudonyme, Pierre Loti, nom de plume qu’il ne quittera plus.
Pierre, parce que sa sœur l’appelait “Petit Pierre”, Loti (de roti, une belle fleur polynésienne) est le surnom que lui donnent les suivantes de la reine Pomaré à Tahiti.
Ses livres teintés, peut-être plus que de raison, d’exotisme rencontrent immédiatement les faveurs du public. Celui-ci est friand des détails et anecdotes qui en cette période de colonialisme intense, lui comptent les contrées lointaines que des hommes, seuls ou en troupes explorent, défrichent ou soumettent sans vergogne.
Célébrité - Dessin d'enfant
L’Inde, Istanbul, Dakar, Tahiti, Loti nous invite à travers ses livres, ses articles, ses dessins et ses photographies mais aussi dans son musée personnel, sa maison, à la découverte du monde. Lui qui s’affiche volontiers dans les costumes traditionnels des pays visités, ne trouve pas le repos. Il sillonne sans cesse ce monde qui devient chaque jour un peu plus accessible.
«J’ai la nostalgie d’ici et d’ailleurs, je voudrais être là-bas et ici.» Pierre Loti résume ainsi le drame de sa vie. Ses romans suscitent, à des degrés divers, l’admiration d’Anatole France (qui le surnomme «le sublime illettré»), Proust, Renan et Dumas fils. Vincent Van Gogh est l’un de ses grands admirateurs – c’est avec son «Mariage de Loti» qu’il rêve de son «atelier des tropiques».
Pirogues - DAKAR - Avril 1874
A Genève, une jeune fille connaît ses premiers émois de lectrice en découvrant «Aziyadé», elle s’appelle Isabelle Eberhardt. L’univers de Loti – ce capitaine qui aimait les beaux garçons et les travestissements – déclenche en elle une passion dévorante pour cet autre monde : l’Orient.
En 1891, il entre à l'Académie Française à 42 ans. Ses livres sont traduits en de nombreuses langues. Sa vie mondaine est intense, il côtoie tout ce que la France et même au-delà, compte de célébrités. Le dandy Loti, et ses frasques vestimentaires sont de toutes les réceptions.
Lui-même organise dans sa retraite de Rochefort des fêtes à thèmes somptueuses, propulsant d’un coup de baguette magique ses invités en Chine, au Moyen Age ou, bien entendu, dans l’Orient des Mille et une Nuits. Dans cette maison, où peu à peu s‘accumulent les souvenirs de ses voyages, loin des mondanités, il se retrouve pour écrire.
L’homme est complexe et s’inscrit par ses ambivalences, ses délires, ses passions dans un orientalisme terriblement prisé à l’époque. Un engouement qui cesse au moment où le mot même d'Orient cède la place à d'autres concepts géopolitiques, tels le Proche-Orient ou le Moyen-Orient et qui aujourd’hui à l’image de son œuvre littéraire semble au mieux délicieusement désuet au pire totalement ringard. Pourtant quel adolescent n’a pas vibré en lisant “Pécheurs d’Islande”ou “Aziyadé”.
Loti - Palais Rochefortain
en 1889
Agressé par la rigueur positiviste et la fureur de conquête de la société industrielle, l’esthète Loti s’immerge dans son monde imaginaire, toujours en quête d’un paradis que notre société n’aurait pas perverti. Le primitivisme auquel il aspire, il le trouve pourtant à sa porte, en Bretagne et plus encore au pays Basque.
En 1923, la France lui offre des funérailles nationales Il est enterré à la Maison des Aïeules à Saint-Pierre d'Oléron.
Sur les Traces de ...
et
Bonheurs Photographiques
Académicien Chic pour Vanity Fair - 1895