01.16° S - 11.85° E

Port-Gentil, aussi appelé Mandji Orangu, est la capitale de la province de l'Ogooué-Maritime. Mandji est le nom local d'un arbre si grand, dit la légende, qu'on le distingue depuis le large : l'Iroko. La tradition orale Orungu attribue la découverte de cette île, devenue presqu'île, au clan des Avandji.
C'est entre 1475 et 1478 que le Portugais Eduardo Lopez débarqua sur l'île des rois oroungou où se trouvait un point d'Aïgado (approvisionnement en eau douce) qui prit le nom de Cap Lopez. Baptisée Mandji par les Myéné, l'île devint Port-Gentil, du nom de l'officier français de l'A.E.F., Émile Gentil qui effectua une mission d'hydraulique entre 1890 et 1892.
Le nom de certains quartiers comme Romb'Intchozo (enlève tes chaussures !) témoigne de la nature marécageuse des sols de cette ancienne zone de chasse. Centre industriel, c'est la ville du pétrole et du bois. La plupart des gisements de pétrole off-shore ou en forêt sont situés dans cette région. Une partie du pétrole est raffinée sur place. Le port grumier (bois) est le plus important d'Afrique.

Plage du Cap Lopez

Masque Fang

Les plus anciens habitants des forêts gabonaises sont certainement des Pygmées (du latin : pygmoeus, haut d'une coudée), un peuple aujourd'hui presque disparu. La grande vague migratoire des Bantous atteint le Gabon vers les XIe ou XIIe siècles, comme dans toute cette zone du Golfe de Guinée elle se poursuit jusqu'au XIXe avec l'arrivée massive des Fangs. Le royaume de Loango aurait été fondé au XIVe dans le Sud du Gabon actuel. Très actif économiquement grâce à ses voies d'eaux navigables vers l'intérieur des terres, il tombe sous la coupe de son puissant voisin le Royaume du Kongo au XVe. Il ne s'en libère qu'au XVIIe lorsque les Portugais s'emparent du Kongo. Lequel ne s'en remet pas et perd son K pour un C, ma foi moins glorieux (on n'écrit pas Cing-Cong !).

Chef de famille pygmée et son explorateur !

Exploitation Forestière

Les premiers Portugais arrivent en 1472 à l'embouchure du Gabon, mais l'exploration véritable de la côte ne commence qu'en 1484 avec Diego Cam. Les Portugais trouvent que la forme de l'estuaire du fleuve rappelle celle d'un vêtement marin le Gabao (en français un caban) ils baptisent donc ainsi le pays. Au XVIIe, les Portugais abandonnent la place aux Hollandais, bientôt rejoints par les Anglais et Français attirés par les échanges que la traite rend fructueux. Seuls les Français s'installent durablement. Par traités, ils gagnent peu à peu du terrain, en 1848 ils luttent contre la traite clandestine et fondent Libreville en 1849 pour les esclaves libérés. En 1873, le Roi Orungu Ntchégué cède Mandji, l'installation commence en 1880. La prise de possession du Cap Lopez (nom portugais) est effective en 1894 avec la construction d'un poste de douanes et de maisons de commerce anglaises, hollandaises et françaises. Les décrets de 1903,1906 et 1910 constituent le Gabon et l'Afrique Equatoriale Française (l'AEF- voir Carte AEF). Libreville perd son statut de chef-lieu de l'Afrique Centrale Française au profit de Brazzaville. En 1913, le bon Docteur Schweitzer depuis son dispensaire de Lambaréné tente sans succès de donner un visage humain à la colonisation. Pour le Gabon, le développement du commerce commence dans les années 30. Après la IIWW, les Gabonais rechignent après s'être battu au côté des alliés à revenir au statut de peuple colonisé d'avant guerre. C'est le début d'une lutte politique qui les mènent à l'Indépendance le 17 août 1960. Léon M'ba (ex-maire de Libreville) est élu président en 1961. A sa mort en 1967, son vice-président Albert-Bernard Bongo lui succède. Albert-René devient Omar en même temps que musulman en 1973, puis El Hadj Omar après son pèlerinage à La Mecque. Relire et appliquer les principes de base du Coran ne lui ferait sans doute pas de mal, et en particulier pour le bien-être de son peuple...

Léon M'Ba

(1902 - 1967)

Le 27 novembre 2005, doyen des chefs d'Etat africains après 38 ans de règne, Bongo totalise 79,21% des suffrages lors de ce scrutin à tour unique. Selon les résultats officiels annoncés par le ministère de l'Intérieur. Une large victoire était attendue, mais son ampleur surprend. Bongo gagne 12 points par rapport à la présidentielle de 1998, où il avait recueilli 66,88% des suffrages.

La campagne a été d’une redoutable efficacité. René Ndemezo Obiang, porte-parole du candidat et ministre de la Communication, était d’ailleurs incapable de chiffrer le montant des dépenses. Large distribution de cadeaux, du T-shirt au 4X4, en passant par les téléphones portables et l'incontournable "franc électoral". Mobilisation de la quasi-totalité des médias gabonais, tant publics que privés, qui relayaient à l'envi le message du chef de l'Etat, la place accordée aux différents opposants n’étant que symbolique. Leurs réunions étaient constamment perturbées par une incroyable série de problèmes, bien entendu, tous imputables au général Hasard.

Une victoire basée sur un vote en masse, dans un pays où le nombre de votants est indexé sur le dernier recensement en date (2003). Un recensement qui a vu un bond de la population, + 49,8% en dix ans. Un chiffre légitimement mis en doute par tous les experts et statisticiens en démographie, incapable de fournir le début d’une explication. Un chiffre qui fait du Gabon le champion du monde de la fertilité !

El Hadj Omar Bongo

Né le 30 déc. 1935
Albert-Bernard jusqu'en 1973
38 ans de pouvoir !

Elections Novembre 2005
© Desirey Minkoh - AFP

Savorgnan de Brazza, explorateur, fondateur de la ville qui porte son nom, gouverneur du Gabon-Congo puis du Congo, commença son exploration de l'intérieur des terres en remontant l'Ogooué avec ses porteurs gabonais. Partisan d'une colonisation basée sur la découverte et la discussion, il fut le grand rival de Stanley dans la course des nations européennes pour étendrent leurs empires.

Port Grumier

Pierre Savorgnan de Brazza

Rome 1852 - Dakar 1905

photographie de Paul Nadar 1882

Hopital de Lambaréné

Le grand blanc de Lambaréné, Il est minuit Docteur Schweitzer, ou plus surprenant : Il est mini Docteur Schweitzer, eh bien toutes ces références c'est Albert. Né en Alsace (Allemande à l'époque), musicien (Bach), philosophe et médecin, il s'installe à Lambaréné en 1913. Il y fonde un dispensaire, arrêté et détenu en France en 1914 car Allemand d'origine, il y revient à la fin de la guerre après une série de concert pour financer la construction d'un hôpital. Rare défenseur de la cause des peuples colonisés il y restera jusqu’à son décès en 1965. Depuis l'hôpital est vide. Mais très visité. En 1982, il est le premier et le seul Alsacien-Gabonais, à ma connaissance, à recevoir, à titre posthume, le Prix Nobel de la Paix.

Albert Schweitzer

1875 - 1965