Capitale : Monrovia

Monnaie : Liberian Dollar

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La colonie de Monrovia est fondée en 1824, par d'ex-esclaves américains. Elle doit son nom au 5ème président des USA, James Monroe, un hommage à l'aide qu'il leur apporta. Le Liberia existe lui depuis 1822, à son origine le désir d'une société philanthropique : l'American Colonization Society, de favoriser le retour des victimes de la traite. Mais aussi, une alternative à la difficile intégration des noirs libres dans la société américaine.
Monrovia - Quartier de West-Point
James Monroe
(
1758 - 1831)
Histoire du Liberia
Le peuplement de la région est ancien, on trouve des traces remontant à 1000 ans avant notre ère. Les Krous sont établis de longue date quand les Mandés du Sud arrivent au Liberia. Au XVème siècle, les Mandés du Nord, islamisés, venant du Haut-Niger s'installent dans l'Ouest du pays. En 1461, les Portugais explorent la côte, créent des comptoirs d'où ils exportent du poivre et de l'or avant de se lancer dans le commerce des esclaves.
Monrovia - Port Minéralier
L'American Colonization Society est crée en 1816, après un échec en Sierra Leone, elle obtient en 1821 que les chefs locaux cédent les territoires du cap Mesurado à l'embouchure du fleuve Saint-Paul. Joseph Jenkins Roberts est son premier gouverneur noir en 1841, il sera le premier Président à la proclamation de la déclaration d'indépendance, calquée sur le modèle américain, le 26 juillet 1847. Le Liberia devient la première république indépendante du continent africain. Hélas, l'adoption du suffrage censitaire permet l'hégémonie des américano-liberiens et rapidement le pouvoir passe sous le contrôle d'une "élite" le True Whig Party. Durant la seconde moitié du XXe, la domination s'étend vers l'intérieur du pays, les revendications territoriales se heurtent à l'opposition des populations autochtones mais aussi des puissances coloniales. Les USA font pression et des traités sont signés avec la Grande- Bretagne et la France.
Liberia Frontier Force en 1929
La GB et les USA soutiennent l'économie par des prêts, en retour le 14 août 1917, le Liberia déclare la guerre à l'Allemagne et devient une base de plus pour les alliés en Afrique Occidentale. En 1926 la Firestone Tyre and Rubber Company obtient du gouvernement une fabuleuse concession pour une plantation d'hévéas de 400 000 hectares. Le caoutchouc devient la principale ressource du pays. Mais cette manne s'appuie sur l'exploitation sans vergogne des populations natives. La mise en oeuvre du travail forcé permet aussi de développer les infrastructures. Pour faire respecter ces mesures les américano-liberiens créent des milices armées. L'une des plus impitoyables la LFF (Liberia Frontier Force) était chargée de collecter la Hut-Tax auprés des populations autochtones, de les capturer pour qu'ils travaillent sur les chantiers gouvernementaux ou pour être envoyer dans les plantations de Fernando Po ou de Sao Tomé. Vols, tortures, viols, meurtres, accusées des pires exactions le rôle des milices dénoncé par la SDN (Société Des Nations - ancêtre de l'ONU) déclenche un scandale en 1931, le gouvernement est contraint à la démission. En 1936, le nouveau gouvernement interdit le travail forcé, mais les natives privés du droit de vote sont toujours considérés comme des citoyens de seconde zone.
Transport Latex - 1938
Elu en 1943, William V. Tubman, l'un des pères fondateurs de l'OUA, resserre les liens avec les USA. En 1945, il accorde le droit de vote aux natives et met en place un programme de scolarisation. Mais en mai 1951, il interdit de vote les partis d'oppposition et fait arrêter ou exiler leurs dirigeants. Tubman, candidat du True Whig Party est reélu en 1958, deux ans plus tard le parti est consacré parti inique. Heu...pardon unique !
A la mort de Tubman en 1971, son vice-président depuis 51, Tolbert lui succède. Le clivage Peuple-"Elite" ne cesse de s'accentuer.
En 1979, l'augmentation du prix du riz déclenche des émeutes, férocement réprimées avec l'aide de soldats Guinéens. 40 morts.
En 1980, un coup d'état sauvage et sanglant met fin à la domination des américano-libériens. Le PRC du sergent Samuel Doe se targue d'éradiquer la corruption. Pour la première fois, agé de 27 ans Doe est de l'ethnie Khran, un native prend le pouvoir au Liberia.
Doe est soutenu par les USA qui voit en lui un rempart contre le communisme en Afrique.
Willian V. Tubman
(
1895 - 1971)
Le PRC Avril 1980
(People Redemption Council)
Doe -
2ème à partir de la droite
Le Liberia devient pour la CIA la base de transit des armes destinés aux rebelles anti-marxistes de toute le continent. Doe, un Idi Amin Dada en puissance, corrompu et sanguinaire, fait systématiquement liquider ses opposants. C'est un de ses anciens ministres, Charles Taylor, qui déclenche la rebellion en 1989 depuis la Côte d'Ivoire. Houphouet Boigny le président Ivoirien et Blaise Campaoré, président du Burkina Fasso soutiennent Taylor, tous deux étaient très liés familialement avec l'ex-président Tolbert. Les combats sont terribles entre les différentes factions rebelles et les troupes de Doe. L' ECOWAS ( Economic Community Of West Africa States ) décide de l'envoi d'une force d'interposition l'ECOMOG ( MOG pour Monitoring Group ) essentiellement composé de troupes nigériannes et ghanéennes.
Le 9 septembre 1990, les tueurs du chef rebelle Prince Johnson assassine Doe. Fin 1990, Taylor contrôle 90% du territoire. En 1992, il tente une offensive sur Monrovia, c'est l'échec. Très vite la situation se dégrade, des "Lords of Wars" s'arrogent le contrôle de certains territoires, les civils sont massacrés par centaines et des milliers d'enfants sont enrôlés de force, puis sont rendu dépendant à la drogue, dans leurs milices.
Reagan et Doe
En 1993, on compte 150 000 morts, l'ONU décrete un embargo sur le pays. Un lent processus mené par l'ECOWAS fait des factions des partis politiques. Moins par enthousiasme que par prise de conscience devant l'impasse où les conduit la guerre civile. Après 7 ans de combats, 10% de la population est morte, les 3/4 sont déplacés ou réfugiés et 60% des 60 000 combattants sont des enfants, totalement traumatisés.

Les efforts conjugués des états africains et de l'ONU portent leurs fruits et en 1997 des élections voient la victoire de Taylor par 75% des suffrages. Après 20 ans de dictature et de guerre civile le pays est totalement ruiné.

En 1999, les exilés, ralliés par des partisans déçus de Taylor, se fédèrent dans le Lurd. Le Lurd est une émanation de l'Ulimo (United Movement of Liberia for Democracy), principal opposant à Charles Taylor pendant sa longue et sanglante prise du pouvoir.

Charles Taylor
Né en 1948
En juillet 2000, ils attaquent le Liberia à partir de la Guinée. En 2003, les rebelles parviennent aux portes de Monrovia. Financé par la diaspora libérienne aux Etats-Unis, le Lurd ne manque pas d'appuis. A l'ouest, la Sierra Leone est hostile au président Taylor. A l'est, la Côte-d'Ivoire soutient le Model, autre rébellion anti-Taylor. Quant à la Guinée-Conakry au nord, elle est la meilleure alliée du Lurd : la femme du chef rebelle est aussi la conseillère spirituelle du président guinéen Lansana Conté. Derrière la Guinée, se profile les Etats-Unis.
Le lundi 11 aout 2003, sous la pression croissante de la communauté internationale, le président libérien Charles Taylor démissionne et s'envole pour un exil négocié au Nigeria. Monrovia reste sous le contrôle des 800 soldats nigérians de l'Ecomil (force de la Cedeao). Cette trève que la population civile espère définitive, met fin à 14 années d'une sanglante guerre civile, qui a fait au moins 200.000 morts.
Ellen Johnson Sirleaf devient, le  vendredi 11 novembre 2005, Présidente de la République du Liberia. Cette économiste est la première femme à accéder à la magistrature suprême en Afrique. Créditée de 59,4 % des suffrages, elle l’emporte devant George Weah, l’ancienne star du football.
Weah conteste l’élection, mais appelle au calme ses partisans, dont beaucoup sont d’anciens combattants.
Le 23 décembre, Weah qui avait porté plainte pour fraudes électorales, retire sa plainte pour que la paix s’instaure enfin dans le pays. Ses partisans sont déçus, mais en cette fin d’année les choses semblent en bonne voie. Même si à la table des négociations, les politiques parlent déjà de café et de thé accompagné ou pas de sucre et de miel...

En Mai 2006, lors d’une session spéciale de la Conférence Internationale du Travail à Genève, c’est une présidente bien contrite qui annonce : “ Le chômage a atteint un taux aussi incroyable qu’insupportable de 85%“ or et en particulier chez les jeunes “Pour nous, l’emploi est synonyme de paix“.

Stabilité en vue ?
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Ellen Johnson Sirleaf
Né en 1938
République du Liberia