Capitale : Asmara

Monnaie : Nafka

GMT + 3 / Tel. 291 / www : .er

15.61° N - 39.45° E
Aussi appelé Mitsiwa, Massawa est construit à cheval sur la côte et une île. C'est l'un des endroits les plus chaud de la planète, avec une moyenne annuelle de 30°C.
Port éthiopien au XVIe siècle, il passe sous contrôle ottoman en 1557. Italien en 1885, Massawa ou Mitsiwa c'est au choix, devient la capitale de la colonie jusqu'en 1900. Conquis par les britanniques en 1941, il est administré par ces derniers jusqu'à la fédération de l'Erythrée avec l'Ethiopie en 1952.
Massawa, comme l'ensemble du pays a beaucoup souffert durant les combats de la guerre pour l'indépendance ( 1990 à 1993 ). L'Erythrée est le dernier pays au monde a avoir obtenu son indépendance le 27 avril 1993. On y parle l'arabe, le Tigrina et l'Italien.
Le port en 1971
Massawa en 1944
HISTOIRE DE L'ERYTHRÉE
Pour l'histoire du peuplement et l'histoire pré-coloniale voir Ethiopie - Addis-Abeba.

L'Érythrée devient une colonie italienne en 1890, les desseins de Rome évoluent durant l’occupation. D’abord colonie de peuplement, puis sources de matières premières, l’Erythrée devient vite la base arrière pour la colonisation de l’Ethiopie à partir de 1935, c’est aussi un réservoir de soldats coloniaux ( les askaris). Dès la conquète britannique en 1941, se pose la question du statut du pays. En 1945, la vie politique s’organise. La grande question le rattachement ou non à la grande voisine l’Ethiopie. Les grandes puissances hésitent sur le statut des anciennes colonies italiennes et autorisent une expression politique locale. Ces discussions internationales, malgré l'envoi d'une commission d'enquête sur place, n'arrivent pas à trancher et la question de l'Érythrée est confiée aux Nations unies. Avec une gestion internationale, où la compétition Est-Ouest est omniprésente, celles-ci décident en 1950, en conformité avec les nouveaux intérêts géostratégiques américains, de lui octroyer une autonomie sous la couronne éthiopienne.
La fédération de l’Erythrée avec l’Ethiopie dure formellement de 1952 à 1962, lorsque le Parlement érythréen vote l'intégration complète à l'Éthiopie (avec l'armée éthiopienne autour de son bâtiment), constitue la deuxième période du nationalisme érythréen. En effet, le gouvernement autonome n'a qu'une existence très brève car, dès la crise parlementaire de 1956, le contrôle d'Addis-Abéba est total. Pourtant, le nationalisme se développe, y compris dans les couches sociales qui l'avaient combattu jusqu'alors à cause des différences entre l'Éthiopie et l'Érythrée: la première est gouvernée par l'empereur, l'appareil d'État et la société civile y sont résiduels; la seconde est autrement plus développée, les partis politiques y ont droit de cité comme les syndicats, la presse, etc. L'autoritarisme éthiopien entraîne un raidissement chez certains unionistes qui sont partisans du maintien d'une spécificité érythréenne. L'opposition est rapidement mise au pas par la force. Cette deuxième période culmine avec la grande grève générale de 1958.
C'est beau, non ?
Le troisième moment du nationalisme érythréen débute cette même année avec l'apparition du Mouvement de libération de l'Érythrée, qui recrute essentiellement dans la fonction publique, tant chez les musulmans que chez les chrétiens. Les difficultés de la clandestinité, les hésitations sur les formes de lutte à mener conduisent à un affaiblissement de ce groupe dès la création en 1961 du Front de libération de l'Érythrée (F.L.E.). La lutte de libération nationale ne fait pas l'unanimité de la population érythréenne. Tout d'abord, sans doute à cause d'une direction en exil composée d'anciens opposants musulmans ulcérés par leur marginalisation, la coloration religieuse et ethnique reprend un ascendant sur la vie politique du mouvement. Ensuite, la lutte pour le pouvoir conduit à des éliminations massives, puis à la guerre civile. Enfin, la désorganisation et la dépolitisation de la guérilla suscitent un regain de solidarités locales ou religieuses, et donc de conflits, qui enlèvent à cette lutte les caractéristiques d'une libération nationale. La manière très sélective dont l'armée éthiopienne, assistée par des Israéliens, mène la répression n'explique que pour une part cette situation.
À partir de 1966, différents secteurs du F.L.E. s'interrogent sur cette crise, d'autant que les liens avec d'autres mouvements de libération ou avec des États poussent à un aggiornamento. Celui-ci prend deux formes: une scission qui est à l'origine du F.P.L.E. en 1970 avec une volonté de réforme radicale du fonctionnement et une plus grande présence des chrétiens en son sein.
L'impact de la révolution éthiopienne de 1974 est immense en Érythrée. Les deux organisations sont obligées, sous la pression populaire, de se réconcilier et intègrent des milliers de recrues. Le nationalisme connaît alors un grand succès et la guerre se poursuit après d'éphémères négociations. L'implication soviétique en 1977 permet à l'Éthiopie de reprendre rapidement le dessus. À partir de 1982, la situation de la guérilla semble très délicate. Le F.L.E., qui a reculé sous la pression éthiopienne, est chassé au Soudan par le F.P.L.E. et éclate en multiples factions. Cette opposition divisée devient alors une clientèle que se partagent les différents États de la région (Irak, Libye, Yémen, Arabie Saoudite) au nom de l'arabité de l'Érythrée pour peser un jour contre le F.P.L.E., perçu comme chrétien et marxiste.
Ce dernier se renforce pendant ces années, malgré l'échec de ses actions militaires. Tout bascule en 1988 lorsque le F.P.L.E. prend au printemps le contrôle du camp d'Afabet qui est la clé du dispositif militaire éthiopien en Érythrée. Il renforce massivement son armement et sa logistique; les quatre généraux soviétiques faits prisonniers accroissent sa crédibilité aux yeux de Mikhaïl Gorbatchev: quelques mois plus tard, l'U.R.S.S. fait savoir qu'elle n'entend pas renouveler dans les mêmes proportions l'accord militaire avec Addis-Abéba. La fin de la compétition Est-Ouest fournit donc l'arrière-plan de l'avancée du F.P.L.E. en Érythrée, mais aussi des guérillas éthiopiennes vers Addis-Abéba. Il faudra près de trois ans aux diverses guérillas pour arriver dans les deux capitales.
Affiche pour la commémoration du 13ème anniversaire de la révolution
Le 27 mai 1991, le Front populaire de libération de l'Érythrée (F.P.L.E.) entre dans Asmara et prend les rênes du pouvoir. Lors du référendum d'autodétermination, en avril 1993, le oui obtient 99,8 p. 100 des votes. L'accession formelle de l'Érythrée à l'indépendance, le 24 mai 1993, au terme d'une guerre de libération de trente ans et de deux années de période intérimaire, marque donc une date essentielle. Pour la première fois semble être remis en cause le principe d'intangibilité des frontières héritées de la colonisation, qui fait partie du credo de l'Organisation de l'unité africaine (O.U.A.). Les enjeux internes et régionaux ne sont pas moins importants. D'une part, l'Érythrée est une société qui a souffert durant des décennies du traumatisme de la guerre et le nationalisme y est une donnée irrécusable mais ambiguë. D'autre part, la nouvelle configuration régionale remet à l'ordre du jour certains problèmes géopolitiques qui n'ont trouvé aucune solution malgré la fin de la compétition Est-Ouest: le conflit au Sud-Soudan et la rivalité entre les deux grands monothéismes dans la région, le devenir de l'Éthiopie et l'influence arabe dans la zone de la mer Rouge.

La population de l'Érythrée est évaluée, au moment de l'indépendance, à 2,5 millions d'habitants, auxquels s'ajoute une diaspora de près de 1 million de personnes dont environ 500 000 réfugiées au Soudan voisin. Elle peut paraître divisée en deux grands blocs. Sur les plateaux habite une immense majorité de chrétiens qui se consacrent à l'agriculture traditionnelle; dans les plaines vit une population musulmane largement pastorale, si l'on excepte les quelques grandes agglomérations comme Massawa sur la côte et Keren ou Agordat dans l'ouest du pays. Il existe en outre de multiples interactions entre ces deux ensembles depuis des siècles. Il faut souligner aussi la multiplicité des influences, de la culture arabe sur la côte, qui a été en contact dès le XVe siècle avec l'Empire ottoman, de l'Église orthodoxe éthiopienne sur le plateau et marginalement du catholicisme ou du protestantisme, des confréries soudanaises à l'Ouest.
Femmes, costumes traditionnels

© UN / M. Grant
Depuis l’indépendance en 1993, un seul parti : le Front populaire pour la démocratie et la justice occupe les sièges de l’Assemblée Nationale. Son fondateur Issaias Afewerki est le président en exercice. Les élections sont sans cesse organisées puis reportées et annulées. Ce qui logique, pour un régime de tendance marxiste léniniste refusant le multipartisme.
En mai 1998, la guerre éclate à nouveau. Les forces armées éthiopiennes envahissent le territoire érythréen. 150.000 personnes convergent de la zone frontière vers les camps de réfugiées. En tout plus de 250.000 personnes sont déplacées, en plus des 60.000 déportées depuis l’Ethiopie. Le désarroi est grand, mais la fierté nationale l’emporte et la population fait face, l’armée largement démobilisé après l’indépendance, augmente ses effectifs et les étudiants aident aux récoltes, la mobilisation est générale. L’aviation éthiopienne pilonne non seulement les objectifs militaires mais aussi les villes. Les infrastructures économiques durement atteintes, santé et éducation gravement menacées, la jeune république reçoit le soutien de la communauté internationale et des ONG urgentistes en particulier.

En juin 2000, un cessez-le-feu est proclamé et un traité de paix signé sous l’égide des UN et de Kofi Annan à Alger en décembre 2000. Une commission indépendante est désignée pour établir, enfin, un tracé de la frontière qui sépare les deux pays. Un tracé qui jamais auparavant n’avait été formellement identifié.
En 2003, la commission mandatée par l‘UN rend son rapport, aussitôt dénoncé par l’Ethiopie.
© Cheryl Hatch
Depuis 2001, la presse privée est interdite en Erythrée. Le pays occupe la place, peu enviable, d’avant-dernier au classement mondial de la Liberté de la Presse 2005. De même, cela va de pair,  il est souvent mis à l’index pour sa gestion bien particulière des droits de l’homme.
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© Magnus Wolfe Murray
République d'Erythrée