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Maputo

Le Mozambique s'étire sur 2000 Km du Nord au Sud, face à Madagascar. La langue officielle est le portugais.

Au XVe, la région appartient au Royaume de Monomotapa. Les marchands arabes fondent les colonies comptoirs de Sofala, Quelimane, Angoche, et de l'île de “Mozambique“.

En 1489, Pedro da Covilha un explorateur portugais, arrivé par le Golfe Persique, découvre à son tour la petite île qui sera effectivement occupée en 1507. Située dans la baie de Mossuril, face à Madagascar, elle est dirigée par le Sultan Mussa Mbiki, c’est son nom qui donne en portugais Moçambique qui va désigner l’île avant de s’appliquer à l’ensemble de la région côtière.
Une forteresse est construite sur le site en 1510 pour protéger la petite ville de Sao Sebastiao de Moçambique.
A 1500 km plus au sud, un autre portugais découvre en 1502 la baie de Maputo, initialement baptisé baie de Delagoa (sur la route de Goa). Lourençao Marques, portugais lui aussi, explore la région en 1544.

En 1877, le petit village vivant du commerce de l’ivoire et de la traite des esclaves devient une ville, baptisée du nom de Lourençao-Marques.

Maputo toujours...

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La ville devient en 1898 la capitale des possessions portugaises d’Afrique de l’Est en lieu et place de la ville de Moçambique.

La riche et belle cité devient, en 1951, la capitale de la province portugaise du Mozambique avant de devenir celle du pays à son indépendance en 1975.
En 1976, le gouvernement de Samora Machel la rebaptise Maputo, du nom du fleuve Maputa. De même pour ses rues où les références portugaises sont remplacées par un florilège de noms de personnalités marxistes ou indépendantistes locales ou pas.

Aujourd’hui la ville compte plus d’1,2 millions d’habitants.
Située à 77 Km de la frontière avec l’Afrique du Sud, elle est l’un des rares ports naturels d’Afrique australe.

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Les premiers habitants du pays sont les ancêtres des Bushmen qui entre le Ier et IVe siècle vont peu à peu reculer devant les migrations Bantoues venues de la vallée du Zambèze. Les chasseurs-cueilleurs sont remplacés par ces agriculteurs qui maîtrisent le travail du fer.

Dès le VIIIe siècle, de nombreux comptoirs utilisés par les marchands arabes et indiens voient le jour dans cette région située sur la route reliant la côte au puissant royaume du Zimbabwe.

Le traité de Tordesillas, en 1494,  donne au Portugal toute latitude pour s’emparer de l’Afrique, L’Espagne conservant l’Amérique du Sud moins le Brésil.
En Afrique de l’Est, la présence portugaise commence avec le passage du Cap de Bonne-Espérance (Vasco de Gama) en 1497.
Durant 150 ans, il s’agit essentiellement d’une activité commerciale se limitant aux comptoirs de la côte que les Portugais protègent avec de solides forteresses.
Les premiers colons portugais, les prazeiros, débarquent en 1629 et en 1645 commence la traite des esclaves vers le Brésil. Mozambique devient la capitale en 1752.

Ile de Mozambique

En 1800, plus de 400000 esclaves ont transités par le Mozambique. Le premier décret d'abolition en 1836 sera abrogé avant une abolition définitive en 1869.
Peu intéressé par cette région très éloignée, Lisbonne la laisse aux mains de puissants propriétaires terriens et en confie même un temps la gestion à une entreprise privée anglaise, ce qui a pour effet de faciliter le processus de colonisation des territoires anglais d’Afrique australe privés de façade maritime.

Le Mozambique devient une province portugaise en 1951. En 1964 commence la guerre de Libération mené par le FRELIMO (Front de Libération du Mozambique).
Cette guerre va durer 10 ans jusqu'aux accords de Lusaka entre le Portugal et le FRELIMO. Au Portugal, la chute de la dictature Salazar lors de la révolution des oeillets en avril 1974, précipite le processus de décolonisation. Les “Capitaines d’Avril“ votent un désengagement total.
Le 25 juin 1975, c'est l'Indépendance.

Elections libres et Démocratiques

© UN / M.Grant

Un seul problème, le FRELIMO est d'obédience marxiste et une autre faction anti-communiste celle-là, le RENAMO, lutte elle aussi pour le pouvoir. Les premiers sont soutenus par l'URSS, les seconds par l'Afrique du Sud et la Rhodésie qui voient d'un mauvais oeil un régime marxiste à leurs frontières.
Cette sanglante guerre civile va faire plus d'un million de victimes et laisse le pays exsangue économiquement.
En 1990, le Mozambique devient une république.
Le 4 octobre 1992 est signé à Rome un accord de paix entre les deux factions sous l’égide de l’UN, qui maintient sur place un contingent de casques bleus (UNMOZ) jusqu’en 1995.
Les élections de 1994 voient la victoire du FRELIMO de Joaquim Chissano, une victoire contestée, mais sagement validée par le RENAMO. La Paix est enfin effective. 1,7 million d’expatriés reviennent au pays et 4 millions de personnes déplacées à l’intérieur, retrouvent leurs régions d’origines.

Le Mozambique demande son adhésion au Commonwealth. En 1995, c’est le premier et le seul pays non colonisé par les britanniques à en être membre.

Construction d'un dispensaire
en brousse

Bien que riche en ressources naturelles, le pays est considéré comme un des plus pauvres du monde. L'aide internationale, les investissements étrangers en particulier d'Afrique du Sud et les liens économiques avec les pays limitrophes, Malawi, Swaziland, Zambie et Zimbabwe qui profitent de sa façade maritime font que le pays connaît un formidable sursaut économique en 1997/98.
Hélas des inondations dévastatrices en 1998 et 1999  et un cyclone  en 2000 grèvent son développement et nécessitent l'intervention des ONG urgentistes et une aide internationale massive.

Après sa nouvelle victoire aux élections de 1999, Joaquim Chissano décline l’éventualité d’un troisième mandat et c’est Armando Guebuza également du FRELIMO qui lui succède à la tête du pays en décembre 2004.

Aujourd’hui plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté dans un pays marqué le manque d’infrastructures et la corruption et où le Sida commence faire des ravages.

Réfection d'un pont

Comme de nombreux pays d'Afrique, le Mozambique reste aujourd'hui victime d'un mal propre ( ou plutôt sale, très sale) aux guerres du XXe siècle, les mines anti-personnels. Une immonde saloperie qui des années après la fin des combats tue, blesse, estropie chaque jour. Outre les hommes, le tissus économique rural en particulier l'agriculture et les transports sont menacés. Depuis 1992 le déminage a couté plus de 130 millions de $ et en 1998, 51000 mines ont été enlevées. Sur l'ensemble du continent noir , on évalue le côut du déminage à 35 milliards de $ autant dire que pendant des années encore des hommes vont souffrir et souffrir encore.

© Giovannni Diffidendi