Capitale : Lomé

Monnaie : Franc CFA

GMT / Tel. 228 / www : .tg

06.13° N - 01.22° E
Née du commerce maritime, port principal et capitale du pays depuis 1897, Lomé est située sur la frontière entre le Togo et le Ghana. Séparées par la route frontière, les mêmes familles vivent dans des pays différents. Illustration, s’il en faut, de l’incohérence du tracé des frontières coloniales.
Lomé durant la colonisation allemande.
A l’image de la côte entre la Volta et Lagos, le littoral togolais n'est qu'une interminable plage de sable. La "barre" des grandes vagues a toujours été un obstacle, redoutable et redouté.
Ouvert le 27 janvier 1904 (anniversaire de l'empereur Guillaume II), le wharf allemand de Lomé, doublé par le wharf français en 1926, donne à la capitale du Togo un avantage économique décisif sur toutes les autres villes côtières. Depuis 1968, l'ouverture d'un port en eau profonde a permis un développement moderne.
Le Togo tire son nom d'un lac appelé Togo, près d'un village aujourd'hui devenu Togoville. C'est dans cette région que les 4 et 5 juillet 1884 le "roi" MLapa III a signé, le traité de Protectorat avec le Dr Nachtigal, explorateur allemand à Baguida, aujourd'hui une banlieue située a 13 km de Lomé.
Les wharfs allemand et français en 1928
Les capitales successives ont toutes été des villes à caractère commercial situées sur la côte (Baguida 1884 - 1887; Anèho 1887-1897; Lomé depuis 1897), portes d'entrées des navigateurs qui essaimaient le Golfe de Guinée à partir du XVIIe siècle.
Indépendant depuis le 27 avril 1960 le Togo est le seul pays à avoir vécu sous colonisation allemande, sous domination anglaise et enfin sous mandat français. On retrouve aisément la survivance de ces trois périodes dans le vécu quotidien de la population. Il y a quelques années encore il était encore fréquent d'entendre les femmes se saluer en disant "Morning" le matin, "Good Day" en milieu de journée et "Good Evening" le soir.
Le peuplement du Togo

Des objets lithiques (meules, broyeurs, pierres taillées) et des perles de pierre ont été découverts dans tout le pays, en particulier dans le Nord où la nature du terrain, plus sec et plus dégagé, les rendent plus visibles. Dans le centre, les nombreux vestiges de hauts-fourneaux et de scories permettent cependant d'affirmer que l'activité métallurgique était intense. Les forgerons Bassari fabriquaient des outils et des armes et exportaient le fer extrait des minerais de la région jusqu'à Kano au Nigeria. Certains de ces hauts-fourneaux de trois à quatre mètres de hauteur, étaient encore utilisés à la veille de l'indépendance. Comme les Bassari, les Tamberma et les Kabyés habitaient déjà les régions montagneuses lorsque arrivèrent des populations poussées par les événements qui déstabilisèrent durablement l'Afrique occidentale (traite négrière, introduction du fusil, islamisation de la savane). Dans le Nord, les Gourma islamisés et les Kotokoli s'installèrent autour de Sokodé. Les Tyokossi s'établirent dans la région de Mango. Le centre et le sud du pays subirent les contre-coups de la montée en puissance des Bariba du Bénin, du royaume d’Abomey et des Ashantis du Ghana. Réfugiées dans leurs montagnes, les populations locales résistèrent cependant aux razzias de leurs voisins. Dans le Sud, les populations venues de l'Est (Bénin actuel et Nigéria) s'installèrent en vagues successives à partir du XVe siècle, à l'aube de l'arrivée des Portugais sur la côte. Les Éwés s'établirent autour de Tado, près de Notsé, au siècle suivant. Leur roi, Agokoli, fit édifier une enceinte faite d'argile et de sang humain (un rite de fondation) pour protéger Notsé des populations affluant du Nord. Au XVIIe siècle, devenus trop nombreux, les Ewés se dispersèrent dans le Sud et dans l'Ouest.
Côte à Lomé
Le Togo fait partie de la côte des esclaves, l'une des premières régions où les Européens pratiquent la Traite des Esclaves. Quelques comptoirs sont établis dans la région dès le XVIIe siècle, mais l'essentiel de la traite des Noirs est pratiqué au Dahomey (actuel Bénin) et dans la Gold-Coast (Côte-de-l'Or actuel Ghana) où le littoral est d’accès plus facile.
En 1880, le Togo en tant que tel n'existe pas. Anglais et Français occupent respectivement la Gold Coast et le Dahomey, ils installent des postes douaniers à leurs frontières d'où ils tirent l'essentiel de leurs ressources, prélevées sur le tabac et l'alcool. En Gold Coast, les gouverneurs multiplient auprès de la reine Victoria les demandes d'autorisations pour mener des opérations de police hors des frontières et annexer ces quelques centaines de kilomètres qui les privent de sérieux profits. Ces demandes restent sans réponse ou se heurtent à un refus. Firminger, le gouverneur en poste, déplace néanmoins la frontière de quelques kilomètres vers l'Est et la fixe à Aflao, où elle est encore. Vers l'intérieur, sur les hauteurs de la terre de barre qui dominent les lagunes de Bè et du lac Togo, existent des villages isolés dont l'unité est essentiellement d'ordre religieux. A défaut de souverains, les féticheurs ou les roi-prêtres jouissent d'une puissance incontestée avec laquelle il faut savoir compter. En 1884, Firminger envoie une "armée" (39 soldats haoussa) pour occuper la bande côtière et relier ainsi Accra à Lagos, au Nigeria, sous contrôle anglais. Palabres avec les chefs qui redoutent de voir tarir les profits d'une lucrative contrebande. Un accord est conclu. Les chefs locaux ont un mois pour mettre fin au trafic illégal, faute de quoi, à l'expiration de l'ultimatum, les Anglais prendront possession du territoire. Firminger exulte, les chefs sont soucieux... Coup de théâtre : quelques jours après, et bien avant la date limite fixée, une canonnière allemande, "la Mouette", croise au large des côtes. Elle se dirige vers le Kameroun où doit se régler un important différend à propos d'otages. A son bord le Dr. Gustav Natchigal, mandaté par Bismarck. Une députation conduite par Plakoo, porte-canne du chef M'lapa de Togoville, monte à bord et offre aux Allemands ... le protectorat. Natchigal a reçu de Bismarck des ordres formels, mais l'occasion est trop belle, il signe. Pour justifier cette entorse de taille à son ordre de route, il écrit sur-champ à Berlin en décrivant le "royaume" auquel il vient d'accorder protection. Ne pouvant raisonnablement demander au chancelier de signer un accord avec un chef féticheur, il faut de toute urgence créer un royaume; il existait en bordure des terres de M'lapa un lac "Togo" : le 15 juillet 1884, le Togoland était né.
M'lapa III
Gustav Nachtigal
1834 - 1885
Comme les autres puissances, l'Allemagne s'empresse de faire valoir ses droits le plus loin possible sur l'arrière-pays. Les Allemands fondent le port de Lomé et mettent en place une économie de plantations, notamment dans la région de Kpalimé, propice à la culture du cacao et du café. Un conflit d'influence oppose la France, l'Angleterre et le nouveau protectorat allemand. Des manoeuvres diplomatiques aboutissent à une série de traités ou apparaît pour la première fois (en 1886) le mot Togoland, qui délimitent les zones d'influence des trois puissances. Vers l'intérieur, au nord, la voie est libre. Les Allemands se lancent à la conquête dans une véritable course contre la montre et annexent en quelques années 85 000 Km2. La percée allemande commence en général par des "traités indigènes" conclus sur la base de quelques cadeaux en présence de témoins et rapidement renforcés par la création de postes militaires tenus par des hommes armés. Ceci ne signifie nullement pour les missions allemandes une pénétration facile. Plusieurs officiers parmi les meilleurs succombent à la fièvre ou à la dysenterie; souvent les colons allemands se heurtent à une résistance armée : les populations tchokossi leur donnent du fil à retordre et les représailles ne sont pas tendres. Cependant, dès 1897, elles atteignent Mango. Les rivalités franco-allemandes gênent le processus d'organisation. Le traité de Paris en 1897 fixe enfin la frontière orientale et, en 1904, celle avec les Anglais à l'Ouest. A part quelques escarmouches, la conquête du Nord est pacifique. Les Allemands se mettent au travail et s'efforcent de "pacifier", d'organiser la région et de promouvoir le développement agricole et commercial grâce à un embryon d'infrastructures. Ils réussissent à doter la moitié sud du pays d'une administration moderne. La guerre éclate. Les engagements entre Français et Anglais alliés et les Allemands sont durs; une opération conjointe franco-britannique forçe les Allemands, retranchés à Atakpamé, à capituler. la reddition de Von Doering met fin aux hostilités dans le sud le 26 août 1914. A cette date le Togo avait une superficie de 90 500 km2. En 1920, La SDN place le Togoland sous mandat Franco-Britannique.
Le 13décembre 1946, l'Organisation des Nations unies (ONU) plaçe ces mandats sous le régime international de la tutelle. La charte de San Francisco en 1946, établit le régime de tutelle qui vise à: favoriser l'évolution des populations vers la capacité de s'administrer elles-même; développer le sentiment de l'indépendance; encourager le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, sans distinction de race, de sexe ou de religion.
La colonie est divisée en deux entités territoriales : La portion anglaise (33 900 km2) est rattachée au territoire de la Gold-Coast. La portion française, Lomé et toute la région côtière (56 600 km2) constitue aujourd'hui la République togolaise. En 1956, à l'issue d'une consultation référendaire, le Togo britannique fut incorporé à la Gold-Coast, qui devint le Ghana au moment de son indépendance en 1957. Les Éwés avaient refusé ce choix qui consacrait la partition de leur territoire, lequel s'étendait avant la colonisation européenne de Notsé jusqu'aux rives de la Volta. Cet éclatement devait par la suite nourrir des tensions périodiques entre Ghana et Togo.
En 1958, un nouveau référendum, organisé sous l'égide de l'ONU, permet au Togo français d'accéder à l'autonomie, en tant que république, au sein de la Communauté française. L'Union des forces du changement, qui milite pour une indépendance totale, dirige le premier gouvernement autonome. Sylvanus Olympio, leader du parti, originaire du Sud, devient chef du gouvernement. En février 1960, il refuse l'offre du président ghanéen Kwame Nkrumah d'unir les deux pays. Le Togo devint indépendant le 27avril 1960, et obtient un siège à l'ONU en septembre.
Le président Olympio est assassiné en janvier 1963, lors d'un putsch militaire. Nicolas Grunitzky chargé par l'armée de former un gouvernement provisoire, assume les fonctions de président. Une nouvelle Constitution est adoptée par référendum. En janvier 1967, l'armée à l'origine d'un nouveau coup d'État, place le lieutenant-colonel Gnassingbe Eyadéma, chef des armées, un Nordiste kabyé, à la tête du gouvernement. La Constitution est abrogée, le corps législatif dissous. En avril, Eyadéma endosse les fonctions de président et de ministre de la Défense. Le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), fondé en 1969, devint l'unique parti autorisé. Depuis lors, le pays connaît un seul président, Eyadema, qui proclame la naissance du parti unique avec un pouvoir sans partage et despotisme à outrance.
G. Eyadéma
(1935 - 2005)
En 1986, un attentat manqué, organisé par un commando infiltré depuis le Ghana, déclenche de violentes manifestations à Lomé et une intervention de la France qui craint une déstabilisation du régime. Eyadéma est réélu pour un nouveau mandat de sept ans en 1986. Au début des années 1990, le pays est au bord de la guerre civile l'économie et donc la population togolaise subissent les affres d'une situation catastrophique. Après 9 mois de grève générale, Des manifestations de rue se terminent dans la violence et s'accompagnent de pillages et de destructions. Eyadéma cède à la pression populaire en 1991, il est contraint de réunir une conférence nationale qui nomme Joseph Kokou Koffigho au poste de Premier ministre et se prononçe pour un régime semi-présidentiel. Composées à 70% de Kabyés, les troupes restées fidèles au président Eyadéma et tentent à plusieurs reprises de renverser le nouveau régime, amenant le pays au bord de la guerre civile et d'un conflit avec le Ghana, accusé de protéger les opposants. Les premiers mois de l'année 1993 sont marqués par les exactions de l'armée à l'encontre de la population de Lomé, comptant de nombreux Éwés. Elles entraînent un exode massif vers le Ghana (où auraient trouvé refuge 100000personnes) et le Bénin (130000personnes).
Manifestation pour la reconnaissance des droits de la femme.
Les projets de coopération et l'aide occidentale sont suspendus, des sanctions économiques sont imposées par la communauté internationale (et en particulier par la France, l'Allemagne, les Etats-Unis et l'Union européenne) en raison du blocage du processus démocratique. Eyadéma est réélu en août 1993 avec 94,6% des voix en raison du boycottage du scrutin par l'opposition. En revanche, celle-ci remporte les élections législatives de février 1994, et forme la majorité à l'Assemblée nationale. Les deux partis d'opposition (le CAR et l'UTD) nomment un Premier ministre, mais Eyadéma refuse de valider leur choix et confie le poste à Edem Kodjo, leader de l'UTD, en avril 1994. Cette décision marque la rupture entre le CAR et l'UTD. Kodjo, qui ne dispose pas d'une majorité, forme un cabinet avec l'ancien parti unique qui s'attribue les principaux ministères (Défense, Affaires étrangères et Intérieur) s'assurant ainsi les fonctions essentielles au sein de l'administration. Exsangue, l'économie togolaise subie de plein fouet, en 1994, la dévaluation du Franc CFA sans bénéficier des mesures d'accompagnements prévues, toujours pour faire pression sur le pouvoir en place. Les élections législatives d'octobre 1997, boycottées par l'opposition, donnent au président une majorité absolue. Lors de l'élection présidentielle de juin 1998, où le général Eyadéma a comme adversaire Gilchrist Olympio, fils de l'ancien président assassiné, il est reconduit avec 52,13 % des suffrages exprimés, mais le résultat est contesté par l'opposition et mis en doute par les observateurs de l'Union européenne. Il en a été de même pour les élections législatives de mars 1999, boycottées par l'opposition, qui voient la victoire écrasante du parti présidentiel, le RPT (rassemblement du Peuple Togolais).
Soutien Présidentiel...

Le 5 février 2005, Eyadema décède d’une crise cardiaque. En l’absence du président de l’Assemblée Nationale., l’armée le remplace à la tête du pays par son fils Faure Gnassingbe Eyadema. L’opposition et l’UA (Union Africaine) dénoncent le coup de force militaire. Les pressions sont nombreuses, CEDEAO, UE, Eyadema fils se retire et des élections ont lieu le 24 avril 2005. Il les remporte avec 60,22% des voix. Les preuves de tricheries et d’intimidations sont nombreuses, mais elles mettent aussi en cause l’opposition et sont donc validées par la communauté internationale. La France respire.
Elle est épinglée pour son rôle pour le mois ambigu, quelques mois plus tard, dans un rapport d’Amnesty International.
Plus de 500 morts, 10 000 blessés et 30 000 réfugiés, un bilan plus que lourd pour une élection démocratique.
Faure Gnassingbe Eyadema nomme, en juin 2005, Edjem Kodjo, président de Convergence Patriotique Panafricaine (CPP), parti de l’opposition modérée, au poste de Premier ministre. Avec une mission nommer un gouvernement d’union nationale.

...et la détresse d'un peuple
Les Coutumes et Traditions

Les populations, qu'elles soient animistes, chrétiennes ou musulmanes, possèdent partout au Togo une organisation presque identique dont la structure repose sur la chefferie traditionnelle.
Les systèmes coutumiers sont basés sur des assemblées de chefs et de notables qui reconnaissent l'autorité morale du responsable de leurs collectivités respectives.
Moeurs et coutumes, chants et danses, parures et types d'habitations, très diversifiés font du Togo un creuset de valeurs culturelles.
A côté des religions modernes, les cultes traditionnels restent vivaces. Le culte des ancêtres se pratique partout. Le culte Tenga, célébré tout particulièrement par les peuples animistes du Nord, est celui de la déesse "Terre". En effet pour ceux-ci, les morts ont pour demeure les profondeurs de la Terre.
Quant au culte Vaudou, qui a suivi ses adeptes du littoral jusqu'au "Nouveau Monde", il s'attache à communiquer avec les grands esprits (Hébiesso, Dan et Egou) qui sont à la fois des forces naturelles et des intermédiaires entre Dieu et les hommes.
Dans la société traditionnelle, la notion d'individu n'existe pas. Chaque personne est un maillon de la chaîne qu'il faut forger pour le bien-être de la communauté.
Les rites d'initiation sont également importants et varient d'une ethnie à l'autre.
Les fêtes et les cérémonies ethniques rythment la vie et donnent lieu à d’innombrables manifestations vivantes et colorées.
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