Capitale : Yaoundé

Monnaie : Franc CFA

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04.05° S - 09.70° E
Douala, est situé dans l’estuaire du Wouri à près de 50 km de l’océan. Autour, une zone marécageuse où pêcheurs et oiseaux se partagent la richesse de la mangrove. Comptoir puis Port de la traite des esclaves jusqu'à la moitié du XIXe siècle, Douala porte le nom de l’un des chefs qui signa le traité de protection, qui fit du pays une colonie allemande. Ville la plus peuplée, elle est la capitale économique du Cameroun, profitant de sa position stratégique de grand carrefour tant portuaire que ferroviaire, aérien et routier.
Douala Aujourd'hui
Quai de Cabotage - Douala 1947
Pour une population d’environ 14 millions, le Cameroun compte 240 ethnies, réparties en trois grands groupes (Bantous, Semi-Bantous, Soudanais). Les plus représentatives sont :
- Bantous : Béti, Bassa, Bakundu, Maka, Douala, Pygmées
- Semi-Bantous : Bamiléké, Gbaya, Bamoun, Tikar
- Soudanais : Foulbé, Mafa, Toupouri, Arabes-Choas, Moundang, Massa, Mousgoum

Les principaux groupes ethniques sont les Fangs (19,6 %), les Bamilékés et les Bamoums (18,5 %), les Doualas, les Lundus et les Bassas (14,7 %), les Peuls (9,6 %).
Siège Bamoun
Les Foulbés (ou Peuls) sont minoritaires au nord, mais ont été longtemps politiquement et culturellement dominants ; ils se sont fait depuis plusieurs siècles les principaux propagateurs de l'islam. Les autres peuples de la région (une quarantaine de groupes) sont plus nombreux et plus divers : les Kirdis ou " Païens ", qui peuplent les montagnes refuges des Mandara (les Mafas sont le groupe le plus important), de même que les Toupouris ou les Massas de la plaine du Diamaré, sont encore largement animistes mais en voie de conversion à l'islam ou aux religions chrétiennes. Au sud, les principaux groupes sont les Bétis, les Atons, les Boulous, qui se rattachent au monde bantou. À l'ouest enfin, les Bamilékés et autres peuples du plateau ont développé une civilisation originale, basé sur des chefferies qui sont autant de petits royaumes. Ces peuples sont majoritairement convertis aux religions chrétiennes. Seuls leurs voisins, les Bamoums sont en partie islamisés. Les profondeurs des forêts du Sud constituent l'un des derniers refuges pour les Pygmées.
Le français et l’anglais sont les langues officielles, elles sont parlées respectivement par 70 % et 30 % de la population. L’Espagnol et l’Allemand sont également connues par de nombreux citadins. Les langues soudanaises sont parlées dans le Nord, les langues bantoues dans le Sud

Le Cameroun est un état laïc. Un quart environ de la population est animiste. Les musulmans (22p.100) habitent principalement le Nord tandis que les chrétiens (33p.100 catholiques, 17p.100 protestants) peuplent le Sud.

Le Cameroun possède un climat tropical humide dans le Sud et sur les côtes, avec des pluies abondantes d'avril à novembre, et presque toute l'année dans les montagnes du Sud-Ouest. Le climat se rapproche du type sahélien en direction du nord, où la saison sèche dure d'octobre à avril. Le Nord-Ouest est semi-aride. Les températures moyennes varient entre le Sud (25°C), le plateau central (21,1°C) et le Nord (32,2°C).
Le climat et les richesses naturelles du Cameroun ont, très tôt, favorisé le peuplement. La zone couvrant le sud-ouest de l'actuel Cameroun et le sud-est du Nigeria aurait été le berceau des peuples bantous au Ier millénaire avant notre ère. Les Tikars, les Bamouns et les Bamilékés s'installèrent ensuite sur les hauts plateaux camerounais. Au Nord, la civilisation des Saos, mal connue, s'était développée dans le bassin du lac Tchad. Cette région passa au XVIesiècle sous le contrôle de l'empire de Kanem-Bornou. Le premier État connu des historiens dans la région est celui du Kanem, qui se développa autour du lac Tchad à partir du IXe siècle. Il devint musulman au XIe siècle et atteignit son apogée à la fin du XVIe et au XVIIe siècle. Il imposa sa suzeraineté à la majeure partie du territoire camerounais. Mais il se heurta sans cesse à la résistance des peuples et des petits royaumes camerounais (notamment les royaumes kotoko et mandara).
Le Roi Njoya au début du XXe siècle
À la fin du XVIe siècle, la grande vague migratoire des Peuls (ou Foulbés), peuple de pasteurs nomades qui se déplaçaient d'ouest en est depuis le Macina, atteignit le lac Tchad. Au siècle suivant, les Peuls s'implantèrent dans l'Adamaoua actuel, contribuant à la diffusion de l'islam. Ils s'organisèrent en petits États théocratiques musulmans, dirigés par un lamido, à la fois chef politique et spirituel.
Le royaume bamoum fondé à la fin du XVIe siècle prit son essor sous le règne de Mbuembue, à la fin du XVIIIe siècle. Souverain guerrier, celui-ci étendit son territoire par la force des armes. Il s'employa ensuite à consolider son pouvoir. Au début du XIXe siècle, les États musulmans étendirent et consolidèrent leur pouvoir. En 1804, Ousmane dan Fodio et les Peuls du Nigeria lancèrent un djihad contre les Haoussas. Ils créèrent ainsi un vaste empire toucouleur. Forts de cet exemple, les Peuls du Sud rallièrent leur cause et propagèrent le djihad dans leur région. Ousmane dan Fodio conféra alors à Adama, leur chef, le titre de cheikh et les plateaux du Sud islamisés prirent le nom d'Adamaoua. Leur capitale, Yola, se trouvait sur la Bénoué quand le lamido Adama mourut en 1847. Le royaume bamoun, dont la capitale se situait à Foumban, dut lutter contre l'expansion peule. Son seizième roi, Njoya, intronisé en 1895, est resté célèbre pour l'alphabet composé d'idéogrammes qu'il créa et pour la carte du pays qu'il avait fait établir. Converti à l'islam, il fut détrôné en 1923.
Après le périple du Carthaginois Hannon qui, au Vè siècle av JC, atteint le mont Cameroun qu'il baptise le "Char des Dieux", Il faut attendre 1472, pour voir les Européens au Cameroun. Les marins du capitaine portugais Fernando Pô entrent dans l'estuaire du Wouri. Devant l'abondance des crevettes, ils le baptisent aussitôt "Rio dos Camaroes". d'où le nom actuel de Cameroun.
Après les Portugais, viennent les Hollandais, les Espagnols, les Anglais, les Français, les Allemands puis les Américains qui développent le commerce côtier.
À partir de 1827, les Britanniques explorent la côte camerounaise et le Biafra. Commerçants et missionnaires britanniques s'y établissent après 1845. Ils sont concurrencés, dans les années 1860, par les Allemands. Notamment l’explorateur Heinrich Barth et surtout Gustav Nachtigal qui prenant de vitesse les Britanniques mais aussi les Français, signe en 1884 une série de traités de protection avec les souverains Doualas de la côte. L'Allemagne établit ainsi son protectorat sur le Cameroun.
Gustav Nachtigal
(1821-1885)
Commence alors la colonisation du "Kamerun". Comme dans toutes les opérations coloniales (d’hier, aujourd’hui et vraisemblablement demain…), la brutalité de leurs méthodes suscite une vive résistance des populations. Vaincus en 1891 au pied du mont Cameroun, les Allemands lancent une expédition punitive en 1894 et "pacifient" brutalement le centre du pays. Ils atteignent l'Adamaoua en 1899 et le lac Tchad en 1902, après des guerres meurtrières qui laminent les états Foulbés et le royaume du Mandara. Seul le royaume Bamoum, dont le souverain Njoya (1875-1933) a le génie de la négociation, demeure invaincu. Flattant les Allemands, Njoya ouvre son pays aux innovations politiques et économiques qu'ils proposent sans se démettre de son pouvoir. Les Allemands, venus tardivement à la colonisation, possèdent peu de territoires en Afrique, aussi entreprennent-ils de les "mettre en valeur" de manière intense. Ils créent des plantations de cacaoyers, de bananiers, de caféiers, d'hévéas, de palmiers à huile et de tabac, construisent des lignes de chemin de fer (Douala-N'kongsamba et Douala-Yaoundé), des routes, le port de Douala, des ponts, des hôpitaux... Mais les exactions de l'administration coloniale, les expropriations massives et la soumission au travail forcé entretiennent la résistance des peuples du Kamerun, jamais totalement "pacifiés". Quand éclate la Première Guerre mondiale, les Allemands, comme les autres puissances coloniales, recrutent des soldats africains. Français, Belges et Britanniques attaquent depuis l'AEF(Carte AEF), le Congo belge et le Nigeria. Ils cernent le Kamerun et imposent un blocus maritime. En 1914, une avant-garde investit Douala. En 1915, la région côtière tombe intégralement et, en 1916, les troupes allemandes, inférieures en nombre et en armement, quittent le Kamerun pour se réfugier au Río Muni. Français et Britanniques se partagent la colonie avant la fin du conflit.
En 1919, le pays est placé sous mandat de la Société des Nations (SDN). Celle-ci en confie les quatre cinquièmes à la France, le reste à la Grande-Bretagne qui l’intègre au Nigeria.
Dorénavant, chacune de ces deux puissances imprime sa marque à "son" Cameroun, la France adoptant le système de l'assimilation et l'Angleterre celui de l'indirect rule.
La France veille à supprimer toutes les traces de la colonisation allemande pour s'attacher les populations. Le décret de 1923 rend obligatoire l'enseignement en langue française. L'élite de formation allemande subit toutes sortes de vexations. Pour montrer à la SDN qu'elle était à la hauteur de la charge qu'elle avait reçue, la France achève la construction du chemin de fer Douala-Yaoundé, étend le réseau routier, reprend l'exploitation des grandes plantations allemandes et favorise l'émergence d'une classe de planteurs "indigènes".
Durant la Seconde Guerre mondiale, les Alliés attaquent et prennent Douala en août 1940 pour obtenir son ralliement. En 1946, le Cameroun devient un territoire sous tutelle de l'ONU. Le Cameroun français intègre alors l'Union Française en tant que territoire associé.
Le mouvement nationaliste se développe à partir de 1945. Il s'appuie sur l’élite formée dans les écoles supérieures de Dakar, sur une bourgeoisie terrienne et sur un prolétariat urbain qui avait déjà prouvé sa mobilisation. En 1945, les États généraux de la colonisation, à Douala, confirment l'attachement des colons français au système colonial traditionnel. En réponse, les populations déclenchent une vaste grève et des émeutes. Plus de cent syndicats ou partis politiques donnent corps à la lutte anticoloniale. En 1948, Ruben Um Nyobe fonde l'Union des populations du Cameroun (UPC), d'abord affiliée au Rassemblement démocratique africain. Ce parti à l’idéologie nationaliste révolutionnaire refuse tout compromis avec l'administration coloniale et tente dès 1955 de prendre le pouvoir en fomentant une insurrection à Douala. Interdit par l'administration, il entre alors dans la clandestinité et mène une guérilla tenace, durement réprimée par la France. Ruben Um Nyobe est tué en 1958. La lutte clandestine se poursuit sous la houlette de Félix Roland Moumié (tué à Genève en 1960). Les nationalistes camerounais revendiquent l'indépendance mais aussi la réunification du Cameroun. Ils rencontrent en cela le KNDP (Kamerun National Democratic Party) créé par John Ngu Foncha (1916-1999) du côté britannique.
Exploitation du Bois
En 1956, la France met en vigueur une loi-cadre. En 1957, le Cameroun français devient partiellement autonome, avec André-Marie Mbida, président des Démocrates camerounais, puis Ahmadou Ahidjo, président de l'Union camerounaise, comme Premiers ministres. En 1959 son autonomie est totale.
Le 1er janvier 1960, il accède à l'indépendance.
Après l'indépendance, un référendum consacre la réunification des deux Cameroun – à l'exception du nord du Cameroun britannique, qui choisit le rattachement au Nigeria. En octobre 1961, création de la République Fédérale du Cameroun qui ménage les spécificités des deux Cameroun et, plus largement, des différentes régions.
Sous la présidence d'Ahmadou Ahidjo, le pouvoir central se renforce progressivement. Ahidjo impose un régime autoritaire à parti unique. De grands travaux d'infrastructure sont conduits pour matérialiser l'unité du pays. En 1972, estimant l'unité en bonne voie, Ahidjo organise un référendum qui abolit le fédéralisme et constitue une République unitaire, au grand dam des anglophones (20 % de la population). En 1982, le président Ahidjo cède le pouvoir à son Premier ministre, Paul Biya. L'accession au pouvoir de Biya (réélu en 1987) coïncide avec la chute des cours des matières premières sur le marché mondial et entraîne l'économie camerounaise dans une crise que l'exploitation pétrolière ne peut contrebalancer. Le FMI propose en 1988 un plan de rigueur, mais sa mise en oeuvre déclenche des résistances au sein du Front démocratique social (FDS), parti d'opposition illégal. Au début des années 1990, la pression de l'opposition et de l'opinion publique amena le président Biya à une certaine libéralisation (abandon du régime du parti unique et instauration du multipartisme, amnistie des prisonniers politiques) et à accepter la tenue d'une conférence réunissant le gouvernement, l'opposition et la société civile, pour étudier une réforme constitutionnelle. Les élections législatives de 1992 furent néanmoins boycottées par l'opposition, et les élections présidentielles qui suivirent virent la réélection de Paul Biya, devant le dirigeant de l'opposition, J. Fru Ndi. Le 18 janvier 1996, après qu'une révision de la Constitution eut créé une deuxième Assemblée, le Sénat, les premières élections pluralistes ont encore vu la victoire du RDPC. Mais l'opposition progresse, le pouvoir du président Biya est très contesté, et cette fragilisation de l'autorité favorise l'aggravation des tensions ethniques.
La vie du pays reste marquée aussi par ses relations avec l'extérieur. Le Nigeria est un voisin encombrant : la longueur de la frontière est propice à de nombreux trafics, mais aussi à quelques conflits périodiques dans les secteurs pétrolifères. Le Cameroun fait partie de l'UDEAC (Union des États d'Afrique centrale), avec le Tchad, la Centrafrique, le Gabon, le Congo et la Guinée-Équatoriale, mais cette union est plus monétaire (avec la Banque des États d'Afrique centrale) qu'économique et n'a pas abouti encore à un véritable marché commun.

Le 11 octobre 2004, Paul Biya est réélu au premier tour avec 75%. Des élections très contestées. Le 8 décembre, le nouveau premier ministre, Ephraïm Inoni prend ses fonctions. Comme le veut l’usage, il est anglophone. Son gouvernement compte 65 ministres et secrétaires d’Etat. Avec 168 partis politiques répertoriés qui se partagent les voix des membres 279 ethnies différentes, le Cameroun reste plus que difficile à gouverner, d’autant qu’il truste les places au top-ten des nations les plus corrompues. En 2005, d'après Transparency International, chaque ménage camerounais aurait dépensé en bakchich environ 102.500 FCFA (156 euros) en moyenne. Donc un tiers à un cinquième du revenu des ménages les moins aisés. Dans un pays où 30% de la population est au chômage et où 75% de la population urbaine travaille dans le secteur “informel“ (travail non déclaré donc a priori à faible revenu), cela laisse pensif !

Paul Biya
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Arts traditionnels
Destinés aux cérémonies d'initiation, aux cultes des morts ou aux rites agraires, les masques matérialisent toujours des forces utilisées dans des buts précis. La plupart sont en bois. Ils sont recouverts de peaux d'animaux dans le Nord-Ouest, en perles multicolores chez les Bamilékés, boursouflés et en rondeurs chez les Bamoums, ornés de décorations géométriques chez les Doualas. Les statuettes, elles aussi, ont presque toujours des fins magiques. Elles sont le plus souvent en bois, parfois en terre cuite, plus rarement en laiton ou en cuivre. Un art symbolise, dans l'Ouest, les structures et les faits sociaux, architecture des chefferies bamilékées, panneaux sculptés sur bois par les Bamoums et les Bamilékés. Chez ces derniers, des décors de perles de verre recouvrent totalement la plupart des objets. Dans la région Bamoun on trouve de gigantesques pipes en terre ou en bois.
L'art des Peuls, qui respecte les préceptes de l'islam interdisant toute figuration humaine ou animale, se manifeste dans l'architecture, par la richesse des vêtements et des bijoux, dans le travail des cuirs et dans les décors peints et pyrogravés des calebasses. L'art sculptural des Betis et des Fangs du Sud-Cameroun est caractérisé par des statues longiformes décorées de plaques de laiton et des figures d'ancêtres, de facture plus réaliste, liées au culte lignager du byéri.
République du Cameroun