Capitale : Porto-Novo

Monnaie : Franc CFA

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06.35° N - 02.43° E
Cotonou, capitale politique du Bénin, et ville la plus peuplée avec 700 000 habitants. Ancien comptoir du XVIIe siècle, c'est ici que l'on trouve l'Université Nationale fondée en 1970 et le remarquable Musée National.
Cotonou s’appelait auparavant Koutonou.
de KU : mort et TONOU : lagune.
La lagune de la mort...
J. Lombart écrit en 1953 : "Le nom Koutonou a été donné par un trafiquant d’esclaves qui, frappé par la couleur un peu rougeâtre des arbres bordant la lagune, crut qu’il s’agissait de sang. En effet, à Abomey, on pense que les âmes des morts descendent le cours de l’Ouémé pour gagner la mer. La couleur des arbres fit croire que chaque mort en passant dans la lagune laissait un peu de son sang qui allait rougir les écorces."
Nain de Cour - XVe
Visite d'un ministre français à Cotonou

C'est en 1975, que le pays change son nom pour celui de l'ancien Royaume Ibo du Bénin, dans l'actuel Nigéria. Une manière de se libérer de l'appellation française de Dahomey, interpretation coloniale du nom d'un des royaumes locaux, le Royaume d'Abomey.
Le Bénin est l'héritier d'une double tradition, celle des Fons et du Royaume d'Abomey et celle des Yorubas. Le Sud et le Centre du pays ont suivi le destin des peuples du Golfe de Guinée alors qu'au Nord c'est l'influence des puissants Empires Sahéliens qui a dominé.

A côté des 15% de chrétiens plutôt localisés dans le Sud et des 15% de musulmans au Nord, le reste de la population, animiste, pratique le Vaudou. Avec de fortes tendances syncrètiques, le vaudou est au Bénin religion officielle.
Les Portugais chassés du Ghana par les Hollandais au XVe s'installent sur les côtes, ils nomment leur premier comptoir Porto-Novo en l'honneur de leur ville de Porto. Le XVIe siècle voit arriver les autres nations européennes. Selon la tradition orale c'est à cette époque que les Adjas quittent la ville de Tado sur le fleuve Mano au Togo pour le Royaume d'Allada dans le sud du pays. Une scission entre les héritiers du Royaume au XVIIe aboutit à la formation au Sud-Est du Royaume D'Adatché et au Nord celle du Royaume d'Abomey avec pour souverain Houegbadja (1645-1689). Rapidement le Royaume d'Abomey devient la puissance dominante de la région, et si dans un premier temps la traite des esclaves se fait essentiellement vers le Nord et les grands Empires Sahéliens, il devient ensuite l'intermédiaire privilégié des Européens. Ce qui explique l'ancrage du Vaudou ( ou Vaudoum, esprits en langue Fon ) dans leurs colonies. Royaume guerrier, son Roi crée un corps d'armée d'une singularité étonnante : les Amazones. Peu à peu les Français deviennent la première puissance coloniale de la région. En 1851, ils signent un traité avec le Roi de Porto-Novo, vassal du Roi d'Abomey. Les Britanniques s'emparent de Lagos en 1861. La même année les missionnaires français recoivent l'autorisation de s'installer sur la côte, à Ouidah.

Transbordement de colons !
Vaudou
© Jean-Claude Coutausse
Alfred-Amédée Dodds
1842 - 1922
Les français s'établissent à Cotonou en 1864, et signe avec le Roi de Porto-Novo, qui craint l'hégémonie du d'Abomey, un traité qui fait de son territoire, un protectorat français. Ce traité déclenche la fureur du Roi d'Abomey,Glé-Glé. Les Français qui sont ses principaux partenaires commerciaux jouent la carte diplomatique et l'affaire se tasse. En 1885, la France occupe toute la côte à l'Ouest de Porto-Novo. En 1889, le Roi Glé-Glé et son fils Behanzin qui considèrent ce territoire comme faisant partie de leur Royaume déclarent que le peuple Fon ne peut tolérer plus longtemps la duplicité des Français. En février 1890, les Français occupent Cotonou, Behanzin, Roi après la mort soudaine de son père déclenche les hostilités. L'armée du Royaume est une des forces les plus puissantes et les mieux organisées des côtes d'Afrique de L'Ouest. Behanzin, que l'on surnomme le Roi Requin,attaque sur deux fronts à Cotonou et Porto-Novo où il détruit les plantations de Palmiers à Huile. Aprés cette victoire, un traité est signé qui permet aux français de rester à Cotonou contre paiement. La paix dure 2 ans, le temps pour les français, qui veulent conquérir le "Dahomey" avant les Anglais ou les Allemands, de renforcer leur dispositif militaire.
Couronnement du Roi
Agoli Agbo
En 1892, les troupes françaises, sous les ordres du Colonel Dodds, marchent sur Abomey, les combats sont terribles mais la superiorité de l'armement des Français fait la différence. Les Français ont de plus fait élire un nouveau Roi, tout dévoué à leur cause, qui prend le nom de Agoli Agbo ( qui signifie : Français, corps d'armée tient d'Abomey ) et pour devise : "Race Allada a trébuché mais soutenue par français avant chute", tout un programme... Behanzin trahit par ses proches et son peuple, qui soutient le nouveau Roi, se rend à Dodds. Il est exilé en Martinique puis à Alger où il meurt en 1906. Le Dahomey est integré à l'AOF en 1904.

L'indépendance est proclamée le 1er Août 1960. De nombreux coups d'état se succèdent, le dernier porte au pouvoir Mathieu Kérékou. En 1989, le Bénin abandonne la doctrine marxiste-léniniste. Après une courte éclipse de 1990 à 1992, Kérékou est réelu Président en 2001, avec 84,06% des voix, après le désistement des autres candidats qui qualifient le scrutin de mascarade.

Mathieu Kérékou
né en 1933
En mars 2006, le Dr Thomas Yayi Boni succède à Kérékou. C’est une surprise, avec 75% des suffrages pour Boni, les Béninois ont stigmatisé la politique en place et exprimé leur ras-le-bol. Yayi Boni, ancien Président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), incarne le renouveau avec des objectifs économiques clairs et “une bonne gouvernance“ en rupture avec la politique politicienne et un gouvernement de remerciements. Un exemple que cet homme n’appartenant à aucun des partis se fait fort de mener à bien avec l’appui du monde des affaires et des jeunes diplômés ou non, qui sont le Bénin de demain.
Behanzin et ses proches en exil - Alger 1904
Les Amazones :
Le nom du grec " sans sein", vient d'une ethnie, où les femmes dominaient la vie sociale. La légende raconte qu'elles se brûlaient un sein afin de mieux tirer à l'arc. Le corps des Amazones créé par le Roi d'Abomey Houégbadja était initialement un détachement de femmes chasseresses d'éléphants, qui servait aussi de garde du corps à sa Majesté. Son fils Agadja (1708-1740) en fit de véritables guerrières. Un corps d'élite craint et respecté. Dans son livre : "Trois mois de captivité au Dahomey" (1891) E. Chaudoin les décrit ainsi : "Elles sont là, 4000 guerrières, 4000 vierges noires du Dahomey...Vieilles ou jeunes, laides ou jolies, elles sont merveilleuses à contempler...". Armée aguerrie, souvent enivrée au gin, ne craignant ni la souffrance ni la mort , les amazones impressionnent les troupes de Dodds. Aprés la défaite de Behanzin, son successeur joue les nettoyeurs et dissout le corps.

Amazones à l'exercice - 1890
Dr Thomas Yayi Boni
né en 1952
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Amazones vétérantes - 1920
République du Bénin