Capitale : Harare

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En 1888, à l’instigation du magnat du diamant, Cecil Rhodes, le roi des Ndebele (ou Matabele) Lobengula signe un traité d'amitié avec la Grande-Bretagne, en même temps qu’un accord qui concède à Rhodes tous les droits sur les ressources minières. En 1889, Rhodes fonde la British South Africa Company (BSAC), chargée d'administrer par charte pour le compte de l’empire britannique les nouveaux territoires connus alors sous le nom de Matabeleland et Mashonaland (pays des Matabele et des Shona).
Rhodes veut attirer un maximum de colons dans la région, pour cela il joue sur la corde sensible : « Venez traverser avec moi le Limpopo. L’or est sur tous les arbres. Je ferai de vous des millionnaires ». (voir Rhodes rubrique explorateurs)
Harare, ex-Salisbury
En 1890, sous les ordres de Rhodes, alors Premier ministre de la Colonie du Cap, les colons blancs venus d'Afrique du Sud s’installent. Ils bâtissent un fort qui reçoit le nom de Salisbury en l'honneur du Premier ministre britannique de l’époque. Fort Salisbury devient le quartier général de la colonisation donc de la BSAC. La petite cité minière et administrative commence son développement.
En 1895, le territoire est baptisé Rhodésie, il couvre la Rhodésie du Nord (la Zambie) et la Rhodésie du Sud (le Zimbabwe).
Le grand marché agricole (tabac en particulier) et la proximité des mines d'or font de Salisbury le carrefour commercial et industriel de la nouvelle colonie. En 1896, contraint de quitter ses fonctions officielles en Afrique du Sud, Rhodes se concentre sur le développement de son “empire“ d’Afrique centrale. Salisbury devient la capitale de la colonie, choyée par son fondateur, la bourgade se métamorphose à l’image des villes du Sud des Etats-Unis, en une charmante ville coloniale où foisonnent les bougainvilliers, jacarandas et autres flamboyants. Une ville blanche où il fait bon vivre…Pour les riches colons !
Harare, unter den Linden. Mais c'est pas des linden, c'est des Jacarandas !
En 1953, Salisbury devient la capitale de la Fédération d’Afrique Centrale créée par la Grande-Bretagne qui regroupe la Rhodésie du Nord (la Zambie actuelle), la Rhodésie du Sud (le Zimbabwe) et le Nyasaland (le Malawi). La fédération est dissoute en 1963, quand le Nyasaland accède à l’indépendance. Après l’indépendance de la Rhodésie du Nord qui prend le nom de Zambie en 1964, Salisbury reste la capitale de la Rhodésie. Un état dirigé uniquement par des blancs.
En 1980, lors de la deuxième indépendance, les manifestants mettent à bas la statue de Cecil Rhodes, symbole de la colonisation et du pouvoir blanc.
Le nom d'Harare remplace celui de Salisbury en 1982, il se réfère à un ancien chef de tribu célèbre pour ne jamais dormir, ou du moins pour être toujours alerte.
Chef-lieu du Mashonaland du Sud, l'agglomération compte aujourd’hui près de 1,6 million d'habitants.
Histoire du Zimbabwe
Dans la vallée du Zambèze, les plus anciens vestiges archéologiques datent de 500 000 ans avant notre ère. Au centre du plateau zimbabwéen et dans la vallée du fleuve Limpopo, les nombreuses peintures rupestres du Néolithique sont attribuées aux ancêtres des Bushmen, les Sans, chasseurs nomades et les Khoi-Khoi, pasteurs. (voir Bushmen page Botswana-Gaborone)
Les premières migrations bantoues arrivent dans la région dès le premier siècle et fondent la civilisation Gokomère vraisemblablement à l'origine de la civilisation dont témoignent les vestiges archéologiques encore visibles au sein de l’extraordinaire site de Great (Grand) Zimbabwe, situé au sud-est du pays. En langue shona, Zimbabwe a deux significations : la grande maison en pierre ou la demeure estimée.
Vers le Ve siècle, les Shona deviennent le peuple le plus puissant et le plus riche d’Afrique Australe, leur territoire couvre l’ensemble de l’actuel Zimbabwe. Au Xe siècle, le travail du cuivre comme le commerce de l'or et de l'ivoire sont considérablement développés. Les Shona commercent avec les Arabes et les Swahilis installés sur les côtes du Mozambique, qui exportent les produits par le port de Sofala, aujourd'hui Beira au Mozambique.
Peintures rupestres du Néolithique
Vallée du Limpopo
L’empire Shona règne depuis l’énorme forteresse en pierre sèche de Great Zimbabwe qui est également un lieu saint dédié à Mwari, leur principale divinité. Très hiérarchisée, avec une étiquette de cour très élaborée, la société shona maintient les Bushmen (Sans) en esclavage.
La guerre civile, la surpopulation, la sécheresse, la famine, la baisse de la production d'or et les raids des trafiquants d’esclaves Arabes, contraignent les souverains shona, Nyatsimba Mutota et de son fils Mambo Mutota à abandonner leur cité de Great Zimbabwe. Ils établissent à partir de 1440, leur capitale à Zimbaoe, entre Zumbo et Harare. Vers 1450, l’empereur Mambo Mutota fonde le Monomotapa. Avide de conquêtes, il domine un territoire qui s'étend sur l'actuel Zimbabwe et le centre du Mozambique.
Les Portugais débarquent sur les côtes du Mozambique au XVIe siècle. Ils nouent des contacts, par l'intermédiaire des marchands arabes et des missionnaires, avec le Monomotapa.
L'extraordinaire site de Great Zimbabwe
Le royaume disparaît, en 1608, non sans que son dernier souverain cède aux Portugais le droit d’exploiter les mines d'or, d'étain, de cuivre et de fer, situées sur son territoire. Les Portugais tentent d’étendre leur domination, mais se heurtent aux royaumes guerriers du Tswana tel celui de Mwene Mutapa qui les mettent en déroute.
Durant le XVIIe siècle, l'État du Changamire étend, depuis le sud du pays, sa domination sur la quasi-totalité de l'ancien royaume du Monomotapa. Les raids esclavagistes menés par les Portugais, les Pomberos (métis luso-africain mozambicains) et les Arabes ravage le pays, les populations voient leur effectif comme saigné à blanc.
Au XVIII ème siècle, au sud du Limpopo, des tribus de langue Bantoue et Sotho cherchent à dominer le territoire.
Les mfecanes (migrations imposées par les conflits nés de la création du peuple Zoulou et de l'arrivée des Boers) en Afrique du Sud au début du XIXe siècle, conduisent dans la région les Ngonis et les Ndebeles. Ces deux peuples guerriers apparentés aux Zoulous, fuient l’autorité redoutable imposée par le grand chef d’origine Ngouni, Shaka, fondateur en 1818, du peuple Amazoulou “Ceux du Ciel“, les Zoulous. Les Ngonis détruisent le Changamire, alors que les Ndebeles (ou Matabélés) commandés par Mzilikazi, ex-second de Shaka, s’installent dans le sud-ouest du pays, vers 1830, en imposant leur protection aux Shona. (voir Shaka, rubrique explorateurs)
David Livingstone (Voir rubrique explorateur) parcourt le pays et rencontre Mzilikazi, méfiant le chef Ndebele ne se laisse pas séduire par le prosélytisme chrétien du bon docteur. En 1855, le célèbre explorateur découvre (après des générations d’africains…) les chutes du Zambèze, Mosi-O-Tunya "la fumée du tonnerre" qu’il rebaptise “Victoria Falls“ en l’honneur de la souveraine du grand empire britannique.
Confronté aux horreurs de la traite, Livingstone se fait le chantre de l’anti-esclavagisme. Ses conférences, en Angleterre, déclenchent dans l’opinion anglaise un courant abolitionniste qui oblige le gouvernement à imposer dans ses colonies et chez ses alliés l’abandon de cette pratique (au moins officiellement…).
Durant la seconde moitié du XIXe siècle, la présence britannique et boer se renforce. En 1888, le roi Ndebele Lobengula concède les droits miniers au sud du Zambèze à l'homme d'affaires britannique Cecil Rhodes. L'année suivante, Rhodes obtient du gouvernement britannique une charte pour sa société, la British South Africa Company, qui lui octroie l'administration des territoires conquis en Afrique australe. En même temps qu’elle contrôle l’ensemble des concessions minières, la compagnie de Rhodes favorise la colonisation agricole.Y compris d’ailleurs, sur les territoires que n’inclut pas son mandat. (carte colonisation Rhodes)
Mosi-O-Tunya ou Victoria Falls sur le Fleuve Zambèze - frontière Zambie Zimbabwe
Les colons avancent sans cesse vers le Nord et le Nord-Ouest. Lobengula s’oppose à cette annexion. Shonas et Ndebeles entrent en guerre contre les colons, c’est la première “Chimurenga“.
En 1890 Rhodes et ses colons fondent Fort Salisbury.
En 1895, le territoire colonisé est baptisé Rhodésie.
En 1897, battus les deux peuples, Shona et Ndebele, sont parqués dans des réserves.
Rhodes, son désir d’impérialisme, sa vision colonialiste et surtout sa soif de richesses, relayé par sa compagnie et plus généralement par les colons, entraîne des milliers d’autochtones dans la misère. Dépossédés de leur terre, ils n’ont d’autres choix que de travailler dans les mines avec un statut proche de l’esclavage.
Après le décès de Rhodes, en 1902, sa compagnie maintient son emprise sur la région avec ses milices privées.
Les colons blancs désirent s'affranchir de la tutelle de la compagnie, et réclament l'autonomie politique dès le début du XXe siècle. En 1913, les premières lois ségrégationnistes, officieusement en vigueur depuis bien longtemps, sont effectivement votées pour l’ensemble de l’Afrique Australe britannique.
En 1922, les colons refusent, par référendum, le rattachement à l'Afrique du Sud. L'année suivante, la Rhodésie est partagée en deux entités.
Lobengula roi Ndebele
(1833 - 1894)
La Rhodésie du Nord (future Zambie) est administrée par le Colonial Office. La Rhodésie du Sud devient, selon le souhait de ces habitants blancs, colonie de la Couronne. La minorité blanche gouverne seule et met en place un régime de ségrégation raciale, suivant l'exemple sud-africain. Des lois scélérates, adoptées entre 1930 et 1969, interdisent aux noirs de pratiquer certaines professions, confisquent, au profit des seuls blancs, l'essentiel des terres cultivables tandis que l'habitat est territorialisé. Seuls les noirs détenteurs d'un contrat de travail peuvent loger dans les townships, des ghettos situés en périphérie des villes. Les familles sont strictement maintenues dans les campagnes et ne peuvent s'implanter dans des zones blanches
Dans les années 40, les partis étant interdits aux noirs, la résistance s’organise au sein des syndicats et des associations,comme l’African Voice Association dirigé par Benjamin Burombo. Certaines lois sont abolies sous la pression de ces mouvements nationalistes et indépendantistes, mais la communauté blanche conserve ses terres et ses privilèges.
Pose Coloniale - Début XXe
En 1953, la Grande-Bretagne créée la Fédération d’Afrique Centrale qui regroupe la Rhodésie du Nord (la Zambie actuelle), la Rhodésie du Sud (le Zimbabwe) et le Nyasaland (le Malawi). Rejetée par la majorité des populations noires des pays concernés, la Fédération, dominée par les Blancs et la Rhodésie du Sud, ne fait qu’accentuer les velléités d’indépendance. Les soulèvements violents "zhii" (destruction de l'ennemi, vengeance) se multiplient.

Dès 1957, le dirigeant syndicaliste ndebele, Joshua Nkomo, fonde l’African National Congress of Rhodesia (ANCR). Le parti est dissous par le gouvernement quand l'état d'urgence est décrété une première fois le 26 avril 1959. Le gouvernement réprime férocement et interdit les mouvements indépendantistes. L’ANCR renaît sous le nom de ZAPU (Zimbabwe African People's Union) et poursuit la lutte dans la clandestinité. Des divergences politiques entraînent une scission au sein de la ZAPU, Robert Mugabe (exclus de la ZAPU) devient le leader de la ZANU à dominante Shona alors que Joshua Nkomo conserve sa place à la tête de la ZAPU dominé par les Ndebele.
Paradoxalement, ce sont les blancs qui vont obtenir l’indépendance.
Fondé en 1962, le Rhodesian Front, un parti ouvertement raciste, est hostile à tout partage du pouvoir avec l’immense majorité noire.
Ian Smith
(1919 - )
Effrayés, le 6 juillet 1964, par l’accession du Nyasaland (Malawi) à l’indépendance qui rend caduque la Fédération d’Afrique Centrale et l’hégémonie du pouvoir blanc, les colons veulent à tout prix sauver leurs privilèges et leurs richesses. Ian Smith prend la tête du Rhodesian Front et milite pour l'indépendance de la Rhodésie. Le gouvernement britannique subordonne son aval à une garantie d’égalité raciale. Smith s'oppose à ces concessions et déclare : "jamais, d'ici mille ans, la Rhodésie ne serait gouvernée par des noirs". Une déclaration qui n’est pas sans rappeler un autre appel à une grandeur de mille ans, proféré par un autre dangereux individu à Berlin en 1933. Un personnage, que Ian Smith connaît, puisqu’il s’est battu comme pilote de chasse dans les rangs de la RAF durant la Bataille d’Angleterre. Mr Smith...Grandeur et décadence d’un héros ou sombre crétin héros malgré lui, je n’ai pas d’avis sur la question…
Meeting du Rhodesian Front
de Ian Smith
Le 24 octobre 1964, La Rhodésie du Nord accède à son tour à l’indépendance et devient la Zambie. Après deux années de vaines négociations avec Londres, le gouvernement blanc, dirigé par Ian Smith, déclara unilatéralement l'indépendance le 11 novembre 1965.
Le Royaume-Uni, qui souhaite favoriser une indépendance africaine, et l'ONU refusent de reconnaître la Rhodésie et décrètent un embargo commercial à son encontre. La Rhodésie de Smith, trouve ses alliés dans les régimes coloniaux ou racistes (voire les 2) d’Angola, du Mozambique et d’Afrique du Sud. La ZAPU et la ZANU sont interdites par le gouvernement et leurs dirigeants, Joshua Nkomo et Robert Mugabe, sont emprisonnés. Les deux partis s’engagent alors dans une lutte armée clandestine contre le pouvoir minoritaire des Blancs. La deuxième Chimurenga, commence.

En 1975, après les indépendances, la guerre civile fait rage en Angola et au Mozambique, la Rhodésie n’est plus soutenue que par l'Afrique du Sud et son régime d’Apartheid. Smith opte pour une position plus conciliante et engage des pourparlers avec les dirigeants noirs, libérés de prison.
Robert Mugabe
(1924 - )
Fin 1976, la ZANU soutenue par la Chine maoïste et la ZAPU par l'Union soviétique, unissent leurs forces au sein du Front Patriotique.

Plein de morgue, Smith est convaincu qu'en cédant à quelques revendications il peut conserver l'essentiel de son pouvoir. Il signe un accord avec trois leaders noirs modérés donc non-marxiste, parmi lesquels l'évêque méthodiste Abel Muzorewa, fondateur du Congrès national africain du Zimbabwe, en mai 1978.
En 1979, une nouvelle Constitution, adoptée lors d'un référendum uniquement réservé aux Blancs, instaure un régime multiracial. Mgr Muzorewa remporte les élections législatives et devient Premier ministre, dans le cadre d'une union avec le parti de Ian Smith qui le manipule sans vergogne.
Le Front Patriotique, d’obédience marxiste poursuit la guérilla. Margaret Thatcher, Premier ministre britannique, veut en finir avec le problème rhodésien. En septembre 1979, est organisée à Londres, une conférence constitutionnelle rassemblant tous les protagonistes. Après 14 semaines de négociation, l'accord de Lancaster House est signé (les 3% de blancs bénéficient de 20% des 80 sièges du futur parlement).
Le gouvernement Muzorewa abroge la déclaration unilatérale d'indépendance de 1965. Le territoire se retrouve à nouveau sous administration britannique provisoire du 12 décembre 1979 au 18 avril 1980, date à laquelle le Zimbabwe accède à l'indépendance totale et définitive.
Les premières élections libres de février 1980 sont remportées par la ZANU. Canaan Banana est le premier président rhodésien noir. Mugabe, Premier ministre forme un gouvernement de réconciliation nationale, Nkomo et deux blancs sont nommés ministres.
Toujours hégémonique sur la vie économique, la communauté blanche quitte en masse le pays pour l’Afrique du Sud (250 000 entre 1980 et 1985).
Rusticité de la vie des campagnes
Mugabe marxiste convaincu, rêve de fonder un état socialiste, mais pragmatique, il rassure la population : “il y a au Zimbabwe de la place pour tous“ (blancs et noirs). Le pays traverse une période faste, Mugabe fait figure de symbole d’un nouveau pouvoir africain, l'économie surfe sur la vague d’enthousiasme que suscite l’indépendance. Mugabe lance de vastes programmes dans les domaines de l’éducation et la santé, enfin accessible à tous. Pendant dix ans, de 1980 à 1990, le gouvernement à la recherche de terre agricole pour une redistribution des richesses, encourage la vente des fermes blanches contre dédommagement financier en dollars zimbabwéens. Cette clause connue sous le nom de "acheteur et vendeur de plein gré" cesse en 90.
Hélas, les querelles de pouvoir entre ZANU et ZAPU renaissent. Mugabe renforce ses pouvoirs au détriment de la minorité ndébélé, et l’armée doit affronter à plusieurs reprises l'aile radicale et armée de la ZAPU. La reprise des activités de guérilla dans le Matabeleland est immédiatement et férocement réprimée par Mugabe en 1983, des milliers de civils sont tués. Dans son propre parti, les membres les plus influents sont révoqués. On ne fait pas d'ombre au patron !
Puis, Mugabe dans un but de concorde nationale obtient à nouveau la réconciliation entre ZANU (Shona) et ZAPU (Ndebele).
Fin 1987, la Constitution est amendée, la fonction de Premier ministre est remplacée par un poste de président exécutif combinant les fonctions de chef d'État et de chef du gouvernement.
Distribution Aide Alimentaire
La ZANU et la ZAPU fusionnent en 1988, Nkomo est aussitôt rappelé au gouvernement. En 1990, il devint vice-président de l'État.
L'aggravation de la situation économique contraint le gouvernement du Zimbabwe, en 1991, à la mise en place d'un programme d'ajustement structurel défini par la Banque mondiale et le FMI. Un redressement économique s'opère lentement, mais au prix, terrible pour la population et son avenir, de l’abandon des programmes d’éducation et de santé. La réforme agraire et la loi de 1992 prévoient l'expropriation des terres possédées par des Blancs et laissées en friche, elles ne sont en réalité pas appliquées et quand elles le sont, bénéficient à un cercle de proches du pouvoir qui se constituent à peu de frais un formidable patrimoine. Une minorité noire s’enrichit sur le dos de l’ensemble de la population, alors qu’une autre minorité blanche celle-là possède toujours avec 1% de la population les 1/3 des terres cultivables. Mugabe est cependant réélu en mars 1996.
Mugabe soutient la rébellion puis le régime de Laurent-Désiré Kabila, au Congo-Kinshasa (devenu la RDC). Impliqué dans l'exploitation des richesses minières du Katanga, le Zimbabwe demeure, après le retrait du Tchad et du Soudan, et le faible engagement de l'Angola et de la Namibie, le seul allié du président congolais, dans le conflit qui l'oppose aux rebelles soutenus par le Rwanda et l'Ouganda. Un conflit qui coûte très cher au pays, mais qui enrichit de nombreux officiels et officiers supérieurs zimbabwéens.
Quand un pays s’enfonce dans le marasme, le pouvoir désigne souvent à la vindicte populaire, une minorité à laquelle il impute les maux dus à sa propre incurie. Depuis 1999 et plus encore après sa réélection controversée de 2002, Mugabe a fait des derniers fermiers blancs le bouc émissaire de son combat politique. Le vieux lion s’accroche au pouvoir, comme les fermiers blancs à leurs terres. L’affrontement est inévitable. Dans le cadre de la réforme agraire, le ZANU-PF de Mugabe incite les "vétérans" (anciens combattants de la guerre d'Indépendance) à occuper les propriétés des fermiers blancs. Des occupations qui s'accompagnent de violences à l'encontre des propriétaires blancs et des ouvriers agricoles noirs. C’est évidemment le moment choisit pour l’ex-puissance coloniale de s’arroger le droit de jouer les arbitres, ce qui à pour effet prévisible et immédiat, j’ose dire légitime, de raidir encore la position de Mugabe qui isolé sur la scène internationale s’arc-boute sur ses certitudes. Si les deux parties ne sont pas exemptes de reproches, il n’en reste pas moins qu’il est impossible de cautionner les violences que les partisans de Mugabe font subir à la minorité blanche.
Militant du MDC de Morgan Tsvangirai
Pour l’image du pays, déjà ternie par l’intervention militaire en RDC, cette politique est catastrophique. Le FMI et la Banque Mondiale suspendent sine die leurs aides et les derniers chefs d’État africains qui soutenaient du bout des lèvres le vieux cacique lui retirent leur confiance. Les partisans de Mugabe et ceux de l’opposition, en particulier, du Mouvement du Changement Démocratique (MDC), fondé et dirigé par Morgan Tsvangirai règlent leur compte avec des méthodes proches de la guerre des gangs.

Comme toujours, c’est le peuple qui en souffre, lui qui aspire à plus de quiétude et s’offusque un peu plus chaque jour de la corruption, ne se voit offrir aucune perspective, d’autant que la prospère terre du Zimbabwe peine aujourd’hui à nourrir tous ses habitants.
Histoire d'une Chanson
Fin 1978, Bob Marley est en Ethiopie, ce voyage en terre africaine est pour lui un véritable pèlerinage. Plein de son identité africaine retrouvée, il compose une chanson pour une guerre d’indépendance à quelques milliers de kilomètres de là : Zimbabwe.
La chanson va devenir en Afrique l’un des symboles les plus forts du combat contre le colonialisme.
Les 18 et 19 avril 1980, le Zimbabwe fête la victoire, Dans le Rufaro Stadium un concert est organisé. Bob Marley and the Wailers sont là, à Salisbury.
Dès les premières notes de “I shot the Sheriff“, c’est l’émeute. La foule massée à l'exterieur envahit le stade. Une fois la foule calmée, le groupe revient, le final est un pur moment de bonheur, 100 000 personnes chantent avec Marley les paroles de Zimbabwe.
Manifestation à Londres contre les exactions menées contre la communauté blanche au Zimbabwe
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