Capitale : Mbabane

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Au cœur du magnifique paysage des collines Dlangeni dans le Haut Veld à l’ouest du Swaziland, Mbabane s’élève à proximité d’un village et du kraal, enclos à bétail, appartenant au roi Mbanzeni le grand père de l’actuel souverain.
Le premier colon s’installe sur le site à la fin des années 1880, rapidement rejoint par d’autres. En 1900, une petite bourgade poussiéreuse est née. Elle est baptisée du nom d’un chef de clan installé là, Mbabane Kunene. Mbabane signifie aiguisé ou amer en siswati ou swati, la langue des Swazi.
Mbabane en 1900
Mbabane n’aurait jamais été la capitale du Swaziland si les Boers avaient gagné la guerre qui les opposa aux Britanniques entre 1899 et 1902. La ville est choisie comme capitale administrative du royaume en 1903, à l’instigation de la British Colonial Authorities. Séduit par le climat de la région du Haut Veld qui à cette altitude (1200 m) est plus frais et surtout plus sain, car moins exposé à la malaria (paludisme), que celui de Bremersdrop (future Manzini) où les Boers avaient installé leur centre administratif quand le pays était sous protectorat du Transvaal. Le statut de capitale permet à la petite ville de prendre son essor. Bientôt, les maisons comme les bâtiments administratifs d’architecture coloniale donnent à la ville un véritable cachet.
Mbabane en 1930
Mbabane est proclamée zone urbaine en 1912. Mais le petit pays n’a pas besoin d’une immense capitale et le développement de la cité est extrêmement lent. Ainsi, le bâtiment du Quartier Général de l’Administration Coloniale ne vit le jour qu’en 1939. Aujourd’hui, il abrite les services du Premier ministre. Hélas, sa superbe façade de style hollandais est sérieusement endommagée par l’explosion d’une bombe en 1998.
En 1950, la ville compte 16 000 habitants. Avec l’indépendance, la population croît rapidement, et 70 000 Swazi y vivent dans des conditions d’habitat parfois très rudimentaires.
En 1992, le roi Mswati III élève la capitale administrative au rang de ville. Mais la petite cité de Lobamba au sud de Mbabane reste la capitale royale et législative du Swaziland.
Surplombée par les collines, Mbabane n’a rien perdu de son caractère de petite ville, même si aujourd’hui les buildings ont fait leur apparition dans le paysage.
Mbabane en 1960
Histoire du SWAZILAND
Dans l’Est du pays, les archéologues ont découvert des restes humains datés de 110 000 ans, vraisemblablement les ancêtres des Sans et des Khois-Khois. Deux peuples nomades qui, au premier Millénaire, sillonnaient l’ensemble de l’Afrique australe, en perpétuelle recherche de nouveaux terrains de chasse ou de pâturages pour leurs troupeaux.
La grande migration Bantou vers l'Afrique méridionale commence à partir du XVe. Parmi les nombreux sous-groupes Bantou, les Ngouni (Xhosa, Zoulou) descendent vers la côte Est.
L'internationale boisson gazeuse...comme on dit à la télévision !
Une des tribus Ngounis, les Mswati-Mswazi ( qui deviendront les Swazi), s'établit autour de l'actuelle Maputo au Mozambique. Ses souverains appartiennent à la dynastie des Dlamini.
Au milieu du XVIIIe siècle, les ravages de la traite des esclaves menée ici conjointement par les Portugais et les Arabes et les pressions des autres tribus augmentent. Elle impose au roi Swazi, Ngwane III, un Dlamini, de mener son peuple vers le sud, le futur Swaziland méridional. Les Swazi s’installent à proximité de la rivière Pongola. Depuis, les Swazi considèrent Ngwane III comme ayant été leur premier roi, d’où le nom traditionnel du Swaziland : Ngwane.

Au début du XIXe, deux dangers se conjuguent pour mettre en péril l’existence même des Swazi. L’expansion des Zoulou, initié par leur redoutable chef Shaka, et l’accélération de la colonisation de l’intérieur du continent par les européens,ici des Boers. (voir Shaka - rubrique explorateurs)
Sous la pression des Zoulou, le successeur de Ngwane, le roi Sobhuza 1er, se retire avec son peuple vers l’Ouest et le Haut Veld dans la vallée d'Ezulwini. Une vallée qui aujourd'hui demeure le centre traditionnel de la puissance des Swazi.
la vallée d'Ezulwini
Le roi suivant, Mswati II, est un excellent guerrier doublé d'un fin diplomate. Il hérite d’un royaume 2 fois plus grand que le Swaziland actuel, mais tant les Zoulou que les Boers, en conflit perpétuel, l’obligent à des concessions territoriales. Il décide de s’allier aux Britanniques pour assurer la sécurité de son peuple.
Heureusement, les Zoulou voient dans les blancs, Anglais et Boers, leurs principaux ennemis. Ce qui soulage la pression mise sur le peuple Swazi. En revanche, le pays attire de grands chasseurs blancs, des commerçants, missionnaires et fermiers à la recherche de pâturage pour installer leurs fermes et nourrir leur bétail, tous reçus avec bonté. Mais rapidement, les Swazi comprennent que c’est leur territoire qui intéresse ces colons. En 1877 les Anglais décident d'administrer le pays et le royaume est divisé en concessions accordées aux Européens.
La convention du Swaziland, en 1881, garantit en théorie l'indépendance de la nation. En pratique, Britanniques et Boers recherchent la protection de leurs propres intérêts. En 1888, les colons obtiennent le droit de s’administrer eux-mêmes.
De 1894 à la guerre des Boers (1899-1902) le Swaziland devient un protectorat de la République boer du Transvaal. Les Swazi protestent et demandent à la Reine Victoria de les replacer sous sa protection.
“Pas parce qu’ils l’aimaient plus, mais parce qu’ils en avaient moins peur.“ écrit Allister Miller, le fondateur du journal “Times of Swaziland“ en 1897. Durant toute cette période, les frontières du pays varient au gré des discussions, traités et marchés en tout genre sans qu’une seule fois les Swazi ou leur souverain ne soient, bien entendu, consultés.
Guerrier Mokwena
Début XXe
Durant la première moitié du XXe siècle, le régime à double commande de “l’indirect rules“, cher aux Britanniques, administre le protectorat avec d’une part le Commissaire Résident Britannique et ses officiers de districts et d’autre part le Roi, les Conseils National et Intérieur et les chefs locaux.
La propriété terrienne se développe et menace la viabilité de la culture swazi. En effet, le roi est le garant de l'intégrité de ses sujets et du territoire, or une grande partie des terres du royaume est possédée par des étrangers. En 1921, sur les conseils de sa grand-mère, la Reine-Mère Labotsibeni qui assure la régence avant son accession au trône le jeune roi Sobhuza II encourage les Swazi à racheter les terres. Beaucoup s’expatrient en Afrique du Sud pour gagner dans les mines l'argent nécessaire à ce rachat.
Le 6 septembre 1968, c’est l'indépendance. Près des deux tiers des terres du royaume appartiennent à nouveau aux Swazi.
Village swazi
Le Swaziland hérite d'une constitution rédigée en grande partie par les Britanniques et propre à garantir une démocratie à l’occidentale. Le Swaziland indépendant est donc une monarchie constitutionnelle, avec un Roi, un Parlement et un Premier ministre élus. Bref, le régime préféré des Britanniques, à l'époque...
En 1973, le roi Sobhuza II suspend cette constitution, qui ne reflète pas la culture et la tradition des Swazi. Quatre ans plus tard, une nouvelle constitution investit le roi de tous les pouvoirs. C’est le retour à la monarchie absolue, Sobhuza II interdit tous les partis politiques. En 1982, après 60 ans de règne (1921-1982), le vieux monarque laisse plus de 200 enfants et un conflit éclate dans le clan royal des Dlamini pour la succession. Deux régences assurées par deux de ses 75 épouses, la reine Dzeliwe puis la reine Ntombi, mère du futur souverain, se succèdent avant qu’en 1986, désigné par le Royal Council, le prince Makhosetiwe monte sur le trône sous le nom de Mswati III.

Le nouveau roi opte pour une perpétuation des traditions. Une timide démocratisation s'ébauche en 1993. Des élections ont lieu, mais les partis politiques sont toujours illégaux et nombreux sont les parlementaires directement nommés par le roi.
Sobhuza II
(1899 - 1982)
Pourtant interdits, les partis d'opposition existent sous la forme d’associations. En 1995, lors d'émeutes menées par des étudiants, le Parlement et les maisons du ministre et du vice-président de l'université du Swaziland sont incendiés.
En 1997, les dirigeants du Mozambique et d'Afrique du Sud mènent des discussions avec le roi dans la perspective de faciliter la démocratisation du Swaziland.
Les grèves organisées par les syndicats ont pour conséquence l'interdiction des réunions syndicales. Une situation qui conduit à un renforcement des forces d’oppositions pro-démocratie.
Un petit tour d’horizon de l’organisation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire du pays explique bien des choses :
Chef de l’Etat : le Roi Mswati III
Premier ministre et Chef du Gouvernement : Themba Dlamini (depuis 14 November 2003). Un parent du roi.
Le gouvernement, les ministres, recommandés par le Premier ministre, doivent être confirmés par le Roi
Le Sénat : 30 sièges - 10 appointés par the House of Assembly et 20 par le Roi
The House of Assembly, le Parlement : 65 sièges - 10 appointés par le Roi et 55 élus par un vote populaire.
En l’absence de partis politiques, les candidats à l’élection sont nommés par les conseils locaux avant d’être soumis au vote.
La Haute Cour et la Cour d’Appel : les juges sont appointés par le roi...GOD SAVE THE KING !
Mswati III
(1968 - )
en costume traditionnel
En 2003, devant la multiplication des rapports, des différents organismes internationaux, pointant le manque de démocratie dans le petit royaume africain, les USA par de sévères mesures de rétorsion économiques et l’ONU par ses recommandations tentent d’amener le roi et son gouvernement à plus de compréhension, d'équité et de justice pour son peuple. En vain à cette heure !
SIDA/HIV au Swaziland
La population du Swaziland, comme dans l’ensemble des pays d’Afrique australe, est terriblement touchée par la pandémie de Sida. Les chiffres sont effrayant, la maladie frappe 39 % des Swazi, l’espérance de vie est en chute libre. Heureusement, après des années de passivité, le roi a fait de la lutte contre la maladie sa priorité numéro 1.
© Jacek Piwowarcizyk
Polygamie
Au Swaziland, si la polygamie fait partie de la culture, elle est surtout fonction du revenu de la famille. Mais ce mode de vie est régi par une organisation où chacun a sa place. Bien sûr, dans ce système, le chef de famille a la place de choix. La femme n’a, elle, a priori qu’un droit celui d’obéir.
Quant à sa Majesté, il a déjà 9 épouses, 2 fiancées en attente et 12 enfants. Petite moyenne lorsque l'on sait que son père en avait 75 ! Cela fait partie de son rôle de roi d'avoir plusieurs femmes : il doit perpétuer la dynastie...
Divination et Médecine Douce
Les tradi-praticiens, sorciers ou guérisseurs tiennent une place importante dans la société swazi. Comme souvent en Afrique, où la dualité est constamment présente avec le monde réel et son pendant, celui des esprits, on en distingue deux types, les Sangomas et les Inyangas.

Les Sangomas sont des devins. Lors d’un apprentissage long et difficile, le "kwetfwasa" ils apprennent à communiquer avec les esprits, le plus souvent par la lecture et l’interprétation d’un jet d’osselets (qu’on retrouve ailleurs en Afrique avec les cauris), et ainsi à définir les maux et les remèdes de leurs patients. La fin de leur enseignement est l’occasion d’une cérémonie qui réunit les sangomas de la région.

Les Inyangas sont des adeptes de la médecine traditionnelle. Si l’ésotérisme n’est pas absent de leur préoccupation, ils tirent leur science et leur savoir-faire d’observations faites de génération en génération. L’essentiel de leurs traitements est à base de produits naturels et de plantes en particulier. Depuis quelques années, des études scientifiques sont menées à partir de leurs observations et contrairement aux sangomas, très méfiants, les inyangas collaborent volontiers avec les médecins. L’action de ces thérapeutes du corps et de l’esprit (un aspect que l’on oublie trop fréquemment en Occident) est souvent la seule accessible aux populations non urbaines et pauvre de surcroît.
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