Capitale : Freetown

Monnaie :
Leone

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Dès le XVe siècle, le site côtier de Freetown est un point de rencontre et de commerce entre les populations autochtones et les Portugais. Durant la sombre période, qui voit les Européens s’adonner aussi à la traite (et sur une échelle jamais atteinte auparavant) le site devient un important lieu de rassemblement pour les esclaves en partance vers les Amériques.
Freetown - Années 40
Freetown, la ville de la liberté, est fondée en 1792 à l’initiative d’abolitionnistes Anglais. Elle n'a encore que 1 800 habitants lorsqu'elle est rattachée à la Couronne (1808), mais les nouveaux venus affluent après l'abolition de l'esclavage et l'interdiction de la traite.
Anciens esclaves ou libérés par la flotte anglaise qui traque les trafiquants, ces hommes vont faire de la ville une cité bien particulière. Les Krios parlent un créole fortement teinté d’anglais (d’où leur nom), la plupart arrivent des Antilles anglaises ou des USA. Fortement marqués par les diverses architectures qu’ils ont côtoyées et souvent remarquables artisans, ils vont, avec les populations locales, donner à la ville une couleur architecturale unique en Afrique. Hélas, anglophiles et peu enclins à se mélanger avec ceux qu’ils considèrent souvent comme des “sauvages“, les Krios vont, comme au Liberia, peu à peu former une “élite“ qui contrôle l’ensemble du pays. La période post-coloniale sera pour la ville un désastre. Freetown “la douleur“.
Freetown
Maison des Retournés
Histoire du Sierra Leone

Les premiers habitants connus, les Bouloum, Loko, Sulima, Sherbro et les Krim trouvent refuge ici au premier millénaire. On pense qu’ils fuient les conflits, et les guerres de conquêtes qui ravagent l’Ouest africain.
Le XVe est un véritable bouleversement avec l’arrivée simultanée des conquérants Mandingues (Soudanais du Mali) et des Européens.
Peuples guerriers, les Mandingues (Temné, Mendé, Soussou) repoussent les populations autochtones vers les îles et les zones forestières. Les Mendés s’installent sur la côte orientale, les Temnés vers la frontière de l'actuel Liberia et les Soussous dans le Centre.
Freetown - Années 90
Avant l'arrivée des Portugais, les Temnés édifient un royaume qui résiste aux attaques Mendés. Leurs rois obligent les chefs locaux, à leur payer un tribut en or et en ivoire, et s'adonnent au commerce des esclaves.
En 1462, le navigateur portugais Pedro da Cintra débarque et donne le nom de Sierra Leone “Montagne du lion“ à la presqu'île montagneuse où sera bâtie Freetown.
Parallèlement à la conquête Temné, les Portugais nouent des relations commerciales aux embouchures des rivières avec les populations autochtones et implantent les premiers comptoirs.
Au XVIe siècle s'organise la traite négrière orchestrée par les marchands européens et à laquelle participent les populations côtières. Les captifs sont rassemblés sur la côte, en particulier sur la presqu’île de Sierra Leone.
Les compagnies anglaises exercent la traite avec l’aval et sous le contrôle de la couronne. Charles II délivre en 1672, une franchise à la Royal African Company. Celle-ci reçoit le privilège de fournir annuellement trois mille nègres aux Indes occidentales britanniques (Antilles).
Freetown, Coton street
En 1697, le gouvernement britannique abolit ce privilège et libéralise entièrement le commerce "guinéen". Ce qui entraîne une aggravation des horreurs de la traite liée à la concurrence entre trafiquants et aux rivalités entre fournisseurs.
En 1787, un groupe d’abolitionniste britannique achète, à des chefs africains, la presqu’île de Freetown et créé La Sierra Leone Company. Le but créé une terre de refuge destinée à quatre groupes d'ex-esclaves: les "Indigents Noirs" d'Angleterre (Black Poors), les "Loyalistes Noirs" des Etats-Unis (Black Loyalists, ils ont aidé l’Angleterre durant la guerre d’Indépendance des USA) et les "Marrons" de Jamaique (Maroons) ou résidant au Canada, ainsi que les "Libérés" (Liberated) repris aux négriers.
Une idée noble, si avant tout aspect philanthropique elle n’était en fait motivé par un problème moins glorieux : que faire de ses noirs libres qui deviennent gênants ! (Un premier point commun avec le Liberia...).
Un premier contingent, 400 “Indigents Noirs“ raflés à Londres accompagnés d’une soixantaine de prostitués, est déporté en Sierra Leone. La plupart succombent à l’insalubrité du climat.
Paysage du Nord-Est
La Sierra Leone Company favorise ensuite le transport de onze cents "Loyal Blacks" établis au Canada (Nouvelle Ecosse), et des “Nègres“ de Jamaïque faits prisonniers pendant la seconde Guerre des Marrons en 1796. Rapidement ces hommes libres se heurtent en Afrique à la domination raciste des autorités de la Compagnie. Ils se révoltent en 1800, jugeant trop lourds les impôts qu'ils doivent payer.
Après la promulgation de la loi du 25 mars 1807 en Angleterre qui interdit la Traite négrière, la colonie du Sierra Leone sert de base à la Royal Navy. Les opérations d'arraisonnement contre des navires pratiquant la traite illégale se multiplient. De 1819 à 1828, les bâtiments anglais capturent et débarquent à Freetown 13 281 captifs, 50 000 approximativement entre 1828 et 1878.
Des villages se constituent aux noms évoquant des souvenirs historiques : Hastings, Kent, Wellington, Waterloo, Wilberforce, Bathurst, Gloucester, York.
Rencontre avec les chefs du Nord-Est dans les années 30
Le Sierra Leone, en fait Freetown et sa région, devient en 1808 une colonie de la couronne.
En 1896, la Grande-Bretagne établit son protectorat sur l'arrière-pays.
Jusqu'en 1947, le territoire acquis définitivement lors du partage de l'Afrique entre Nations Européennes reste divisé en deux parties administrées différemment :
La colonie de la Couronne, peuplée de sujets britanniques vivant autour de Freetown.
Le Protectorat, intérieur délaissé, ignoré et méprisé jusqu'à la mise en valeur des ressources minérales dans les années 1930.
Les premières élections à l'Assemblée législative sont organisées dans le cadre de la Constitution de 1924. Le système de cabinet est instauré en 1953. Sir Milton Margai, un Mendé, ancien médecin et chef du parti du Peuple de Sierra Leone (Sierra Leone People's Party, SLPP), est nommé président, en 1954, et Premier ministre, en 1960.
Le 27 avril 1961, l’indépendance est proclamée dans le cadre du Commonwealth.

Les différentes communautés créent une instabilité politique chronique. L’indépendance n'efface pas l'héritage, le passif et les divisions entre Krios et populations de l'important groupe mandé (Mendés, Temnés). Ces divisions pèsent sur la vie politique, entravent la construction nationale et favorisent la constitution de pouvoirs autoritaires.
Le pays subit quatre coups d'États successifs en l'espace d'une seule année (1967-1968).
Siaka Stevens gouverne pendant la période 1971-1985. En 1978, il instaure un parti unique.
En 1985, Stevens se retire, son successeur le général Momoh prend les rênes du pays. Le Monde traverse une crise économique et le Sierra Leone s’enfonce dans le marasme.
En 1991, la guerre civile ravage le Liberia voisin, les réfugiés affluent. Charles Taylor, un chef de guerre Libérien, pénètre en Sierra Leone, s’empare des villes proches de la frontière, les morts se comptent par milliers. Taylor s’allie avec la rébellion sierra léonaise naissante, le RUF "Revolutionary United Front" dont le chef Foday Sankoh combat avec lui depuis plusieurs années. Tout comme Taylor, le caporal Sankoh s’est entraîné aux techniques de guérilla dans les camps libyens du colonel Kadhafi. C'est d'ailleurs en Libye qu'il fonde en 1989 le RUF. Les deux hommes n’ont en réalité qu’un seul objectif, se rendre maître des gisements de diamants.
La guerre des diamants de sang commence. L’heure de l’horreur est venue.
Enfant-Soldat
Parallèlement en 1992 le général Momoh est renversé par une junte dirigée par le jeune capitaine Valentine Strasser (25 ans). Malgré une situation qui confine au chaos, après un énième coup d’état en janvier 1996, mené par le brigadier Julius Maada , la junte permet la tenue d’élections. Ahmad Kabbah, ancien fonctionnaire du PNUD, est élu à la présidence de la République en 1996.
Le 25 mai 1997, Kabbah est renversé par le commandant Johnny Paul Koroma, qui suspend alors la Constitution et interdit les partis politiques.
Sous l'égide de l'ONU,la CEDEAO, en anglais ECOWAS (Economic Community of West African States), dont le siège est à Abuja, capitale fédérale du Nigeria, intervient militairement en Sierra Leone, après l'avoir fait au Liberia, par l'intermédiaire de l'ECOMOG (Ecowas Monitoring Group), une force d'interposition essentiellement nigériane. Cette force a atteint à son maximum environ 15 000 hommes.
Au terme de négociations menées par l’Ecomog, les putschistes acceptent le retour et le rétablissement au pouvoir du président Kabbah.
En janvier 1999, ce dernier est une nouvelle fois contraint de quitter le pouvoir face à l'avancée des rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF), mené par Sam «Maskita» Bockarie, un psychopathe lieutenant de Sankoh. Peu après, les l5 000 «Casques blancs» ouest africains de l'ECOMOG et les mercenaires présents sur le territoire sierra léonais reprennent la capitale.
La guerre civile, qui ravage le pays, fait plus de 20 000 victimes, près de la moitié de la population a dû se déplacer pour fuir les combats. Les combattants du RUF raflent les enfants et sous la contrainte, souvent en les droguant, en font des tueurs sanguinaires. Les amputations « rituelles », des victimes mortes ou vivantes, et des actes d’anthropophagie avérés plongent les populations dans l’effroi.
Le Pouvoir légal de Kabbah supplée la SLA (Sierra Leone Army) avec des forces paramilitaires. Utilisées localement ces diverses milices villageoises comptent près de 20000 hommes dont parfois hélas des enfants. La principale est les Kamajors, héritiers des groupements de chasseurs traditionnels des populations Mandé.
Contre toute attente, les nouvelles tentatives de négociations menées par le pouvoir, pour mettre un terme au conflit, aboutissent, le 7 juillet, à la signature à Lomé (Togo), d'un accord de paix entre le président Kabbah et les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF). Selon les termes de cet accord, un partage du pouvoir et l'attribution de la présidence d'une commission chargée de la reconstruction du pays et de l'exploitation des richesses minières, au chef des rebelles du Front révolutionnaire uni, le caporal Foday Sankoh, sont décidés. Également signataires de l'accord de Lomé, les Nations unies approuvent l'envoi dans le pays, d'une force de six mille casques bleus, la MINUSIL (Mission des Nations unies en Sierra Leone) chargés de remplacer les soldats de la force ouest-africaine (Ecomog) et de veiller au respect des modalités de l'accord de paix. De plus, en février 2000, le Parlement approuve une loi instaurant une commission «Vérité et Réconciliation» chargée de faire la lumière sur les exactions commises pendant les huit années de conflit. Cette structure, composée de sept membres, dont trois experts étrangers, ne dispose cependant que de pouvoirs très limités, puisque contrairement aux exigences des Nations unies, les deux principaux signataires accordent l'amnistie aux «crimes de guerre».

Les rebelles du RUF, réfractaires à un désarmement, prennent en otages 500 casques bleus, à la fin du premier semestre 2000. A nouveau, les combats s'intensifient et plongent une nouvelle fois le pays dans la guerre civile.
Victimes de la folie des adultes, la cause des enfants-soldats mobilisent les populations du Monde entier.
Cette fois, le camouflet irrite et ridiculise les instances internationales, la Grande-Bretagne ex-puissance coloniale intervient directement. En mai 2000, les Royals Marines débarquent et attaquent les différents groupes rebelles (RUF et "Westside Boys" plus ou moins autonomes).
Sankoh est capturé en mai 2000 après que ses partisans ont abattu plus d'une dizaine de manifestants devant sa maison de Freetown. En attente d’un procès, il est détenu sous la garde des Nations Unies.
Le 11 janvier 2002, le processus de désarmement engagé le 18 mai 2001 sous le contrôle de l'ONU avait pris fin avec la démobilisation de 47 596 combattants de différentes factions, rebelles et milices gouvernementales confondues
Après 10 ans et plus de 750000 victimes, la guerre civile en Sierra Leone s'achève officiellement le 18 janvier 2002 avec une cérémonie symbolique de destruction de 3000 armes légères. En présence du président, Ahmad Kabbah, et du chef par intérim de la rébellion, Issa Sessay.
Ahmad Kabbah
1932
Au 31 mars 2002, la MINUSIL comptait environ17 000 hommes, dont 259 observateurs militaires, le plus grand contingent de forces onusiennes jamais déployé en Afrique.

Le Liberia est à nouveau à feu et à sang. Précisément à l’heure où j’écris ces lignes, le 30 juillet 2003, le “war-lord“ Foday Sankoh, meurt à Freetown en attendant son procès pour crimes de guerre. Lors d'une de ses dernières apparitions devant le Tribunal Spécial pour la Sierre Leone, l'été 2002, il était venu en chaise roulante, paraissant désorienté. "Je suis Dieu. Je suis le Dieu intérieur. Je suis le chef de la Sierra Leone", avait-il marmonné.
Des milliers de gosses traumatisés se souviendront toute leur vie durant de l’oeuvre de ce soudard.

Libéré, le Sierra Leone avance doucement sur le chemin de la paix. Mais la stabilité de la région reste fragile. Comme dans les pays voisins, des milliers d’armes sont en circulation. Les diamants de sang font toujours rêver.

En juin 2003 La MINUSIL voit ses effectifs ramenés à 13 000 puis à 5000 en octobre 2004.

En janvier 2006, 250 soldats mongols sont déployés à Freetown pour assurer la protection du Tribunal Spécial pour le Sierra Leone, en remplacement du contingent nigérian en place depuis 2003. Intégrés à la Mission des Nations unies au Liberia (MINUL), le mandat sierra-léonais des Casques bleus étant arrivé à son terme en décembre 2005. C’est la première fois que des Mongols interviennent en Afrique de l’Ouest.

Pour des raisons économiques, de nombreux enfants travaillent toujours dans les très dangereuses mines de diamants. On note chez eux une forte augmentation du nombre de séropositifs. En Sierra Leone, Le Sida touche 16 000 enfants de moins de 15 ans.

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