Capitale : Victoria

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Seychelle Rupee

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C’est à la fin de l’an de grâce 1742, que le français Lazare Picault en mission de reconnaissance pour Bertrand François Mahé de La Bourdonnais, gouverneur des Mascareignes, les îles de France et de Bourbon ( Maurice et la Réunion), débarque sur une grande île inhabitée à la végétation luxuriante. Cocotiers, eau douce, bois, sisal (fibre végétale dont on fait les cordages), oiseaux, tortues, tout semble ici exister à profusion, séduit Picault la baptise Abondance. Deux ans plus tard, à son retour, plus “sage“, il lui donne le nom de Mahé.
Située sur la côte orientale de Mahé, au pied du point culminant du pays, le Morne Seychellois (905m) et des pitons des Trois Frères, Victoria appelée à l’époque “l’Etablissement“ est un simple comptoir fondé en 1778 par un envoyé du roi de France venu mettre de l’ordre chez les colons français. Eux-mêmes arrivés de l’île Maurice en 1770.
Arrivée aérienne sur Mahé et Victoria
Le comptoir devenu cité prendra ensuite le nom de Port-Royal et enfin celui de Port of Victoria en l’honneur de la reine d’Angleterre.
Le 12 octobre 1862, un ouragan tropical balaye l’archipel. En quelques minutes, la ville est totalement sinistrée, habitations, chemins, plantations tout est détruit. On dénombre près de 50 victimes et autant de disparus.
Seule ville des Seychelles, Victoria en est la capitale depuis 1903.

Surmontant une fontaine, une statuette de 35 cm représente la reine Victoria. Placé là en 1900 pour célébrer le 60e anniversaire de son règne, puis retirée à l’indépendance avant qu’une copie ne soit restituer en 1993. De nombreux Seychellois se signent en passant devant persuader qu’il s’agit d’un saint.
Une étrange horloge ressemblant à un Big Ben miniature marque le centre historique de Victoria. Erigée en 1903 sur le modèle de Little Ben, qui ornait alors Vauxhall Bridge à Londres, elle commémore le décret qui fit, cette année là, des Seychelles une colonie séparée de Maurice.
Victoria en 1833
Dans le registre des curiosités, mais ne sommes-nous pas dans un temple du tourisme ? Le Musée National d’Histoire des Seychelles où par ailleurs se côtoient reliques historiques et objets utilisés en magie noire, possède l'authentique pierre de possession. Installée par Corneille Nicolas Morphey, le 1er novembre 1756 à l'entrée de la baie, la pierre marque l’appartenance de l’île à la Couronne de France.

Outre la cathédrale anglicane Saint Paul construite en 1859 et la cathédrale catholique de l'Immaculée Conception consacrée en 1874, il ne reste de la vieille ville coloniale, mélange de style français et britannique, que quelques rares bâtiments et maisons. La cité a quasiment été reconstruite ces vingt dernières années, tout y est neuf et propre. Prêt à recevoir une clientèle désirée de touristes fortunés.
Victoria compte environ 30.000 habitants, plus du tiers des 80.000 seychellois. Ici se concentrent également la plupart des activités commerciales et économiques du pays. La majeure partie des nouveaux quartiers a été construite sur des remblais (konblaz en créole) qui ont permis de gagner des terres sur les lagons.
Victoria début du XXe
Les Seychelles reposent sur un plateau granitique initialement rattaché à la plaque Indienne, il y a 65 millions d’années. Le temps, les effondrements et l’érosion ont fait leur besogne et du gigantesque plateau n’apparaissent plus en surface que l’archipel avec ses 115 îles dispersées sur plus de 400 000 km2.
Aldabra est le plus vaste lagon du monde, Mahé la plus grande des îles (150 km2) est aussi la plus élevée (905 m au Morne Seychellois), la plus développée et la plus peuplée (90% de la population du pays).
Pierre de Possession 1756
Les Komblaz de Victoria
Histoire des Seychelles
Les navigateurs Malais en route vers Madagascar et leurs homologues Arabes lors de leurs expéditions commerciales dans l’océan Indien, ont sans doute été les premiers à aborder l’archipel inhabité, dès les premiers siècles de l’ère chrétienne. En 915, Abu Said al Hassan fait mention, sur un manuscrit, d’îles qui pourraient bien être les Seychelles.
Les Portugais sont les premiers Européens à croiser dans la région, aussitôt cartographiées, les îles sont nommées « les Sept Soeurs » par un navigateur portugais, Alberto Cantino.
Au cours de son second voyage aux Indes (1502–1503) Vasco de Gama prend possession des îles pour le Portugal, sans pour autant songer à les coloniser.
En 1609, le navire d'Alexander Sharplegh fait route vers les Indes, pour le compte de la British East India Company. il mouille durant dix jours aux Seychelles, toujours inhabitées. Cette simple escale de ravitaillement est décrite avec ravissement dans le livre de bord, par l’ensemble de l’équipage.
Aldabra vu de l'Espace
© NASA
De 1680 à 1730, chassés des Caraïbes les pirates s’installent dans l’Océan Indien et dans l’archipel en particulier. Les îles occupées par les boucaniers servent de refuge et de bases de ravitaillement. Depuis leurs repaires, les flibustiers harcèlent et pillent les navires marchands qui reviennent d’Inde ou d’Extrême-Orient chargés d’épices, de thé ou de soieries. L’archipel devient un terrain de chasse pour la Royal Navy et la Royale qui traquent sans relâche les vaisseaux battant pavillon noir.
Mythe ou réalité, les trésors cachés par les pirates sur l’archipel sont si nombreux qu’aujourd’hui encore des fouilles sont entreprises.
Les français s'imposent sur l'île de France (île Maurice), en 1710.
Mahé de la Bourdonnais, son gouverneur, envoie une mission de reconnaissance dans l’archipel, en 1742.
Île de Sainte Anne
Lazare Picault mène à bien sa mission et 2 ans plus tard, lors de son second voyage, baptise Mahé en hommage au gouverneur, et Praslin en hommage au duc de Choiseul.
En 1756, au nom du roi de France, Corneille Nicolas Morphey prend officiellement possession de l'archipel, qui reçoit le nom de l'intendant général des Finances de Louis XV, Moreau de Séchelles. Le 27 août 1770, les 26 premiers colons (hommes et femmes)s’installent sur l’île Sainte-Anne. En 1771, Pierre Poivre, intendant des îles de France et Bourbon de 1767 à 1772, introduit la culture des épices pour faire concurrence au monopole hollandais. C’est un échec, seule la cannelle s’acclimate à la région.
Les colons s’appuyant sur l’esclavage développent l’agriculture et exploitent la canne à sucre, le café, le maïs, la patate douce et le riz. Mais livrés à eux-mêmes les colons s’autorisent tous les excès. Entre autres, ils massacrent des milliers de tortues géantes dont ils revendent la chair succulente aux navires de passage.
En 1778, pour rétablir l’ordre, un envoyé du roi arrive avec quinze soldats. Il fonde sur Mahé, l’Etablissement, un comptoir qui prendra plus tard le nom de Port-Royal, puis celui de Port-Victoria.
En 1788, 30 colons, leurs familles et 200 esclaves vivent sur l’archipel.
Pendant la Révolution, acquis aux idées républicaines les colons décident de s’administrer eux-mêmes. Ils sont vite mis au pas par deux commissaires de la toute jeune République Française, qui s’ils instituent le suffrage universel et créent une garde nationale, rétablissent dans le même temps l’autorité du gouverneur général et réorganisent l’administration.
Dès 1794, les Britanniques veulent contrôler la totalité des escales sur la route maritime des Indes. Pour cela, ils tentent à plusieurs reprises de mettre la main sur Mahé, l’île clé de l’archipel.
Le Morne Seychellois - 905 m
Le gouverneur français, Quéau de Quinssy, leur oppose une tactique pour le moins surprenante. A chaque débarquement anglais, il offre sa reddition, pour hisser à nouveau le pavillon français aussitôt les troupes ennemies reparties. Une farce qui conserve les Séchelles dans le giron français jusqu’en 1810.
L’affaire est entendue quand le Traité de Paris reconnaît en 1814 à la Grande-Bretagne la souveraineté sur l’archipel qui est immédiatement rattaché à Maurice, devenu entre temps,elle aussi une colonie britannique. Quincy, qui a anglicisé son nom, tout comme celui des Séchelles devenues «Seychelles», devient juge de paix. Il le sera jusqu’à sa mort en 1827. Sujets britanniques, les colons français des Seychelles obtiennent les droits de continuer à parler leur langue, utiliser leurs lois et pratiquer leur religion.

L’esclavage reste le principal pourvoyeur de main-d'oeuvre pour tous les planteurs de l’archipel qu’ils soient britannique ou français. Des fortunes se construisent sur l’abomination.La traite est officiellement interdite en 1813, dans tous les territoires de l’immense empire britannique. Mais il faut attendre le 1er février 1835, pour que les 6521 esclaves de l’archipel ( sur 7500 habitants) soient effectivement libérés.
Habitation dans Plantation début XXe
Les “libérés“ sont toutefois contraints de travailler comme « apprentis » chez leurs anciens maîtres qui, eux, sont indemnisés par le gouvernement britannique. Le 11 février 1839, le système de « l’apprentissage » prend fin. L’émancipation est alors totale. La grande majorité des affranchis refusent dès lors de travailler pour leurs anciens maîtres. Beaucoup d’exploitations sont alors laissées à l’abandon et de nombreux colons quittent l’archipel. D’autres optent pour la culture des cocotiers, peu gourmande en main-d’oeuvre.
Entre 1830 et 1840, la population de l’archipel diminue de 8 500 à 5 500 habitants. Mais de 1861 à 1874 arrivent environ 3000 “libérés“. Ce sont des Africains que la Royal Navy a sauvés sur les navires négriers arabes qu’elle pourchasse sans relâche. Ces hommes débarqués sur l’Archipel s’y installent et s’y intègrent relativement sans problème.
Animistes, Les esclaves sont à l’origine de la fascination plus ou moins assumée de la société seychelloise pour le monde parallèle des esprits.

La vanille introduite en 1866 et les produits du cocotier font la fortune d’une minorité, les grands planteurs. Les autres travaillent durement pour survivre.
La dysenterie et de terribles épidémies font des ravages dans la population. Ainsi en 1883, la variole emporte plusieurs centaines de personnes.
En 1897, les Seychelles sont administrativement détachées de l’Angleterre. Puis obtiennent le statut de colonie de la Couronne, en 1903, ce qui les affranchit de la tutelle de l'île Maurice.
La pêche, une tradition.
La Première Guerre mondiale sinistre l’économie de l’archipel. La majorité de la population sombre dans la misère. Il faut attendre 1936 pour voir une amélioration durable. Des revendications commencent à apparaître face à l’autorité britannique. Les planteurs, déjà groupés en 1917, témoignent d’une volonté d’action plus politique en 1937 avec le mouvement des « Contribuables seychellois ».
À partir de 1948, alors que les velléités d’indépendance toujours sévèrement réprimées se font plus pressantes, plusieurs réformes constitutionnelles successives conduisent l'archipel vers l'autonomie.
En 1964, naissent les premiers partis politiques seychellois. France Albert René crée le Seychelles People’s United Party (SPUP, partisan de l'indépendance) à tendance socialiste, et l’avocat James Mancham le Seychelles Democratic Party (SDP, partisan du maintien de liens étroits avec le Royaume-Uni) parti des planteurs et des affaires, plus conservateur .
Le combat pour l’indépendance va durer 10 ans.
Le suffrage universel est instauré en 1967 et 77,2 % des électeurs inscrits votent pour désigner les membres élus du Conseil législatif. Le SPUP perd les élections d’un siège, et l’archipel demeure sous tutelle britannique. En novembre 1970, Sir James Mancham est nommé au poste de Premier Ministre du gouvernement seychellois.
Il faut attendre 1975 pour que les Seychelles obtiennent une nouvelle constitution et deviennent «Colonie Autonome»

Le 29 juin 1976, l’indépendance est proclamée, au sein du Commonwealth.
James Mancham, devient le premier président de la jeune république alors que France Albert René, nommé Premier ministre dirige un gouvernement de coalition.
En juin de l’année suivante, la «Révolution», un coup d’État sans effusion de sang, porte au pouvoir France Albert René. L'Assemblée nationale est dissoute, la Constitution suspendue et le SPUP, renommé Front progressiste du peuple seychellois (SPPF), érigé en parti unique.
L'orientation «socialiste» de la nouvelle république, est entérinée par la nouvelle Constitution qui entre en vigueur deux ans plus tard.
Candidat unique aux élections présidentielles, F. A. René voit son mandat reconduit en 1984 et 1989.
Sir James Mancham
( 1939 - )
Les tentatives de coups d'État sont nombreuses, menées de l'intérieur par les forces de l'opposition ou de l’extérieur par des opposants en exil, toutes souvent appuyées par des mercenaires. En 1981, à la suite d’un coup d'Etat manqué, F. A. René déclare le SDP hors la loi. Meurtres et attentats se succèdent alors, mettant en danger la principale ressource du pays, le tourisme.
En 1991, cédant à la pression internationale, notamment celle de la France et du Royaume-Uni, le président René annonce le retour du pluralisme.
Sans surprise, son parti, le SPPF remporte 58 % des suffrages exprimés contre 33 % au Nouveau Parti Démocratique (NDP) de l'ancien président J. Mancham, rentré de son exil londonien.
Après le refus par référendum d’un premier projet de Constitution en 1992, le président René et le chef de l’opposition James Mancham se réunissent pour élaborer un second document qui renforce le multipartisme et met l'accent sur la séparation des pouvoirs. le 18 juin 1993, la nouvelle Constitution recueille l'approbation de près de 74 % des votants. Le 27 juillet suivant, les premières élections présidentielles pluralistes du pays voient la victoire de France-Albert René.
En mars 1998, le président René est largement réélu pour un nouveau mandat de cinq ans. Son parti, le SPPF, dispose de la majorité absolue au Parlement (29 des 34 sièges).
France Albert René
( 1930 - )
En 2001, après 24 ans de pouvoir, en quête de ce qui constitutionnellement doit être son dernier mandat de cinq ans, F.A. René décide d'avancer le scrutin de deux ans, alors que son mandat n'expire qu'en 2003. Sous son gouvernement, les Seychelles ont développé un système d'aide sociale bien huilé et une industrie touristique de luxe et affichent l'un des niveaux de vie les plus élevés d'Afrique. En revanche, tout ne semble pas clair dans les méandres de la vie politique seychelloise.
René remporte le scrutin avec 54,19% des voix, alors que le leader de l'opposition, le pasteur anglican Wavel Ramkalawan, dénonce ce résultat, accusant le gouvernement de « corruption et d'intimidations des électeurs ».
Mais peut-on faire confiance à un pasteur alors que René entame sa 27e année à la tête du pays. Un record de longévité au pouvoir, qu’il partage avec un aréopage des plus “sympathique“, messieurs Bongo (Gabon), Eyadema (Togo) et Kadhafi (Libye).
En 2002 les élections législatives donnent à nouveau la majorité absolue au SPPF avec 23 sièges sur 34.

Le 14 avril 2004, coup de théatre René démissionne. Là où la rue parle de corruption, lui rétorque fatigue et limite d’âge. Il est remplacé par James Alix Michel lui aussi du SPPF.

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Praslin
Sa beauté les Seychelles la tient en partie de sa flore, restée intacte pendant des siècles. Véritable sanctuaire, les îles offrent plus de 2000 espèces de plantes tropicales dont 81 uniques au monde.
La noix de coco légendaire, la "coco-fesse", la plus grosse graine du monde végétal (jusqu’à 30 kg) et aussi la plus suggestive, fait partie de ces espèces endémiques aux Seychelles. Mieux, Lodoïcea Maldivica (pour les puristes) pousse sur une seule île au monde, Praslin, au coeur de l'île dans la forêt primaire de “la Vallée de Mai“.
République
des
Seychelles