Capitale : Sao Tome

Monnaie : Dobra

GMT + 1 Tel. 239

www.st
00.20° N - 06.44° E
Fondée par les premiers colons portugais en 1485, la capitale du São Tomé & Principe est, quoi de plus normal, baptisée São Tomé. Une ville ancienne donc, où l’architecture coloniale des bâtiments vétustes rongés par le temps et les rigueurs d’un climat tropical maritime cohabitent avec des parcs et des jardins depuis toujours soigneusement entretenus.

En 1534 la ville devient le siège de l’évêché catholique (romain) de la région.
Une cathédrale, toujours debout, est édifiée ainsi que le fort São Sebastião construit sur une péninsule à l’extérieur de la ville qui abrite aujourd’hui le Musée National.
São Tomé vu depuis la baie
Petit port au charme délicieusement suranné, São Tomé a longtemps fait office de lieu de villégiature pour les planteurs et leurs familles, mais aussi pour les officiers, marins et soldats, dont l’essentiel de l’activité fut durant près de 3 siècles la traite négrière.
Aujourd’hui, São Tomé est toujours la plus grande ville de l’archipel, son principal centre économique, politique, son port de commerce et de pêche le plus important. Elle abrite près de 43 000 des 176 000 habitants que compte le pays. L'autre grande ville est São Antonio do Príncipe avec 8 000 habitants.
Les descendants d'esclaves importés du continent représentent 88 % de la population totale, les métis 10 % et les Européens 2 %. La population comprend un tiers de travailleurs immigrés saisonniers, venus en particulier des îles du Cap-Vert.
La langue officielle est le portugais, mais le forro (créole) et le fang (langue bantoue) sont beaucoup plus usités.
São Tomé - le fort São Sebastião
Situé sur l’équateur dans le golfe de Guinée, à quelque 350 km des côtes du Gabon, l'archipel est constitué de deux îles principales : São Tomé (850 km2) et plus au nord, Príncipe (142 km2) et de plusieurs îlots (Rolas, Cabras, Sete Pedras, Tinhosas, Mosteiros, Bombom, Pedra da Galé, etc). Issu d'une activité volcanique très ancienne, le relief particulièrement accidenté de ces îles comprend de nombreux pics érodés, le pico de São Tomé “Cao Grande“ culmine à 2 024 m, et le pico de Príncipe à 948 m.

Le climat est de type tropical humide, mais la topographie abrupte et les vents océaniques en provenance du sud-ouest, créent une grande diversité d'habitats.
São Tomé
Le nord-ouest de São Tomé, protégé des vents et recevant une pluviométrie annuelle moyenne de 2 000 mm, est couvert de savane. Le sud-ouest, très arrosé (7 000 mm) et plus chaud, possède une végétation tropicale luxuriante. En deçà de 800 m d'altitude, les terres basses cultivées de façon intensive du début du XIX e siècle jusque dans les années 1970, sont aujourd'hui largement reconquises par des forêts secondaires (capoeiras).
Deux parcs naturels, Ôbo de São Tomé et Ôbo de Príncipe, assurent la protection de tous les biotopes présents sur l'archipel (forêts, mangroves et savane) et d’un grand nombre d'espèces endémiques tant végétales qu’animales (oiseaux, tortues marines).
Côtes Est de Principe
Histoire du São Tomé & Principe
“Il faut le voir pour le croire“ J’aime à penser que ce fut ce que se dirent de concert les deux navigateurs portugais João Gomes da Santarem et Pedro Escobar en découvrant une île, alors inhabitée, au large des côtes du Gabon en ce jour de la Saint-Thomas de l’an de grâce1470. Quelques jours après ce beau jour du 21 décembre, le 17 janvier 1471, nos deux capitaines découvrent une autre île tout aussi vierge d’habitants. Selon une habitude fortement ancrée dans les us et coutumes de l’époque, baptisées São Tomé (Saint Thomas) et Principe (l’île du Prince) les deux îles sont illico déclarées portugaises au nom du roi João II (dit Jean II)
Rapidement, elles deviennent pour la Couronne portugaise des terres d’exil où sont acheminés les repris de justice et les Juifs chassés par l’Inquisition. Puis, dès la fin du XVe siècle, les colons qui veulent développer l’agriculture, en particulier la canne à sucre, y font déporter les premiers des esclaves depuis le continent.
Côtes de São Tomé
Proclamées colonies de la Couronne portugaise en 1522, les deux îles deviennent les bases d’un important et ignoble trafic, la traite négrière. De nombreux épisodes sanglants, révoltes et répressions sauvages marquent leurs histoires. Comme en 1574, où lors d’une rébellion les esclaves détruisent les plantations avant d’être massacrés par la soldatesque coloniale.
Au XVIIe siècle, les îles comptent parmi les principaux producteurs de canne à sucre. Les Hollandais occupent brièvement São Tomé de 1641 à 1648, mais l'île reste sous administration portugaise. Au début du XVIIIe, c’est les Français qui à leur tour occupent l’île tout aussi brièvement.
En 1753, les deux îles sont réunies, la colonie de São Tomé & Principe est née.

Introduite au XIXe la culture du cacao voit le pays devenir le premier producteur mondial à l’aube du XXe siècle. (Voir l’île chocolat)
Si l’esclavage est aboli en 1876, la société coloniale perdure et les conditions de travail des ouvriers agricoles dans les plantations restent dramatiquement inhumaines. D’autant que les Portugais instaurent le travail forcé.
São Tomé - le fort São Sebastião
Avec la naissance des nationalismes, l’archipel devient un important centre de déportation pour les indépendantistes du Cap-Vert, du Mozambique et d’Angola. Les conditions de travail, comme de vie y sont à ce point difficile que la communauté internationale impose en 1905, un boycott économique à la colonie, afin de l’obliger à assouplir son régime de quasi – esclavage. Ce qui n’empêcha jamais les populations d’être constamment décimées par un fléau, toujours vivace aujourd’hui, le paludisme.
En 1951, São Tomé & Príncipe devient une province d'outre-mer portugaise.
En 1953, les autorités coloniales matent brutalement les émeutes dirigées contre les planteurs portugais. 1000 Forros (descendants d’esclaves libérés) qui refusent de travailler dans les plantations, sont tués par les troupes portugaises. A Lisbonne, deux étudiants Sãotoméens, Manuel Pinto da Costa et Miguel Trovoado fondent le Mouvement de Libération de São Tomé et Principe (MLSTP).
São Tomé, ex-plantation
Après la révolution des oeillets, en 1974, le Portugal des Capitaines s’engage dans un processus de décolonisation. Les soldats noirs en poste sur l’archipel se mutinent et appuient les mouvements nationalistes. Ensemble, ils obtiennent des autorités la formation d’un gouvernement de transition qui entre en fonction en décembre.

Le 12 juillet 1975, la province accède à l’indépendance. Manuel Pinto da Costa devient le premier président de la République de São Tomé & Principe.

Effrayés par le nouveau régime, les colons portugais et les travailleurs originaires du continent émigrent aussitôt en masse. Face à cette désaffection, à l’extrême pauvreté, à l’absence de toute structure dans quelques domaines que ce soit et à la tête d’un peuple à 90% illettré, le nouveau président, poussé par les membres les plus radicaux de son gouvernement, ne trouve rapidement qu’un soutien, celui des pays de la sphère soviétique.
Manuel Pinto da Costa
( 1938 - )
La voie pseudo marxiste-léniniste où s’engage le pays, le coupe plus encore des autres puissances. Les plantations sont nationalisées. Les milices populaires règnent en maître dans les ateliers et les exploitations agricoles alors que la constitution fait du MLSTP le seul parti légal.
Premier ministre jusqu’en septembre 1979, Miguel Trovoado, en désaccord avec le parti dont il fut un des fondateurs, prend le chemin de l’exil, avant de devenir le leader d’une opposition anticonstitutionnelle.

La chute du bloc communiste entraîne de profond bouleversement dans les pays frères et en août 1990, la Coalition Démocratique qui réunit les forces d’opposition obtient la révision de la constitution. La république démocratique de São Tomé & Príncipe devient une république de type présidentiel et pluraliste. L'Assemblée du peuple est composée de 55 députés élus pour 4 ans.

En 1991, les élections législatives voient la victoire de l'opposition et du Parti de la Convergence Démocratique. Son dirigeant, Miguel Trovoada, est élu président de la République.
Miguel Trovoado
( 1936 - )
Le Pico de São Tomé
“Cao Grande“
Aussitôt, le Parlement adopte un plan de redressement économique et de privatisations prôné par l’incontournable FMI. Désastreux comme à l’accoutumée pour les populations les plus précaires, l’éducation et la santé, ce plan entraîne une baisse brutale du niveau de vie à l'origine de graves troubles sociaux et politiques.
En 1994, le MLSTP, entre temps rebaptisé Parti Social Démocrate (PSD), remporte les élections législatives.
Le 25 avril 1995, l'île de Príncipe proclame son autonomie.
Le 15 août de la même année, un coup d'État militaire dépose le président Trovoada. Il ne lui faudra que quelques jours pour être rétabli dans ses fonctions après l'échec du putsch. En juillet 1996, il est réélu, pour ce qui constitutionnellement sera son dernier mandat, au poste président de la République.
Fradique de Menezes
( 1942 - )
Les élections présidentielles de 2001 portent à la tête du pays un homme d’affaires, grand exportateur de cacao, Fradique de Menezes qui appartient comme Trovoada à l’Alliance Démocratique Indépendante.

Le 16 juillet 2003, alors qu’il se trouve au Nigeria, le président est déposé par un nouveau coup d’État militaire. Pacifique, tout le monde se connaît au São Tomé et on ne tire pas sur un cousin, le putsch est mené par un officier, le Major Fernando Pereira alias "Cobo", chef du Centre d'instruction militaire. L’enjeu est ici une transparence plus grande dans la gestion des revenus, à venir, d’une manne inespérée pour le petit pays, le pétrole. Une découverte qui aiguise les appétits des multinationales pétrolières et du puissant voisin le Nigeria.
Petit Rappel : Le président, Fradique de Menezes, dissous en janvier 2003 le Parlement, en raison d'un désaccord sur le droit à négocier des contrats d'exploitation avec les compagnies pétrolières. Le nouveau Parlement est élu sans dégager de nouvelle majorité politique. Très vite une autre querelle éclate quand le président affirme avoir utilisé pour sa campagne de l'argent que lui aurait versé une compagnie pétrolière.

Pour les putschistes de la “Commission Militaire“, la junte, il s’agit avant tout de garantir constitutionnellement à l’ensemble de la population la certitude d’être associé à cette embellie économique.
São Tomé - Il est beau mon poisson, il est beau !
Après l’approbation par le parlement d’un renforcement de ses prérogatives en matière de contrôles économiques assortie d’une loi d’amnistie pour les mutins, la junte accepte de se démettre.
Moins de dix jours après le putsch, le chef d'Etat Sãotoméen regagne son pays accompagné par son homologue nigérian Olusegun Obasanjo venu le chercher à Libreville (Gabon).

"Bien esta lo que bien acaba" (Tout est bien qui finit bien). Enfin...Peut-être...

En 2006, les revenus du pétrole sont suffisants pour permettre au pays de figurer parmi les bons élèves pour Le FMI. L’annulation de sa dette extérieure de 300 millions de dollars est imminente.

La population attend son tour.

São Tomé - Elections
São Tomé, l'île chocolat
Originaire des grandes forêts tropicale humide d'Amazonie et d'Amérique centrale, le cacaoyer est un arbre de 3 à 8 mètres de hauteur, qui pousse à l'ombre. Il porte feuilles, fleurs et fruits toute l'année.
Le fruit appelé cabosse, de couleur variable de jaune à brun, mesure environ 25 cm de long, 15 cm de large et pèse 500 gr. Une cabosse contient de 25 à 40 fèves de la taille d’une olive. Fraîches, les fèves sont amères et inodores. Leur couleur, leur arôme et leur saveur n'apparaissent qu'après fermentation prolongée, dessiccation et torréfaction. Le laminage est la dernière opération, pulvérisant et homogénéisant la matière végétale pour la transformer en chocolat.

Mélange subtil, quand il est bon, de sucré, d’amer et de grillé, le chocolat posséde en outre des propriétés stimulante et euphorisante.
Fleurs et cabosse
Le cacao (du mot aztèque cacahuatl) sert de monnaie d'échange chez les Aztèques comme chez les Mayas. Aliment traditionnel, le chocohatl désigne chez les Mayas une boisson amère appréciée pour ses vertus toniques. Découvert par les premiers conquistadors, importé en Espagne dès 1585, il devient rapidement additionné de sucre de canne ou de miel, aromatisé à la vanille ou à la cannelle, une boisson à la mode.
Cacaoyer, fleurs, feuilles et fruits
Les Portugais, les premiers introduisent le cacao sur le continent africain, d'abord sur Príncipe en 1822, puis sur São Tomé en 1855. D’immenses plantations, les roças, sont créées et dès le début du XXe siècle, l’archipel est le premier producteur mondial de cacao, d'où son surnom d'île chocolat...
La culture du cacao va ensuite s’exporter sur le continent africain où l’on recense aujourd'hui les plus grands pays producteurs, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Cameroun et le Nigéria auxquels s’ajoutent la Malaisie et le Brésil.
La production de cacao a connu un essor considérable au cours du XXe siècle pour atteindre aujourd'hui les 2,6 millions de tonnes par an. Hélas, la surproduction a entraîné une baisse spectaculaire des cours, suivie par de très fortes variations sur de courtes périodes.
Les fèves de cacao avant le chocolat
Cabosse et fèves
L'autorisation récente, dans la CEE, de remplacer partiellement le beurre de cacao par des graisses végétales moins chères dans la fabrication de chocolat, pose un problème éthique, cette décision risquent de ruiner, une fois encore les économies des pays producteurs.
Sur São Tomé & Príncipe, depuis l’indépendance marquée par la fuite de la majorité des planteurs portugais, le manque de main-d'oeuvre qualifiée et le vieillissement du matériel végétal, la production annuelle n’a cessé de décroître. Elle atteint aujourd’hui une moyenne de 4000 tonnes, et occupe une place marginale au niveau mondial.
Les Liens Utiles ou pas...

Site Tourisme (in English) - clic ! -

Unicef au São Tomé - clic ! -

Situation Institutionnelle - clic ! -

Cacaoyers, cabosses et donc cacao constituent pourtant l’essentiel des ressources d’exportation de l’archipel, en dehors de l’aide internationale et de la manne pétrolière.
République
Démocratique
de
Sao Tome
et
Principe