Capitale : Lilongwe

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Les cités de Blantyre au sud du pays, comme celle de Livingstonia au nord au bord du lac Nyasa (lac Malawi), sont créées, vers 1875, par des missionnaires écossais pour servir de points de fixation dans la lutte contre les trafiquants d’esclaves. D’accès facile pour les trafiquants, la région alimente les marchés du monde arabe depuis Zanzibar. Dénoncée, vilipendée, par le médecin et pasteur David Livingstone (voir rubrique explorateurs) dans ses récits de voyage (et plus particulièrement, en 1857, lors d’une conférence à Cambridge qui remue l’opinion publique britannique), la traite fait des ravages parmi les populations.
Blantyre - Début XXe siècle
Blantyre tient son nom de la petite ville d’Ecosse où naquit David Livingstone en 1813. Les missionnaires écossais y édifient en 1891 la première église du pays. La CCAP (Church of Central
Africa Presbyterian) Church, construite en briques de terre et en bois, est toujours visible de nos jours.
Entourée de collines, Blantyre est à la croisée des routes qui mènent du Lac Nyasa vers la Zambie (ex-Rhodésie) ou vers la côte orientale de l’Afrique à travers le Mozambique en suivant le fleuve Zambèze.
Blantyre - Avenue Victoria
Début XXe siècle
Peu peuplé, 10 millions d’habitants, et peu urbanisé, le Malawi possède cependant 3 villes, 3 “capitales“ importantes. Première capitale du Nyasaland (nom colonial du Malawi), Blantyre reste la capitale économique et culturelle du pays même si à l’image de Brasília ou Canberra, le gouvernement a choisi pour siège la ville nouvelle de Lilongwe en 1975.
Aujourd’hui Lilongwe et Blantyre comptent toutes deux environ 400 000 habitants. Zomba, proche de Blantyre avec ses 80 000 habitants est le centre intellectuel du pays.
Blantyre - Vue aérienne - Fin XXe siècle
© Frank M I Johnson
Histoire du Malawi
Quand en septembre 1859, David Livingstone découvre pour la première fois le grand lac, il demande aux indigènes le nom de cette impressionnante étendue d’eau. Les pêcheurs lui répondent « Nyasa », Livingstone baptise donc ainsi le lac, ignorant que « Nyasa » signifie lac ou grandes eaux.
Le lac recouvre 1/5 du territoire et conditionne depuis toujours la vie de la population, attirée par le climat relativement stable, les pluies régulières et l’abondance de poissons.
Le parc national du lac Malawi est inscrit au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO. Situé au sud de l'immense lac, le parc abrite plusieurs centaines d'espèces de poissons, presque toutes endémiques, qui présentent pour la théorie de l'évolution un intérêt comparable à celui des pinsons des îles Galapagos.
Lac Nyasa ou Lac Malawi
La région est l’une des plus anciennement peuplée de notre planète.
Des restes humanoïdes, datant de plusieurs millions d'années, ont été découverts dans le Nord du pays, ainsi que des vestiges datés des âge de Pierre et âge du Fer tardif, autour du lac Malawi.

Au 1er siècle, des peuples Bantou s'installent dans la région. De nombreux royaumes se succédent, ils établissent des relations commerciales avec le Zimbabwe et les Swahili des côtes du Mozambique.
Au XIIe, le Royaume “Marawi“ des Chewa impose sa domination sur la région au N-W du Lac Malawi.
Au XVIe siècle, l'empire prospère du Marawi occupe le Malawi actuel ainsi qu’une partie de la Zambie et du Mozambique.
Miné par les successions et les dissensions, l’empire se désagrège, le territoire se couvre de petits royaumes.
Au XVIIe siècle, les Portugais explorent la région depuis les côtes du Mozambique et arrivent au Malawi. Les Pomberos (métis portugais du Mozambique) organisent la traite dans le sud du pays vers Zanzibar. Alliés aux Arabes, comme eux commerçants d’esclaves, ils massacrent le peuple Chewa. Les Portugais établissent des comptoirs de commerce dans la vallée du Zambèze, notamment à Tete et Vila de Sena, et entretiennent des liens commerciaux étroits avec les populations locales. Mais rapidement les marchands portugais comprennent que le meilleur profit à attendre provient de la traite.
Les Yao, pasteurs nilotiques venus du Sud soudanais, arrivent dans pays, au XVIIIe.

Les Ngonis quittent L'Afrique du Sud, en 1835, durant les Mfecanes (migrations et conflits nés de la création du peuple Zoulou). Echappant à la domination du charismatique et sanguinaire Shaka, le fondateur de la nation Zoulou, Les Ngonis migrent vers le Nord et arrivent au Malawi, avec dans leurs bagages leurs cruelles méthodes de lutte et de chasse. Les conquérants Ngonis s’installent au centre du pays et deviennent peu à peu les protecteurs du peuple Chewa.

En 1859, David Livingstone qui sillonne cette partie méridionale de l’Afrique depuis quelques années arrive dans le pays et découvre la rivière Shire puis le le lac Nyasa. C’est le début de la campagne anti-esclavagiste que va mener le célèbre explorateur. Une lutte qui sera relayé ensuite par de nombreux missionnaires en particulier britanniques.
En 1875 l'église presbytérienne fonde la première mission écossaise à Cap Mc Lear au bord du lac. La Grande-Bretagne étant peu soucieuse de coloniser directement cette région des Grands Lacs, pour contrer la traite, les missionnaires suscitent la création de l’African Lakes Company dont la mission est avec l’installation de traders britanniques de développer le commerce licite.
Dès 1880, c'est le temps du " Scramble ", de la " Ruée ", les puissances européennes se partagent l’Afrique. Si la Grande-Bretagne est la puissance dominante de la zone, le Portugal et l'Allemagne revendiquent également le territoire.
En 1883, un consul britannique s'établit dans le pays.
En 1889, Cecil Rhodes, un aventurier affairiste, propose à la Grande-Bretagne, par l'intermédiaire de sa " British South African Company ", d'investir dans la zone et d'en devenir l'administrateur.
En 1891, enfin, les missionnaires réussissent à chasser les trafiquants d'esclaves et à réunir les tribus Yao et Ngoni. La Grande-Bretagne, pour annihiler les visées portugaises et allemandes, négocie avec les souverains indigènes un protectorat.
Le pays prend le nom de Nyasaland en 1907 (Nyassaland en français)
Femme Anguru qui porte le plateau de lèvres
Début XXe
La colonisation, comme partout, ne se passe pas sans heurt. Travail forcé et expropriation agraire sont le lot commun des populations indigènes. De nombreux réfugiés affluent du Mozambique.
Durant la Première Guerre mondiale, le Pasteur John Chilembwe organise, dans la région de Blantyre, une rébellion pour lutter contre la participation forcée à l'effort de guerre et l'accaparement des terres par les colons. Une aventure aussi brève que sévèrement réprimée.
L’entre-deux-guerres est marqué par l’établissement de nouveaux colons. Toutes leurs entreprises développent les cultures d’exportations. Appauvris, privés de leurs terres, les autochtones n’ont d’autres choix que de travailler dans les mines et les industries des Rhodésie (Zambie et Zimbabwe).
Mangochi (ex-Fort Johnson), longtemps un marché aux esclaves sur les rives du Nyasa
En 1933, le Nyasaland passe sous le régime de l’Indirect Rule. La Grande-Bretagne se réserve l’autorité nationale et supranationale alors qu’est mise en place une administration tenant compte des aspirations et des traditions de la population colonisée. La Deuxième Guerre mondiale voit la montée des velléités d’indépendance au Nyasaland comme dans tous les territoires colonisés.
En 1953, le Nyasaland est associé avec les deux Rhodésie dans le cadre de la Fédération d'Afrique Centrale.
Fondé dès 1944, le " Pro-Independance Nyassaland African Congress " (NAC) se dresse contre cette fédération naissante. Principale voix de l'opposition, ce parti trouve son leader charismatique en la personne de Hastings Kamuzu Banda (1896-1998). Un médecin qui a fait ses études aux USA et en Angleterre où il vit de nombreuses années. A Londres, chez lui, se réunissent deux fois par semaine le jeudi et le samedi de nombreux leaders pro-indépendantistes africains. On y cotoient : Kwame Nkrumah (Ghana), Kenneth Kaunda (Zambie), Jomo Kenyatta (Kenya), Joshua Nkomo (Zimbabwe), Julius Nyerere (Tanzanie), Kojo Botsio, Harry Nkumbula (Zambie), et bien d’autres.
Quand Banda rentre au pays en 1958, à la demande de nombreux militants, “le colonial office“ n’apprécie que peu l’habile politicien et le jette en prison.
Famille Chrétienne et Religieuse
Au mois d'avril 1960, Banda est libéré de prison et retrouve son statut de leader du mouvement. Les Britanniques, confrontés à la vigueur de la revendication, optent pour une décolonisation en douceur.
En 1961, le " Colonial Office " invite Banda à venir participer à une conférence à Londres.
En 1963, les premières élections voient la victoire de son parti.
La Fédération d'Afrique Centrale est dissoute, en même temps qu’est proclamée l’indépendance du Malawi, le 6 juillet 1964.
Banda est nommé Premier ministre tandis que Sir Glyn Jones reste gouverneur de l'État afin d'assurer la transition.
En 1966, le Malawi devient une république, Banda, chef du " Malawi Congress Party " (MCP) est son premier président.
L’adhésion du Malawi au Commonwealth britannique est entérinée en 1969.
Kamuzu Banda
(1896-1998)
Pendant trente ans, le pays vit sous la houlette du docteur Hastings Kamuzu Banda. Il fonde son pouvoir sur son parti, le MCP, instrument de la domination de la région du Centre, peuplé de Chewas, agriculteurs prospères et commerçants avisés. Son régime combine autoritarisme, néo-traditionalisme et “ordre moral“, masquant l'affairisme croissant d'une minorité et le renforcement du contrôle policier.
La presse et l'économie tout entière sont à sa botte. Les droits de l'homme sont bafoués au quotidien par un régime de plus en plus répressif. Il envoie ses principaux opposants en exil ou dans les toutes nouvelles prisons politiques. Une fois l'opposition “éradiquée “, il met en place sa dictature personnelle et se déclare " président à vie " en 1971.
Le despote garde ses distances avec les nouveaux leaders socialistes des pays voisins, en revanche il entretient d’étroites relations avec l'Afrique du Sud et son régime d’apartheid. Une attitude que condamne, sans effet, l'O.U.A.
Lilongwe, une ville nouvelle au centre du pays, est déclarée capitale du Malawi en 1975.
© Cindy Andrew
En 1978, les premières élections générales depuis l'indépendance sont entachées d’irrégularités, Banda est bien entendu réélu. La distinction entre le président, le parti, le pays, le gouvernement et la presse n'existe plus.
Comme le président le dit lui-même : " Banda, c'est le Malawi ".
Seule l'usure d'un trop long règne, laisse la porte ouverte à une montée des contestations. L’armée ne le suit pas dans ses tentatives de coups de force, le vieux despote est de plus en plus isolé. Les instances chrétiennes, qui représentent près de la moitié de la population, s’insurgent elles aussi et prennent fait et cause pour l’opposition.
Avec la fin de la guerre froide, les pays occidentaux conditionnent leur aide à la mise en oeuvre de mesure favorisant la démocratie. Pour Banda, c’est l’impasse.
Le 14 juin 1993, un referendum est organisé. A la question de savoir s’il souhaite le maintient du régime autocratique de Banda ou passer au multipartisme, le peuple s’exprime à 80% pour le multipartisme. Banda s’incline. Des réformes constitutionnelles sont mises en place, les partis politiques sont légalisés, une amnistie décrétée pour les exilés, la présidence à vie abolie.
En 1994, les élections portent au pouvoir le “United Democratic Front“ (UDF) et son leader, Elson Bakili Muluzi qui est élu président.
Il commence par libérer les prisonniers politiques et offrir des postes ministériels à l'opposition, la liberté de la presse et la liberté d'expression sont réaffirmées, et l'école primaire devient gratuite. Des réformes économiques sont menées. un plan de redressement structurel avec l'aide de la Banque Mondiale et du FMI, est instauré en 1993. Le problème économique du Malawi reste étroitement lié à son taux de croissance démographique particulièrement élevé.

Aux élections présidentielles et parlementaires de mai 1999, bien qu’accusé de manipulation du processus électoral et de falsification des résultats, le président Muluzi remporte le scrutin présidentiel et son parti (UDF) gagne la majorité des sièges au Parlement.
En novembre 2000, les premières élections locales sont marquées par un taux d’abstention record. L'UDF remporte 70% des suffrages.
Elson Bakili Muluzi
(1943 - )
Pour les élections de 2004, le président Muluzi tente de légitimer un 3e mandat présidentiel, alors même que la Constitution le lui interdit. C’est Bingu wa Mutharica qui remporte le scrutin en mai 2004. N’ayant pas la majorité au parlement il nomme un gouvernement d’Unité Nationale.
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Avec une telle profession de foi, Monsieur le Président, le peuple du Malawi peut légitimement attendre de vous une conduite irréprochable...
Campagne électorale de 2004
République
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