Capitale : Antananarivo

Monnaie : Franc Malgache

GMT + 3

Tel. 261

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18.91° S - 47.51° E
Ville d'altitude située au centre de l'île sur les hauts plateaux, elle s'étage entre 1270 et 1450 m, dans un paysage de collines.
Antananarivo (Tananarive), plus communément appelée Tana est née sur Analamanga, la “forêt bleue“, la plus haute des 18 collines que recouvre aujourd’hui la ville.
En 1610, le roi Merina Andrianjaka déloge de la colline les tribus Vazimba, les mystérieux premiers habitants de l'île. Mille hommes sont affectés à la protection du site, d’où le nom de la ville Antananarivo « la ville des mille guerriers » et sa devise "Ny arivo lahy tsy maty indray andro" « Où les mille hommes ne meurent pas en un jour.»
Antananarivo - le Rova domine la ville
Le roi Andrianjaka fait bâtir un palais fortifié à l'emplacement de l'actuel palais (ou Rova) de la reine.
Lieu sacré, dédié à la royauté, c’est durant près de 300 ans jusqu'au règne de la reine Ranavalona III, le siège du pouvoir Merina (le plus important de la vingtaine de groupes ethnique que compte l'île).

Dans la région de Tana, une autre cité royale jouit longtemps d’un prestige équivalent, Ambohimanga. Haut lieu de la royauté Merina et point de départ de l'unification de l'Imerina (le pays des Merina), grâce aux conquêtes de son roi, Ramboasalama (chien vigoureux). Celui çi change son nom en Andrianampoinimerina (le seigneur au coeur de l'Imerina) après la prise d'Antananarivo en 1794. Les fameuses douze collines du pays de l'Imerina étaient enfin unies et dirigées par un seul roi.
Bien qu'il désigne Antananarivo comme capitale du royaume, le roi ne veut pas séparer le destin des deux Rova. Il déclare : "Je ne veux point les séparer, car c'est à Ambohimanga que j'ai régné et c'est à Antananarivo que j'ai formé le royaume".
Andrianampoinimerina fut inhumé à Ambohimanga (en 1810) de même que les reines Ranavalona 1re et Ranavalona II. L'ancienne cité royale avait qualité de ville sacrée et était interdite à tout étranger. Ceci jusqu'en 1897, date à laquelle le général français Gallieni décida de transférer et de rassembler à Antananarivo les corps des souverains.


La principale caractéristique de Tana, c'est sa topographie chaotique. Chaque colline est un problème pour l'urbaniste comme pour l'automobiliste, mais donne tout son charme à la ville quand on emprunte à pied les escaliers et les sentiers qui sillonnent leurs flancs.
Le Rova d'Antananarivo avant l'incendie de 1995
Malgré ces contraintes, la ville s'est considérablement développée depuis les années 30. En particulier pour le quartier d'Antaninarenina, qui avec ses banques, ses hôtels, ses administrations, ses magasins et sa grande animation, fait figure de véritable centre-ville.

La nuit du 6 novembre 1995, un incendie d'origine inconnue détruit une partie des bâtiments de la Cité royale, le Rova d'Antananarivo. Une destruction vécue par la population comme une atteinte inqualifiable contre les symboles de l'Histoire et de la mémoire des grands ancêtres qui avait tenté d'unir le pays.

Centre économique, politique et culturel de Madagascar, la "cité des mille" est aujourd'hui une métropole de plus d'un million d'habitants.
Le Rova d'Antananarivo après l'incendie
Histoire de Madagascar

Pour les géographes arabes, le “Zendj“ est la région qui couvre l’ensemble de l'Afrique orientale (côtes et îles). Dans ce pays de Zendj, est une grande île, appelée "Komr" (ou Kamar, île de la lune). Les mentions indiquent qu’elle est séparée de l'Afrique par un canal de 350 km de large, qu’elle est très longue et large, il faut 20 jours pour la traverser, et compte de nombreux villages et royaumes. Il ne s’agit donc pas d’une des Comores, qui tiennent leur nom de cette méprise (Komr pour Comores), mais plus vraisemblablement de Madagascar. “La Grande Île“ que les Arabes nomment aussi "Qanbalou", "Anjeba", "Berbera", "Cherbezat", mais aussi "Bouki" (le mot africain pour désigner ses habitants : les Bouques).

Les premières cartes européennes, à la fin du XVe siècle, indiquent une île de Madeigascar à l'est de l'Afrique. Les Portugais la baptisent initialement Sao Laurenço (Saint Laurent), les Français l'île Dauphine, mais ces termes sont vite remplacés par "Madagascar" : les habitants de la région de Fort-Dauphin sont au XVIIe siècle, les Madagascarois ou les Madécasses.
Antananarivo
© D. Kramer 1996
Certains historiens pensent que ce nom vient de Madagasy ou Madegasy, mots malais ou africains, qui auraient désigné les premiers occupants de l'île, et qui auraient donné "Malagasy". Madagascar serait alors le pays des Malagasy. Il semble difficile de croire que les premières populations, dispersées en clans dans tout le pays, aient donné un seul nom à celui-ci. Sous Radama 1er qui entreprend la conquête de l'île, celle-ci ne porte pas de nom propre ; c'est "Izao rehetra izao" ou "Izao tontolo izao" (ce pays tout entier). Ce sont les Anglais qui proposent au roi de l'Imerina le titre de roi de "Madagascar".


Le peuple malgache est issu d'immigrations successives aux origines diverses. Deux chronologies déterminent la période des premiers peuplements de l'île. La première fait débuter les occupations dès le Ve siècle avant J.C. tandis que la deuxième fixe aux VIe et VIIe siècles après J.C. les premières immigrations.

L’immigration malayo-polynésienne et indonésienne :
Ces "proto-malgaches" arrivés d'Indonésie et du Sud-est asiatique auraient abordé Madagascar par l'ouest et le nord-ouest. D'après une hypothèse, ces populations se seraient d'abord établies dans l'archipel des Comores avant de gagner la “Grande-Île“. La tradition orale place les "Vazimba" comme les premiers habitants de l'île. (Ils pourraient donc être ces premiers immigrants). Ces populations Vazimba furent combattues et absorbées par des vagues plus récentes d'immigrants Indonésiens qui occupèrent les plateaux centraux de l'île.
L’immigration arabo-africaine :
A la fin du premier millénaire, des Sémites et des Arabes islamisés s'installent sur les côtes malgaches. Les Arabes, grands navigateurs et commerçants, sont les maîtres de l'Océan Indien. Ils installent de nombreux comptoirs, notamment sur la côte nord-ouest et nord-est de Madagascar. Des comptoirs qui sont pour la plupart détruits par les navigateurs portugais au XVIe siècle.
Certaines populations du sud-est se réclament encore de ces immigrations arabes aux traditions islamiques. (Antemoro, Antambahoaka).
Les témoignages portugais mentionnent un peuplement africain, vraisemblablement originaire du Mozambique. La traite d'esclaves en provenance des côtes de l'Afrique de l'Est a sans doute été en grande partie à l'origine de cette immigration africaine. Les descendants que l'on appelle communément "Makoa" sont essentiellement installés le long de la côte nord-ouest de l'île.
L’arrivée des Européens dans l’île est due au hasard et aux difficultés de navigation dans le canal du Mozambique. Ecarté par une tempête de la route habituelle longeant l'Afrique, le Portugais Diego Diaz contourne Madagascar par le Sud et l'Est, et reconnaît que c'est une île.
Habitat rural en Pisé
© Grazia Neri
Premier Européen à poser les pieds sur les côtes nord de la “Grande Île“, Diaz la baptise aussitôt Sao Laurenço, Saint-Laurent, le saint du jour de la découverte le 10 août 1500.
Six ans plus tard, son compatriote Fernan Suarez, victime lui aussi d'une tempête en revenant des Indes, redécouvre l’île et relate dans son livre de bord : « une terre de grande étendue, habitée par une population nombreuse et de moeurs très douces, qui n'a pas encore entendu parler de la religion du Christ ».
La réunion du nom des deux navigateurs donne son nom à la baie du Nord dans laquelle ils ont débarqué : Diego-Suarez (aujourd'hui : Anteserana).
A Madagascar le Zébu, c'est l'étalon Or.
© Lagarde
Escale sur la route des Indes, Madagascar est l'objet des convoitises européennes. Après les Portugais, les Hollandais essaient d'y établir des colonies à la fin du XVIe siècle, puis les Anglais au XVIIe siècle. Toutes les tentatives se soldent par des échecs. Les Hollandais abandonnent volontairement la baie d'Antongil, sur la cote Est, au profit de la région du Cap (Afrique du Sud). Seuls les Français s'installent durant trente années (1642-1672) sur le site de Fort-Dauphin (Faradofay). En 1642, le capitaine dieppois Rigauld fonde une compagnie de négociants, “la Compagnie de l'Orient“ dont le but est "l'exploitation de la Grande Isle de Madagascar et des Isles voisines". En 1654, Colbert crée la Compagnie des Indes Orientales. Dès 1776, de nombreux comptoirs sont fixés sur toute la côte Est où des commerçants français et créoles entretiennent des échanges florissants entre Madagascar et l'île Bourbon (île de la Réunion) ainsi qu'avec l'île de France (île Maurice).

Plus anecdotique, Madagascar et plus particulièrement la petite île de Sainte-Marie et la baie d'Antongil deviennent un repaire de pirates. Parmi eux, les Anglais Thomas Avery et Nathaniel North, le Provençal Misson, qui avec le prètre défroqué italien Caraccioli, fonde l’éphémère “République internationale de Libertalia“. Libertaire et flibustière, elle menace le commerce maritime jusque vers 1720.
Au XVIIe siècle, l’île est partagée en de nombreux royaumes indépendants.
Au sud-est, on trouve les ethnies d’origine arabo-islamique (Antambahoaka, Antemoro, Antanosy et Antesaka).
Les vastes territoires du sud sont sillonnés par des peuples de pasteurs, Bara, Mahafaly, Antandroy et Masikoro.
A l'ouest s'étendent les immenses royaumes Sakalava du Menabe et du Boina (plus récent, XVIIIe siècle).
La côte orientale est dominée par les Betsimisaraka.
Les Hautes Terres par les royaumes Betsileo et surtout Merina.
La traite des esclaves favorise, une politique d'expansion territoriale et profite à ceux qui disposent d'armes à feu. Ainsi, l'hégémonie Sakalava s'explique par le contrôle des principaux postes de traite de la côte ouest avec l'appui des commerçants Antaloatra. Le royaume Sakalava s'affaiblit à la fin du XIXe siècle, miné par des querelles de succession et la difficulté de gérer un territoire immense occupé par une population disséminée et nomade.
Au XIXe siècle commence l'expansion Merina sous la houlette du grand roi Andrianampoinimerina (1740-1810). De 1787 à 1794, durant les sept premières années de son règne, il fortifie son petit royaume et conclu des traités avec les rois d'Antananarivo et d'ambohidratrimo.
Par la force ou par la diplomatie, il réalise ensuite l'unité de l'Imerina. Dès 1800, il tente d’agrandir son territoire vers le sud.
Il organise et administre remarquablement son royaume, distribue les terres et aménage des rizières, établit un code civil et un code pénal, réglemente le commerce, les marchés, les mariages et le droit familial.

La société Merina est organisée en quatre groupes sociaux :
les Andriana, les Hovas, les Mainty et les Hovavao.
Les Andriana sont soit les descendants des anciens seigneurs, princes ou souverains de l‘Imerina, soit la descendance des guerriers "anoblis" par le souverain.
Les Hovas sont issus des familles qui ont accompagné les Andriana à leur arrivée sur les hauts plateaux.
Empreintes du Temps
© Yann Arthus Bertrand
Les Mainty sont les descendants des Vazimba ou premiers habitants des hauts plateaux.
Enfin, les Hovavao forment un groupe plus disparate : ils regroupent les descendants d'esclaves qui pouvaient être des Andriana, Hovas ou Mainty réduits en esclavage pour dettes ou faute, des prisonniers de guerre des autres régions de Madagascar, voire des descendants d'africains emmenés de force à Madagascar.

Après 23 ans de règne, Andrianampoinimerina désigne son fils Radama 1er comme son successeur et lui confie ses dernières recommandations : « Je te déclare que l'Imerina est maintenant unifié, et que c'est la mer qui va constituer la limite de ta rizière » puis il tourne le dos (expression malgache pour un roi qui meurt) en 1810 à Ambohimanga.
Radama 1er poursuit l'oeuvre unificatrice de son père. Le jeune souverain abroge la loi interdisant l'accès à l'Imerina aux étrangers. De nombreux missionnaires européens viennent s'installer dans la capitale. Arrivés en 1820, les missionnaires anglais de la London Missionary Society jettent les bases d'une grammaire et d'une orthographe de la langue malgache, qui favoriserapar la suite, l’essor de la scolarisation. Aidé dans sa politique par les Britanniques, il entreprend la conquête de la totalité de l'île. Les traités anglo-malgaches de 1817 et 1820 reconnaissent Radama 1er comme le roi de Madagascar et lui apportent une coopération militaire, culturelle et religieuse, en contrepartie il doit renoncer à la traite des esclaves. Ses troupes contrôlent assez rapidement la côte orientale de l'île et l'ensemble des Hautes Terres. En revanche, elles échouent dans la conquête du vaste pays Sakalava.
Le règne du "progressiste" Radama 1er est de courte durée (1810-1828), contrairement à son souhait, sa femme la reine Ranavalona 1re (Rénovation) lui succède.
Durant la première partie de son règne, la présence des Européens est maintenue. Mais en 1835, alors qu’est imprimée la première Bible en malgache, la reine inquiète de leur grande influence, interdit à son peuple la pratique du christianisme. Elle instaure une politique très traditionaliste, anti-européenne, antichrétienne et chasse, en 1836, les missionnaires européens de son pays. Des campagnes de persécutions sont menées contre les chrétiens pendant près de vingt ans. Crainte et isolée, Ranavalona 1re laisse dans la population une image de reine sanguinaire.
Radama 1er
(1792-1828)
A sa mort en 1861, son fils, le prince héritier Rakoto, est intronisé à Mahamasina. sous le nom Radama II. Roi libéral, il supprime corvées et privilèges, autorise la liberté religieuse, le retour des missionnaires et permet aux étrangers l’accès à Ambohimanga, site jusqu'alors sacré. Trop enclin à poursuivre une politique calquée sur l’Europe, dans la tradition de laquelle il a été élevé, il se met à dos une partie des Andriana (la noblesse) et des Hova (“la bourgeoisie “) en plein développement qui rechignent à abandonner leurs traditions et plus encore leurs privilèges. Sur ordre de la puissante “caste“ des Hova, il est assassiné dans un petit pavillon du Rova, le 11 mai 1863.
Dès ce moment, les Hova seront constamment aux côtés des souverains pour diriger le royaume.
Sa femme, Rasoherina est intronisée. Elle poursuit l'action menée par Radama II, maintient les relations avec l'Europe, mais rétablit l'interdiction faite aux étrangers d'accéder à Ambohimanga.
Les trente années qui suivent sont marquées de l’empreinte d’un Premier ministre, Rainilaiarivony (1828-1896). Ce Hova lettré nommé en 1864, conserve le pouvoir jusqu’en 1895. Après un premier mariage, il épouse successivement les trois dernières reines malgaches. Une manière encore jamais usitée de rester au pouvoir pour défendre les intérêts de sa “caste “, le mariage pour raison d'Etat, poussé à son paroxisme.
En 1864, il épouse Rabodozanakandriana Rasoherina (1814 –1868)
Reine de Madagascar de 1863 à1868.
En 1869, c’est le tour de sa cousine, Ramona Ranavalona II (1829 – 1883). Reine de Madagascar de 1868 à 1883. Elle délègue l’essentiel de ses pouvoirs à Rainilaiarivony qui se consacre à la modernisation de l’Etat.
Rencontre Architecturale
En 1883, quatrième mariage avec Razafindrahety Ranavalona III (1861 - 1917) cousine de Ranavalona II qui monte sur le trône à l’âge de 22 ans.
Reine de Madagascar de 1883 à 1897, sous son règne l’influence britannique cède le pas à la prépondérance française. La France devient incontournable.

Rainilaiarivony fonde la construction nationale sur une religion nouvelle : le protestantisme. Il encourage le développement de la scolarisation et de l'évangélisation, notamment en Imerina, grâce à l'implantation de nombreuses missions chrétiennes (London Missionary Society, Jésuites, Anglicans, Luthériens). Dès 1866, des ouvrages religieux en langue malgache sont publiés.
L'influence européenne est sensible dans les domaines techniques, architecture, cordonnerie, savonnerie, armurerie, imprimerie.

La deuxième moitié du XIXe siècle est marquée par l’absence de politique économique de la monarchie Merina. Les conséquences ne se font pas attendre : stagnation économique, abandon des conquêtes au moment où une bonne partie de l'île échappe à son contrôle, détournement des corvées de travaux d'intérêts généraux pour des intérêts particuliers.
Rainilaiarivony
(1828 -1896)
La France envoie un corps expéditionnaire en 1883-1885 pour obtenir le droit de propriété en faveur des européens et protéger ses alliés, les Sakalava. Une paix de compromis est signée. La France reconnaît la reine Merina Ranavalona III comme souveraine de Madagascar. En contrepartie, le Premier ministre s’engage à rétablir l'ordre sur l'ensemble de l'île et à verser à la France une indemnité de guerre.
Pour contrer les ambitions françaises, Rainilaiarivony se tourne vers les Britanniques, mais n’obtient pas le soutien escompté.
La Grande-Bretagne vient de signer, en 1890, un traité avec la France, qui abandonne ses prétentions sur Zanzibar en échange de la reconnaissance de ses droits sur Madagascar.
En 1895, afin de protéger les intérêts de ses ressortissants, soi-disant menacés, la France lance une expédition sur Tananarive. Le traité du 1er octobre 1895 impose le "protectorat" de la France. La monarchie n'est pas abolie, mais le traité lui retire tout pouvoir au profit du Résident Général français. En 1896, Rainilaiarivony est déporté à Alger où il meurt la même année. Dès 1895, les "Menalambos" (toges rouges) groupe d'insurgés nationalistes et traditionalistes, prônant le retour au passé, la conservation de la religion des ancêtres et la fidélité à la royauté mènent des actions contre les Français, jusqu'en 1898. Le général Gallieni est envoyé d'urgence pour prendre le commandement civil et militaire de l'île et mater l'insurrection.
Ranavalona III
(1861 - 1917)
La loi du 6 août 1896 stipule : "Est déclarée colonie française l'île de Madagascar avec les îles qui en dépendent". Gallieni expose et impose les fondements de son action coloniale : «politique des races», francisation, oeuvres économiques et sociales. Il remplace les gouverneurs Merina par des administrateurs locaux encadrés par des Français.
La royauté est abolie le 28 février 1897. Déposée par Gallieni, la Reine Ranavalona III est immédiatement déportée à la Réunion, avant d’être exilée à Alger où elle décède en 1917.
Le Général Gallieni, nommé Gouverneur Général de Madagascar, exerce tous les pouvoirs entre septembre 1896 et mai 1905. Après avoir réprimé la rébellion Menalambos, les Français poursuivent la conquête de l’ensemble de l’île. De 1900 à 1902, Lyautey soumet les populations du Sud. En 1905, la «pacification» est achevée.
Gallieni met en place sa politique coloniale dont les fins sont essentiellement économiques. Il étend l'institution traditionnelle merina du "Fokon'olona" (la structure de base villageoise, conseil communal traditionnel) à l’ensemble du pays, met à bas l'oligarchie locale et abolie les privilèges des "grands". Pour protéger les intérêts français, il prône l’élimination de la concurrence étrangère en matière de commerce. Il entreprend d’importants travaux d’infrastructures (axes routiers, chemins de fer, équipements portuaires, réseau télégraphique).
Pour lutter contre les conséquences de l’insalubrité du climat et limiter les coûts pour la métropole, il fonde l'école de médecine en 1897, et met en place dans les provinces l'Assistance Médicale Indigène. Il préconise une école laïque qui axe son enseignement vers les domaines techniques afin de former des ouvriers ou des fonctionnaires.
Les Malgaches deviennent dès 1896 "sujets Français" mais pas des citoyens. Ils n'ont donc aucun droit politique.
L'art français de la carte postale coloniale...
Exécution de rebelle à Diego-Suarez
Face à l'autorité coloniale née une résistance locale, pas toujours organisée, elle se manifeste par la pratique des feux de brousse, le vol de bœufs, le vagabondage, le refus d'envoyer les enfants à l'école ou de fréquenter les postes sanitaires. Elle rejette le "Fanjakana", l'autorité coloniale, qui impose impôts, prestations (travaux d'intérêts généraux) et réquisitions aux populations. Les élites ayant intégré le principe du "progrès" croient aux possibilités de promotion à travers l'instruction. Elles déchantent rapidement devant l'impossibilité d'accéder à une égalité sociale, politique ou de droit.
Près de 50 000 Malgaches sont incorporés à l'armée française pendant la Première Guerre mondiale.
La naturalisation française devient une des premières revendications des Malgaches. L'intransigeance du pouvoir colonial radicalise le mouvement qui réclame l’indépendance.
Après la Deuxième Guerre mondiale, les velléités d’indépendance s’exacerbent dans la majorité des pays colonisés. Sévèrement réprimée, l'insurrection de 1947, marque une étape décisive dans cette lutte.
En septembre 1958, les Malgaches votent en faveur de la communauté proposée par le Général de Gaulle.
Le 26 juin 1960, l'indépendance du pays est proclamée.
Conciliant une idéologie sociale-démocrate et une économie libérale, Philibert Tsiranana préside, de 1960 à 1972, la première république. Les moyens de production restent sous la tutelle du secteur privé. Le multipartisme ne sera jamais remis en question.
Dès 1970, face à une stagnation du développement, la contestation gagne certaines régions du pays. Dans le sud, un soulèvement paysan est sévèrement réprimé en 1971. Un mouvement étudiant soutenu par des travailleurs et les partis d'opposition, qui lui reprochent son option “pro-impérialiste“, entraîne la chute du pouvoir. En mai 1972, débordé, Tsiranana remet ses pouvoirs au chef d'état-major de l'armée, le général Gabriel Ramanantsoa. Celui-ci obtient des pouvoirs étendus pour une durée de 5 ans. Les années 1972 - 1975 marquent la transition vers le socialisme révolutionnaire et le nationalisme avec un mot d’ordre à la fois fédérateur et populiste : la "malgachisation".
Ramanantsoa démissionne en 1975 au profit du colonel Ratsimandrava. Ce dernier est assassiné quelques jours plus tard.
Un Directoire militaire prend le pouvoir, proclame la loi martiale, puis se saborde en juin. Le capitaine de frégate, Didier Ratsiraka, est nommé président du Conseil suprême de la révolution et chef de l'État. En décembre 1975, le peuple malgache approuve par référendum la constitution de la IIe République, qui institue la République démocratique de Madagascar.
Didier Ratsiraka
(1936 - ...)
S’appuyant sur une prépondérance fonctionnelle de l’administration, les principaux axes de la politique suivie par Ratsiraka et l'AREMA (parti présidentiel), sont une centralisation accrue, la nationalisation des principaux secteurs l'économie et une politique étrangère privilégiant les relations avec les pays du "bloc de l'Est" (URSS, Corée du Nord…). À partir de 1978, une politique immodérée d'endettement ruine le pays, en même temps que s'accentue la répression contre l'opposition nationaliste du Sud.
Dès 1982, les Églises catholique et protestante mettent en garde le pouvoir contre les échecs et les dérives de l'idéologie socialiste révolutionnaire.
En 1987, devant la gravité de la situation économique et les besoins de l'aide internationale, le régime est contraint à l'ouverture politique et à une certaine libéralisation de l'économie.
En 1990, une grève générale éclate. Ratsiraka, tout en continuant à réprimer très durement toute manifestation, doit réunir une Conférence nationale en 1991. La transition démocratique ainsi amorcée amène la chute du régime.
En 1992, une nouvelle constitution est approuvée par référendum, c’est la IIIe République. En février 1993, l'élection présidentielle porte au pouvoir le candidat des «Forces vives», Albert Zafy, dans un pays dont le niveau de vie avait diminué de 40 % en 25 ans. Après de sanglants affrontements entre partisans de Zafy et de Ratsiraka (mars-juin 1993), le parti des «Forces vives» remporte les législatives. En septembre 1995, le président obtint, par référendum, le droit de nommer le Premier ministre, jusqu'alors élu par l'Assemblée.
En septembre 1996, l'Assemblée destitue Zafy. Ratsiraka remporte les élections présidentielles de décembre.
Marc Ravalomanana
(1949 - ...)
Le 16 décembre 2001, le premier tour de l’élection présidentielle oppose Didier Ratsiraka à Marc Ravalomanana, le maire d’Antananarivo.
Le verdict des urnes est incertain. Alors que la victoire dès le premier tour semble acquise à Ravalomanana avec 51,15% de suffrages, le ministère de l’Intérieur publie ses résultats 46,44%, contre 40,61% à Ratsiraka. La stupeur est immense.
Ravalomanana mobilise ses partisans, la rue est avec lui. Deux jours avant l’hypothétique second tour, il s’autoproclame vainqueur et président.
La réaction du pouvoir en place ne se fait pas attendre, les partisans de Ratsiraka battent le rappel.
Il faut attendre 6 mois avant que l’élection soit définitivement entérinée en juillet 2002. 6 mois de crise, de violence, de marchandage diplomatique qui se solde par la défaite par les urnes d’abord, puis par les armes et l’exil en France du candidat sortant et la fuite ou l’arrestation des anciens dignitaires de son régime.

Ni prouvée, ni prouvable, la victoire de Ravalomanana semble répondre aux voeux de la majorité des Malgaches. A lui à présent de leur prouver qu’il mérite leur confiance.
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