Capitale : Maseru

Monnaie : Loti
+ Rand (AFS)

GMT + 2

Tel. 266

www.ls
29.31° S - 27.48° E
Maseru signifie le lieu des sables rouges en langue sotho, le sesotho. La ville est bâtie dans le lowland (les basses terres) à l’ouest du pays, une appellation toute relative puisque le point le plus bas du Lesotho se situe à une altitude de 1400 m.
Maseru est une petite cité commerciale, capitale du peuple Basotho sous le règne de Moshoeshoe Ier (1818-1868), elle devient la capitale du pays en 1869. La même année, les Britanniques choisissent la ville comme quartier général et capitale du British Batusoland Protectorate. Elle le restera jusqu’en 1871, puis le redeviendra à nouveau en 1884 avant de devenir la capitale du Royaume du Lesotho indépendant en 1966.
Maseru
Pour la visite du roi George VI et de la famille royale en 1947, le Kingsway, l’artère principale, ainsi que les rues du centre-ville ont enfin droit à un revêtement. Une ville où les immeubles modernes plus ou moins délabrés côtoient les vieilles demeures coloniales. Un nouveau plan d’urbanisme est mis en oeuvre, pour la reconstruction d’une partie de Maseru, après les évènements de 1998, durant lesquels de nombreux immeubles, maisons et ateliers ont été incendiés.

Maseru, toutes les routes y mènent et pourtant rien, si ce n’est ses habitants, ne peut vous y retenir. De plus, une situation économique désastreuse et un taux de chômage record entraînent une montée de la délinquance, qui impose une certaine prudence pour les visiteurs une fois la nuit tombée.
Lancer’s Gap, sur la route au nord de Maseru, offre une vue magnifique sur la ville et la Caledon Valley. C’est sur ce site qu’en 1852 les guerriers Basotho commandés par Molapo, le fils de Moshoeshoe 1er, écrasèrent le 12th Royal Lancers Britannique qui, sous les ordres du Lieutenant Général Sir George Cathart, menait dans la région une expédition punitive.
Maseru, bis !
"Le royaume dans le ciel", le Lesotho est un petit pays, grand comme la Belgique, enclavé dans le territoire de son puissant voisin, l'Afrique du Sud.
L’essentiel des infrastructures routières sillonne l'Ouest du pays, en revanche les 2/3 Est du territoire en sont quasi dépourvus. Des pistes, en général des chemins de transhumance permettent les déplacements dans les hautes terres et vers l’unique Parc National dans le massif du Drakensberg. Et pourtant, dans cette région a lieu en décembre 2002, un événement pour le moins improbable : l’ouverture d’une station de ski à Mahlasela, 3222 m d’altitude. Une idée aussi saugrenue qu’originale du ministère du Tourisme et des Sports pour faire entrer de l’argent dans les caisses. Une micro-station pour de maxi profits. Et ça marche !
Paysage du Sud
Histoire du LESOTHO
L’histoire ancienne du pays est mal connue. Il était vraisemblablement habité à l’origine comme toute l’Afrique australe, par des Sans et des Khois-Khois. Les reliefs élevés et les températures glaciales qui y règnent durant l’hiver austral expliquent sans doute que ces peuples nomades ne s’y soient pas durablement installés.
Venus du Nord, les Sotho vivent en Afrique du Sud dès le Xe siècle, on distingue plusieurs groupes les Sotho du Nord, les Sotho de l’Ouest (les Tswana) et les Basotho qui arrivent sur les hautes terres du futur Lesotho vers le XVIe siècle. Les différentes tribus vivent en bonne intelligence. Brassage de populations et système d'échanges commerciaux sont importants.
Hélas, ce bel ensemble subit plusieurs bouleversements qui, au début du XVIIe, ont considérablement modifié la situation en Afrique australe :
la naissance du peuple guerrier des Amazoulou (“ceux du ciel“, les Zoulou), la soif de conquête de son redoutable chef Shaka (1786-1828) et l’arrivée des voortrekkers (les nouveaux pionniers), des Boers qui commencent à coloniser l’intérieur des terres vers 1835. Ces deux facteurs ont pour conséquence la mfecane (en zoulou) ou difacane (en langue sesotho), la migration forcée ou plus exactement en zoulou : le temps des grandes calamités. (voir Shaka - rubrique explorateurs)
Moshoeshoe, jeune chef de guerre Basotho
Moshesh qui deviendra Moshoeshoe, chef d'une petite tribu kwena, entraîne son peuple à Butha Buthe, “la place où l’on s’allonge“ au nord du pays puis à Thaba Bosiu, “la Montagne de la Nuit“ à l’Est de Maseru. Depuis sa forteresse naturelle, Moshoeshoe peut parfaitement résister aux attaques. les Ndebele du grand chef Mzilikazi, un peuple apparenté aux Zoulou, les Griquas (des métis), les Boers en plusieurs occasions et même les Britanniques se cassent les dents sur ses défenses. Sa réputation grandit et nombreux sont ceux qui demandent sa protection. Très vite, Moshoeshoe accepte tous les réfugiés de la difacane qui lui sont favorables. Avec la victoire éclatante qu’il remporte, en 1852, sur les troupes du Général anglais Cathcart sa gloire est faite.
En 1831, Moshoeshoe parvient à unir vingt-trois groupes de Sothos du Sud sous son commandement et les regroupe dans la montagne-refuge. Les chefs de ces tribus reconnaissent le roi Moshoeshoe 1er dit “Le Grand“ et constituent le Basotho (le Pays des Sotho).
Fin diplomate, le grand chef Basotho accueille dès 1833, des missionnaires protestants et plus tard des missionnaires catholiques. Précocement christianisée, la population doit aux missions un degré d'instruction relativement élevé. Depuis, les Églises conservent un poids important dans la vie politique du pays dont les conflits ont fréquemment un arrière-plan religieux.
Moshoeshoe Ier
(1786 - 1868)
En butte aux visées expansionnistes des Boers de l'Etat libre d’Orange, Moshoeshoe 1er sollicite, à l'initiative des missionnaires, la protection britannique. En 1858, les Basotho et les Boers entrent en guerre. Un traité de paix avec l’État libre d’Orange, en 1865, ampute le Basotho (futur Lesotho) d’une bonne partie de son territoire à l’Est. Les Britanniques n'apportent aucune aide (eux-mêmes sont en conflit avec les Boers) et finissent, en 1868, par annexer purement et simplement le pays pour répondre aux demandes de Moshoeshoe 1er. Le Basotholand devient un protectorat britannique.
Le grand chef, fondateur de la nation basuto meurt peu de temps après. Sa succession pose des problèmes.
En 1871, le Basotholand passe sous le contrôle du Cap. En 1880, les Basothoto revendiquent le droit de posséder des armes, le Cap s'y refuse. En 1881, refusant de rendre leurs armes les Basotho entament "la guerre des poudres" contre leurs protecteurs. Un compromis est trouvé la même année : les armes peuvent être conservées, moyennant une taxe, et les Basotho sont assurés que les Blancs ne peuvent acquérir de terre dans leurs pays.
Forteresse Naturelle
En 1884, le Basotholand retourne sous tutelle Britannique, en tant que protectorat de l'Empire il n'est pas intégré à l'Union Sud Africaine. Et reste de ce fait une entité “indépendante“ au cœur de ce qui va devenir le pays de l’Apartheid.
En 1910, Le Basutoland National Council est créé, il a pour vocation de mettre fin à la corruption.
En 1960, une nouvelle constitution ainsi qu'un conseil législatif sont adoptés, toujours pilotés par les Britanniques. Un parti politique, le BCP (Basutoland Congress Party) opposé à cette constitution va remporter les élections en 1960 et se prononce pour l'Indépendance du pays. Le Basotholand marche vers l'indépendance, prévue pour 1966 avec une constitution toute neuve. Mais, en 1965, c'est le BNP (Basutoland National Party) un parti conservateur acquis à la cause de l’apartheid qui remporte les élections.

En 1966, le Basotholand acquiert son indépendance et devient une monarchie constitutionnelle, membre du Commonwealth, sous le nom de royaume du Lesotho.
Le leader du BNP, Joseph Leabua Jonathan, est nommé Premier ministre. Les conflits entre Jonathan et le souverain Moshoeshoe II et des tensions dans les relations avec l'Afrique du Sud, dont dépend étroitement le Lesotho, marquent les premières années de l’indépendance. Progressivement, le roi perd les quelques pouvoirs qui lui restent, en même temps que les tensions s’exacerbent et prennent un tour violent.
Les membres du BCP résistent, beaucoup s’expatrient pour continuer le combat, d'autres sont tués par les sbires de Jonathan, le roi s’exile volontairement en Hollande. En désespoir de cause, le BCP tente un coup d'État en 1974. L’échec se solde par l'arrestation de nombreux sympathisants.
Femme Basotho
début XXe
Moshoeshoe II
(1938 - 1996)
Dans les années 80, Jonathan tourne sa veste, il critique ouvertement l'apartheid, offre aux sud-africains membres de l'ANC une terre d'accueil. L'Afrique du Sud ferme alors ses frontières et étrangle économiquement le Lesotho. Jonathan, Premier ministre depuis vingt ans, est renversé par un putsch militaire, en 1986. Les Militaires s’arrogent une certaine légitimité en faisant appel au roi Moshoeshoe II qui remonte sur le trône. Le souverain est à la tête des pouvoirs exécutifs et législatifs, sous la houlette du Military Council et du Council of Ministers dirigés par le Major-Général Justin Lekhanya, un proche de Pretoria.
En mars 90, Moshoeshoe II perd ses prérogatives et en novembre il est révoqué. Son fils le Prince Mohato Bereng Seeisa, futur Letsie III, le remplace.
En 1991, un nouveau coup d’État destitue le Major-Général Justin Lekhanya est porte au pouvoir le Colonel Elias Ramaema. Les militaires restent au pouvoir jusqu’aux élections législatives de 1993.
Ces élections libres, voient après 7 ans de régime militaire, un retour du multipartisme et la victoire écrasante du BCP. Ntsu Mokhehle devient Premier ministre et forme le gouvernement. Mokhehle est opposé aux pouvoirs traditionnels des chefs et à la royauté, mais des mutineries au sein de l'armée conduisent à une intervention politique de l'Afrique du Sud, du Zimbabwe et du Botswana qui confirme le retour à la royauté, alors que les troupes sud-africaines sont déployées sur la frontière.
Letsie III
(1963 - )
Le 17 août 1994, le roi Letsie III et les militaires occupent le parlement.
Après des pourparlers, le roi accepte le maintien du gouvernement constitutionnel.
En 1995, Letsie III abdique en faveur de son père, Moshoeshoe II, qui monte sur le trône pour la troisième fois. Mais en 1996, il meurt dans un accident de voiture et Letsie III lui succède une deuxième fois.
La création d'un nouveau parti le LCD (Lesotho Congress for democratie) en 1997, permet au Premier ministre Mokhehle de garder le contrôle du gouvernement alors que son parti, le BCP, lui retire sa confiance. Mais en 1998, le LCD remporte les élections législatives, Pakalitha Mosili devient Premier ministre. Une réaction violente de l'opposition est menée par le BCP. A l’appel du gouvernement basotho, et mandaté par le South African Development Community (SADC), l’Afrique du Sud et le Botswana envoient des troupes pour parer à l’éventualité d’un coup d’état. Mais la présence de forces étrangères déclenche l'ire de la population. A Maseru, les combats sont sanglants et les incendies ravagent la ville.
Paysans des Hautes Terres
© Lori Pottinger
Confrontée à de dramatiques problèmes économiques la population n’a souvent d’autres choix que de s’expatrier en Afrique du Sud pour subvenir à ses besoins. Les hommes partent pour plusieurs semaines et quittent leur famille, pour rapporter un peu d'argent. Tous les lundis matins, des queues interminables se forment à certains postes frontière...
En 2002, le Lesotho signe un important contrat, le projet “Lesotho Highlands Water Project“, qui lui garantie de substantielles ressources financières. L’Afrique du Sud va construire plusieurs barrages destinés à fournir de l’eau (dont regorge le petit pays) à ses provinces défavorisées en la matière.
En mai 2002, les nouvelles élections se sont déroulées dans un climat pacifique. Si une nouvelle loi assure aux petits partis une représentation au parlement, c’est une fois encore le LCD qui remporte les élections et Mosili commence son deuxième mandat de 5 ans.
Le Lesotho est l’un des pays les plus pauvres du monde. Et doit fait face à plusieurs problèmes cruciaux :
L'érosion, qui dégrade des terres arables déjà peu abondantes.
Le net déclin de la production agricole dont dépendent 80 % de la population. Une baisse qui oblige à importer des denrées autrefois produites sur place.
Une des plus graves pandémies de VIH/SIDA au monde. 31 % de la population est touchée avec même une pointe de 40 % dans le district de Maseru. La pandémie menace les secteurs productifs de l'économie, les services sociaux et le tissu social dans son ensemble.
Heureusement, la population Basuto dans son ensemble a su conserver ses immenses qualités comme perdurent ses coutumes, croyances et rituels.
Village des Hautes Terres, les déplacements se font toujours à cheval.
Les Liens Utiles ou pas...

Voyager en Afrique australe - clic ! -

Fiche du voyageur au Lesotho - clic ! -

Photos du Lesotho - Jacek Piwowarczyk - clic ! -

Infos, News du Lesotho - clic ! -

© Jacek Piwowarczyk
Tambour Basotho
Royaume
du
Lesotho