Capitale : Malabo

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Malabo est fondée, en 1827, par le capitaine britannique Fitz William Owen au nord de l’île de Bioko (à l’époque Fernando Poo du nom de son découvreur portugais). Baptisée à l’origine Port Clarence ou Clarencetown en l’honneur du Duc de Clarence (William IV), la ville est avant tout une base navale. L’île pourtant sous domination espagnole n’offre a priori aucun intérêt pour ses “propriétaires”.En revanche, pour la Royal Navy, sa position stratégique et sa rade naturelle en font un point d’appui et d’approvisionnement idéal durant les combats que mènent les équipages britanniques contre les navires négriers qui sillonnent les eaux du Golfe de Guinée.Rapidement, l’île fait également office de refuge pour les hommes libérés.
Malabo
En 1843, la Navy abandonne son quartier général de Port Clarence, et transfère sa base en Sierra Leone, dès l’année suivante les Espagnols reprennent possession de l'île et rebaptisent la ville, Santa Isabel.
A partir de 1904, le gouvernement espagnol décide la mise en valeur de la colonie de Fernando Poo. Les services administratifs s’y installent et de la main-d'oeuvre est importée d'Afrique de l'Ouest pour travailler dans les plantations de cacao et de café.

A l’indépendance, en 1973, le régime décide une politique de nationalisation des noms. La capitale équato-guinéenne change une fois plus de nom est devient Malabo, du nom du roi Bubi couronné en 1904.
Le dernier fils et successeur légitime du roi Malabo est décédé le 15 novembre 2002 à l'âge de 105 ans à Moka, son village natal, dans le sud de l'île. Né en 1896, Francisco Malabo Beosa considéré comme le "père spirituel" des Bubis, le peuple autochtone de Bioko, dirigeait un cercle d'initiés dont les rites animistes entretiennent le culte du "Morimo", être suprême et créateur de l'Univers, selon les Bubis.
Malabo
L’architecture de Malabo est marquée par les différentes époques de la colonisation. Les vieilles bâtisses de style colonial anglais ou espagnol côtoient les constructions plus récentes. Dotée d’infrastructures vétustes, la ville, à l’image du pays, se relève difficilement de la ruine dans laquelle l'a plongée les années de dictature de Francisco Macias Nguema (1968-1979). D’autant que la manne pétrolière est loin d’arroser équitablement l’ensemble du pays et de ses habitants.
Les services de santé sont pratiquement réduits à néant, ce qui dans une zone infestée par le paludisme n'est pas sans poser de dramatiques problèmes.
Capitale administrative du pays, Malabo qui compte environ 50 000 habitants, est largement concurrencé par Bata, grand port et capitale économique incontestée. Bata qui bénéficie d’un atout non négligeable, elle est située sur le continent.
Cathédrale de Malabo
La Guinée-Équatoriale se compose de deux zones, l'une continentale et l'autre insulaire. La zone continentale de Mbini (anciennement Río Muni) est située entre le Gabon et le Cameroun. La zone insulaire avec deux îles principales. Au large du Cameroun, l'île volcanique de Bioko (anciennement Fernando Poo), avec le pic Santa Isabel qui culmine à 3 008 m. Au large du Gabon, au sud des îles de Sao-Tomé et Principe, l'île d'Annobón.
La population du pays a doublé en 7 ans (de 450 000 habitants en 1994 à 1 014 999 en 2001). Un accroissement qualifié " d'historique " par le gouvernement et qui s'explique par la prospérité économique que connaît le pays depuis le milieu des années 90 grâce au pétrole.
La population se répartit principalement entre trois ethnies: les Fangs (Fangs Ntumu au nord du Mbini, Fangs Okak au sud) représentent 82,9 % de la population totale, les Bubis de l'île de Bioko 9,6 %, les Ndowés 3,8 %. 75% au moins de la population vit sur le continent.
Île d'Annobon
Histoire de la GUINEE-EQUATORIALE
Les plus anciens habitants des forêts de la zone continentale sont certainement des Pygmées, aujourd'hui quasi disparu. La grande vague migratoire Bantou atteint le Golfe de Guinée vers les XIe et XIIe siècles, comme dans toute la zone elle se poursuit jusqu'au XIXe avec l'arrivée massive des Fangs.
Dans la deuxième moitié du premier millénaire, les habitants de l'île, ancêtres des Bubi, sont à la fois agriculteurs et pêcheurs. Les Bubi seraient arrivés par vagues successives du continent africain entre les Xe et XIIIe siècles. Un continent qu’ils quittent sous la poussée des peuples Bantou. Une situation qui fait des Bubi, un peuple accueillant, mais prudent, toujours prêt à défendre son territoire, son île, les armes à la main. Les occasions ne manqueront pas.
Pour tous ces peuples le pire est à venir, le temps des grandes calamités.
Les caravelles portugaises arrivent en 1472, le navigateur Fernando Poo découvre l’île de Bioko et lui donne le nom de “Ilha Formosa“ plus tard elle sera baptisée du nom de son découvreur. Un bubi ? Non ! Fernando Poo.
Côte - île de Bioko
Toujours en 1472, les capitaines portugais Joâo de Santarem et Pedro Escobar passent l'Equateur et découvrent la petite île d'Annobón. Nommée ainsi, car ils y débarquent un premier janvier, jour de "la bonne année" : Anno bom.
L'enjeu pour ces premiers navigateurs n'est pas de coloniser l'Afrique, mais d’établir de petits comptoirs, escales sur la future Route des Indes, où ils peuvent s'approvisionner en eau potable et en vivres frais auprès des populations locales. L'exploration véritable de la côte continentale ne commence qu'en 1484 avec Diego Cam.
Iles et rivages sont intégrés à la zone portugaise de São Tomé.

A partir du XVIe, les peuples du Golfe de Guinée subissent le contrecoup d’une sordide situation qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs côtes, la mise en valeur du Nouveau Monde, l’Amérique.
Les Portugais édifient un poste négrier sur Annobon. D'autres Européens, les Espagnols bientôt suivis par les Français, les Hollandais, les Britanniques et même les Danois naviguent maintenant dans la zone et s’y livrent à une activité aussi abominable que rentable : la traite négrière.
En 1778, par le traité du Pardo, le Portugal, en échange de territoire aux Améiques cède à l'Espagne ses droits sur les îles d'Annobón et de Fernando Póo (Bioko) et sur la côte, le Rio Muni.
Bioko - Habits traditionnels
Les Espagnols tentent de s'établir sur Bioko, mais les Bubi et plus encore les maladies déciment les colons. Ils s'en retirèrent trois ans plus tard, en même temps qu’ils se désintéressent de leurs colonies africaines.
A la chute de Napoléon, le congrès de Vienne, où siège tout ce que l’Europe compte comme têtes couronnées, se prononce en faveur de la suppression de la traite.
Celle-ci ne sera effective dans les territoires britanniques qu'en 1833 et dans les colonies françaises, sous l'impulsion de Victor Schoelcher qu'en 1848. Aux Etats-Unis, il faudra une guerre civile, la guerre de Sécession (1861-1865) pour voir la question réglée par la victoire du Nord, anti-esclavagiste.
Les Britanniques s’opposent par tous les moyens militaires et diplomatiques à la poursuite de la traite. La Royal Navy organise une véritable police maritime, traquant sans relâche les navires négriers, en particulier depuis sa base de Port Clarence (future Malabo). Diplomates et militaires usent sur le continent du traité, de la contrainte voire de la guerre, pour que cesse l’odieux trafic.
Danseuses Fang - Mbini
Entre 1839 et 1841, les Britanniques tentent à plusieurs reprises d’obtenir de l’Espagne la cession de l’île. Devant le refus espagnol, les Anglais décident d’installer leur base principale en Sierra Leone, où les esclaves libérés, quand leur rapatriement n’est pas envisageable, sont plus facilement accueillis. Et point non négligeable, restons pragmatique, assure à la petite colonie anglaise une main d’oeuvre peu coûteuse.
En 1844, les Espagnols reprennent possession de l'île de Fernando Poo. Le premier gouverneur espagnol ne prend ses fonctions qu’en 1858 et jusqu'en 1898, L’île sert de lieu de déportation pour les prisonniers politiques de Cuba.
Avec la perte de ses colonies en Amérique et en Asie du Sud-Est, l'Espagne s'intéresse au potentiel économique de l'île. D’autant que se réveillant un peu tard, elle se sent flouée lors du partage de l’Afrique, décidé en 1884 et 85 à la conférence de Berlin par les grandes nations occidentales.
L’immense territoire cédé par les Portugais en 1778 se réduit comme peau de chagrin. Mystifiés, par la France et l’Allemagne, les Espagnols n’ont d’autres choix que d’accepter un compromis. De 800 000 km2, les possessions continentales espagnoles passent à 26 000 km2.
Inselberg - Mbini
Leurs intérêts espagnols sont reconnus par la France, avec le Traité de Paris en 1900. Des accords bilatéraux fixent les frontières des possessions espagnoles en Afrique équatoriale, le Río Muni et les îles de Fernando Póo, Annobón, Corsico et Elobey, territoires épars, mais réunis en 1909, sous le nom de Guinée espagnole.

Comme au XVIe siècle au Mexique et au Pérou, les Espagnols appliquent le régime d'encomienda. Terres et populations sont en grande majorité, confiées à des sociétés missionnaires catholiques. La colonisation se double donc d’un prosélytisme religieux qui n’est pas sans provoquer de nombreux heurts avec une population largement animiste. Les Fangs de l'intérieur du pays ne seront totalement soumis que dans les années 1920.
Créé en 1904, un des instruments-clefs de la politique coloniale espagnole en Guinée Equatoriale est le Patronato de Indigenas (patronage des indigènes). Basé sur un clivage de la population colonisée en deux groupes distincts : les Africains émancipés et les non émancipés.
Ces derniers qui constituent, bien entendu, l’essentiel de l’indigénat, sont considérés comme des enfants. Ils n’ont pas le droit d’être propriétaires et sont corvéables dans les plantations (3 mois par an).
Les émancipés, eux, ont fait preuve de leur “capacité mentale“, ils ont acquis des compétences professionnelles et démontrés leurs respects des valeurs morales chrétiennes. Ils sont dispensés des contraintes de l’indigénat.
Sur Fernando Póo, des investisseurs européens développent une économie de plantation (cacao, café) avec une main-d'oeuvre importée, principalement du Nigeria.
Le Río Muni est globalement négligé. Il faut attendre 1945 pour que des compagnies étrangères commencent à exploiter le bois des immenses forêts équatoriales.

Lors de la guerre civile espagnole, de 1936 à 1939, le camp nationaliste (Franco) largement implanté dans l'île de Bioko parvient à éliminer les forces républicaines du Rio Muni. Le Patronato de Indigenas est réorganisé en 1938 et 1939 afin d'accroître la tutelle et l'emprise des Espagnols sur les Africains non émancipés. Des mesures qui permettent à l'Espagne, restée neutre durant la Seconde Guerre mondiale, de continuer à mettre en valeur sa colonie africaine. Mais qui déclenchent chez les “africains émancipés“ les premières aspirations à plus d’égalité.
A la fin de la guerre, comme partout en Afrique, revendications nationalistes et velléités d’indépendance s’affirment.
Séchoir à cacao - île de Bioko
En 1954, le planteur noir Acacio Mane prend la tête d'un mouvement d'opposition clandestin : la Cruzada Nacional de Liberación. Il n'est pas inquiété par l'autorité coloniale jusqu’à l'entrée de l'Espagne aux Nations unies en 1955, quand il a le courage ou l'impudence de signer un mémorandum adressé à l'ONU dénonçant la politique coloniale espagnole.
Ayant refusé de s'exiler, il est arrêté et assassiné en 1958 par la garde civile espagnole dans la caserne de Bata. Mais son combat n’aura pas été vain et sous la pression internationale, l'Espagne est sommée d’entamer un processus qui doit conduire la Guinée Equatoriale à l'indépendance.
En 1959, l'Espagne intègre sa colonie, sous le nom de Région Equatoriale. Les deux provinces espagnoles du Río Muni et de Fernando Póo désignent des députés qui siègent au parlement de Madrid : les Cortés
La vie politique se développe. Les tendances oscillent entre une indépendance totale, immédiate et sans conditions et une position séparatiste menée sur Fernando Poo par les grands propriétaires. Fondé en 1962, le MONALIGE (Mouvement National de Libération de la Guinée Equatoriale) s’oppose fermement à cette dernière tendance et entend maintenir l’unité du pays.
Exploitation Forestière - Mbini
En 1963, les deux provinces obtiennent leur autonomie sous le nom de Guinée espagnole.
En 1964, le Patronato de indigenas est aboli et les Africains peuvent accéder aux conseils municipaux et aux assemblées provinciales. Un gouvernement de nationalistes modérés est chargé d'administrer le pays. Il est rapidement en butte aux positions radicales de mouvements tel que le MONALIGE. Un mouvement qui reste aujourd’hui encore actif.
L'Espagne décide de se débarrasser de sa colonie et de conduire rapidement le pays à l’indépendance. En 1968, après d’expéditives négociations, une constitution unitaire est approuvée. Les premières élections entérinent la défaite des nationalistes modérés.
Le 12 octobre 1968, la Guinée Espagnole accède à l'indépendance. Francisco Macias Nguema, un grand propriétaire de l'ethnie Fang, devient son premier président.
Dès 1970, adhérant à la doctrine marxiste, Macias Nguema instaure un régime de parti unique avec le PUNT: Partido Unico Nacional de Trabajadores.
Francisco Macias Nguema
(1924 -1979)
Le pouvoir est très vite confisqué au profit d’une caste voire d’une famille. Arrestations arbitraires et assassinats politiques se multiplient. Effrayés par cette dictature de la terreur, la quasi-totalité des étrangers et un tiers de la population fuient le pays.
L'aide soviétique se concrétise avant tout par l'implantation de bases militaires et l'arrivée dans les eaux territoriales de chalutiers qui pillent et ravagent l’écosystème marin.
En dix ans, l'économie du pays s'effondre.
Le 3 août 1979, le colonel Teodoro Obiang Nguema Mbasogo destitue son oncle, le président Macias Nguema. Si ses méthodes sont moins draconiennes, dans les faits l'oligarchie remplace simplement l’autocratie.
La Guinée Equatoriale fait appel à l'aide de la communauté internationale pour entreprendre une difficile reconstruction, de nombreux exilés rentrent au pays et les prisonniers politiques sont libérés.
En août 1982, la loi fondamentale visant à restituer les libertés publiques et à jeter les bases d'une nouvelle démocratie est approuvée par référendum. La même année, Téodoro Obiang Nguema est investi officiellement dans la fonction de président de la République.
Teodoro Obiang Nguema Mbasogo
(1946 - )
Pour doper son économie et faciliter son intégration dans la région, en 1985, le pays intègre la zone franc.
Le parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) nouvel avatar de parti unique est créé en 1987.
En août 1990, sous la pression de l'Église catholique, le PDGE accepte le principe du multipartisme. Une nouvelle Constitution est adoptée par référendum en 1991, et le multipartisme légalisé en 1992. Une loi d'amnistie politique permet le retour de nombreux opposants.
En 1993, la plupart des partis d'opposition boycottent les élections législatives que remporte, évidemment, le PDGE
Soumises au même boycott les présidentielles, en 1996, voient la victoire d’Obiang Nguema avec 97 % des voix et les législatives de 1999 celle du PDGE.

En 2003, le scrutin est multipartite, avec 5 candidats autorisés (une opposition contrôlée par la présidence), le Président est reconduit avec 97,1% des suffrages. L’opposition réelle, elle, est toujours réfugiée à l’étranger.
La démocrature du pays se porte bien merci !

Pétrole off-shore

En mars 2004, une tentative de coup d’Etat mené par des mercenaires étrangers tourne au fiasco et fait la une des journaux du monde entier.
Le Pétrole ouvre bien des appétits.

Il faut dire qu’en 2005, deux sénateurs américains ont, suite à un rapport sur le blanchiment d’argent sale, dévoilé un scandale touchant la banque américaine Riggs (et bien d’autres établissements “respectables“, anglais, espagnol, etc.). Ce rapport prouvait qu’en quelques années Monsieur le Président avait pu détourner à son profit près de 700 millions de dollars. Pas mal, quand on dirige l’un des pays les plus pauvres de la planète.
Rassurez vous il va très bien et vient, dans un geste d’une incroyable mansuétude, pour célébrer ses 64 ans faire libérer quelques prisonniers et en particuliers tous ceux agés de plus de 70 ans. Certains étaient toujours après des années d’incarcération en attente d'un jugement.

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Malabo - Le pétrole renfloue les caisses...
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