Capitale : Bissau

Monnaie : Franc CFA

GMT

Tel. 245

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11.51° N - 15.35° W
Le territoire comprend une partie continentale et une partie insulaire formée par de nombreuses îles ou presqu’îles jouxtant immédiatement Ia côte (dont Caió, Pecixe, Bissau, Arcas, Bolama, Como, Melo) et par un archipel plus éloigné, l'archipel des Bissagos, ou Bijagós, constitué par dix-huit îles principales (dont Caravela, Canhabaque, ou Roxa, Caraxe, Formosa, Uno, Orango, Bubaque).
Bissau - la ville dans les années 40
La partie continentale est parcourue par de nombreux fleuves et rias aux cours sinueux qui sont d’excellentes voies de pénétration vers l'intérieur. Les navires de haute mer de faible tirant d'eau peuvent remonter jusqu'aux principales agglomérations, presque toutes situées sur Ia mer ou sur un fleuve. La marée fait sentir ses effets à plus de 100 kilomètres de Ia côte et peut atteindre 7 mètres d'amplitude. Un mascaret est même signalé sur l'embouchure du fleuve Geba.
Le découpage du territoire par ces cours d'eau rend les communications nord-sud relativement difficiles.
Bissau - Architecture Coloniale
La Guinée-Bissau partage l’histoire de la Guinée voisine.
Les ethnies qui l’habitent se retrouvent le plus souvent de par et d’autres des frontières y compris celle avec la Casamance au Sénégal. (Carte répartition éthnique)
La séparation sera effective à la fin du XIXe quand le Portugal perd la Guinée au profit de la France. La Guinée portugaise prend officiellement le nom de sa capitale : Bissau en 1942.
Comme dans l'ensemble du monde lusophone, du Brésil au Mozambique, Bissau accueille tous les ans un carnaval en février. Chaque quartier de Bissau prépare un masque géant qui sera l'objet d'un concours. Chaque ville et village du pays, chaque ethnie vient présenter sa culture, ses danses et ses traditions.
Bissau - Aujourd'hui et immuable
Les petits royaumes ou chefferies de la région restent les vassaux des grands empires de l’Est, Mali ou Songhaï (voir Mali). Seul l'Empire du Gabù, qui domine le Nord du pays à partir du XVIe, sort de l’anonymat mais lui-même et soumis à l’influence de son puissant voisin.

L’an 1446 marque le début de l'établissement portugais sur les côtes bissau-guinéennes. C’est le début pour les populations locales d'une farouche résistance à l‘envahisseur. Le premier navigateur Portugais Nuno Tristão est tué en 1446, le dernier toujours Portugais en 1939 par les guerriers Bijagos.
Le premier comptoir portugais, Bolama, est situé sur l'île du même nom, en face de l'actuelle Bissau. Le commerce peut alors commencer : or, ivoire, épices et esclaves.
Pour protéger leurs comptoirs, les Portugais parsèment la côte de forts qui sont placés sous l’autorité des îles du Cap-Vert.
Bissau - Le palais présidentiel
Jusqu’à l’interdiction de la traite au XVIIIe, la Guinée portugaise est un important réservoir d'esclaves à destination des plantations du Brésil, de Sao Tomé ou de l’Angola. Le port de Cacheu est le centre de la traite négrière pour toute la région.
Au XIXe siècle, l’hégémonie du Portugal sur la Guinée est contestée à la fois par les Britanniques et par les Français.
En 1879, la Guinée-Bissau est détachée de l'ensemble de la Guinée portugaise pour devenir une colonie autonome.
Après trois siècle d’occupation essentiellement côtière, les Portugais se lancent à la conquête de l'intérieur. Ils rencontrent une vive résistance qui perdure jusque dans les années 1920. Les frontières avec les possessions françaises sont fixées par un traité signé en 1886. La Casamance, anciennement portugaise (Ziguinchor a été fondé par les Portugais) est rattachée à la France.
Archipel des Bijagos
La capitale est transférée de Bolama à Bissau en 1942. En 1951, le territoire se voit attribuer par le Portugal le statut de province d'outre-mer, avec une représentation à l'Assemblée nationale portugaise.
La lutte pour l'indépendance est menée par le PAIGC (Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), mouvement nationaliste unitaire fondé en 1956 par Amilcar Cabral(1924-1973). Le PAIGC rassemble les populations du continent et de l'archipel des îles du Cap-Vert.
Le Portugal Salazariste pro-colonialiste refuse d'envisager l'indépendance, Cabral déclenche la guérilla au début des années 1960. Les jeunes républiques de Guinée et du Sénégal lui servent de base arrière. Le PAIGC progresse, établit plusieurs bases à l'intérieur du pays et obtient le ralliement de nombreux villages de la forêt et des marais. En 1972, malgré la présence de 30 000 soldats portugais, il contrôle les deux tiers du pays. L'assassinat d'Amilcar Cabral au début de 1973 ne ralentit pas le combat du PAIGC, qui après des élections dans les zones libérées, proclame unilatéralement l'indépendance de la république de Guinée-Bissau, bientôt reconnue par plus de trente États. Luiz de Almeida Cabral, le frère d'Amilcar, est plébiscité à la tête du gouvernement.
Amilcar Cabral (lunettes) durant
la guerre d'indépendance
© Mario de Andrade
Le 10 septembre 1974, après douze années de lutte armée, le Portugal qui, en avril, vient de connaître la Révolution des oeillets, reconnaît l'indépendance du pays.
Sous la présidence de Luiz Cabral, le PAIGC devient le parti-état. il prend le contrôle de l'économie et élimine systématiquement ses opposants.
Après 500 ans de colonisation, l’héritage est dramatiquement pauvre. Une brasserie destinée à fournir la bière aux troupes portugaises, quelques petites usines pour le décorticage du riz et des arachides, 14 diplômés d'Université, et pas un seul médecin. Un analphabétisme touchant 95% de la population, une espérance de vie de 35 ans (une des 3 dernières du monde) et 45% des enfants morts avant l'âge de cinq ans. Les Portugais n'ont en effet vu dans la Guinée qu'un grenier à arachides et à huile de palme bon marché. Contrairement aux colonies françaises et britanniques, aucune infrastructure n'a jamais été développée.
Avant l'indépendance, le pays était dominé par des compagnies de traite commercialisant l'arachide, l'huile de palme et le caoutchouc de cueillette. Pour transformer cette économie de comptoir, les dirigeants optent pour un socialisme dérivé du modèle mis en place par la Guinée voisine.
L'organisation communautaire et l'étatisation du commerce aboutissent à une stagnation des productions.
L’aide "des pays frères“ (Bloc Socialiste) permet de développer la pêche maritime et la recherche minière (bauxite et phosphates encore non exploités, prospection pétrolière offshore).
Au début des années 1980, la pénurie de biens alimentaires et industriels est chronique, seules les importations et l'aide internationale rendent possible la survie.
Depuis l'indépendance du Cap-Vert, en 1975, le PAIGC détient le pouvoir dans les deux pays. Mais en 1980, un coup d'État militaire en Guinée-Bissau, conduit par le Premier ministre, le commandant João Bernardo Vieira, renversa le régime de Cabral et met définitivement un terme à l'éventuelle union des deux pays.
En 1987, Vieira abandonna le marxisme-léninisme et, en 1991, il amorça une ouverture démocratique en autorisant le multipartisme. Le président Vieira a été réélu à la tête de l'État en 1994, mais la situation politique reste instable.

Le limogeage, en juin 1998, du général Ansumane Mané, chef d'état-major des armées, pour négligence dans une affaire de trafic d'armes, fut à l'origine d'un soulèvement d'une partie de l'armée. Malgré l'intervention des forces sénégalaises et guinéennes, les affrontements opposant les rebelles aux troupes loyalistes du président Vieira se poursuivirent, faisant échouer les tentatives de médiation proposées par la Gambie, l'Angola et le Portugal, et obligèrent la majorité des habitants de la capitale à fuir les zones de combats pour se réfugier à l'intérieur du pays ou dans les États voisins.
Bissau - Comment vas-tu avec la douleur ?
Le 7 mai 1999, la rébellion obtient le départ du président Vieira.
Koumba Yalla, de l’ethnie Balante vivant au Portugal est démocratiquement élu. Un Président, sous étroite surveillance puisque le général Ansumane Mané s'octroie le titre de vice-président avant d’être assassiné fin 2000.
La situation du pays semble se stabiliser, même si la population non Balante accuse Koumba Yalla de favoriser et d'octroyer les meilleurs postes à des Balantes.
Le musellement de la presse s'accompagne de menaces et de mesures d'intimidation pour les journalistes et les opposants au régime. L'armée reste omniprésente et verrouille l'information en particulier sur les opérations aux frontières où les exactions envers la population civile ne sont pas rares. La Guinée-Bissau est comme la majorité des pays de la sous-région un formidable et dangereux entrepôt d'armes légères.
Au coeur de cette poudrière, les Bissau restent pourtant un peuple étonnement agréable et attachant.

En 2003, un nouveau coup d’Etat militaire dépose Yalla. Il s’ensuit une période de normalisation démocratique qui débouche en 2004 sur la tenue d’élections législatives et présidentielles en 2005. Une élection qui voit le retour au pouvoir de João Bernardo Vieira.

Kumba Yalla
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Le Grand Schtroumpf, Cousteau ou le Père Noël ?
Si vous aviez croisé à l'époque plusieurs présidents africains, Koumba Yalla était facilement reconnaissable à son bonnet rouge qu'il ne quitte jamais. Kumba Yalla est un Balante initié. Et ce titre d'initié (qui est passé par le bois sacré) lui donne le droit au port du bonnet rouge. Si vous croisez des adultes avec un bonnet rouge en Guinée-Bissau, ne pensez pas forcément Calypso ou bottes dans la cheminée.
République
de
Guinée Bissau