Capitale : Conakry

Monnaie : Franc Guinéen

GMT

Tel. 224

www.gn
09.51° N - 13.71° W
Sous le grand fromager face à l'actuel ministère du Développement Economique, habitait un Baga nommé Konan. Il possédait des palmiers qui donnaient un vin excellent et l'on ne parla bientôt plus, les jours de réjouissance, que de passer chez Konan, que d'aller du côté de Konan pour y faire de copieuses libations. Nakiri veut dire en soussou : l'autre bord ; nakirikaï : les habitants de l'autre rive. Pour les habitants de la presqu’île de Kaloum, les insulaires de Tombo (île de Conakry) étaient les « nakirikai ». Konakry (longtemps orthographié avec un « K ») est la contraction de Konan nakiri ou Konankiri : du côté de chez Konan.
Conakry - L'Hôtel Niger - Années 40
Conakry, en 1865, est le nom d’un petit village d'une dizaine de cases. Un nom qui l'emporte sur les noms de Ballayville et de Ponty-ville pour désigner la nouvelle capitale de la Guinée.
En 1888, le bourg européen surgit de terre, sur l'île de Conakry connue à cette époque sous le nom de Tombo.
La séparation administrative des Rivières du Sud de la colonie du Sénégal met définitivement Conakry en lumière.
Le 1er janvier 1890, l'île de Tombo est choisie comme résidence du gouvernement de cette nouvelle colonie, la Guinée française. Dès son installation à Conakry, le premier gouverneur Noël Ballay (1817-1902) s’attèle à la construction de la capitale. Sur une carte de 1889, le réseau routier entre les villages se limitait à des sentiers; six ans plus tard, on avait tracé des rues dans la moitié de l'île.
Conakry, le quartier africain 1953
A cette époque, on invite plus ou moins gentiment le chef de Conakry, l'Almamy Benty Sory à transférer sa résidence non loin des P. T. T. actuelles dans le quartier qui porte depuis le nom d'Almamiya. Sur sa concession, libre, on construit l’entrepôt de la Compagnie du Sénégal et de la Côte Occidentale d'Afrique qui deviendra la Compagnie Française d'Afrique Occidentale. La ville s’est développée sur une sorte de promontoire qui, tel un wharf, s’avance dans l’océan Atlantique vers le sud-ouest. Conakry est relié à la presqu'île de Kaloum par une digue. A l’origine, on passait de la presqu'île de Kaloum à l'île de Tombo en empruntant un pont. L'isthme a été comblé à partir de 1963 (construction du Palais du Peuple, puis du jardin du 2 Octobre).
La toponymie des quartiers ou des villages de Conakry et sa région invite à une plongée dans l’histoire du pays.
Les noms les plus anciens sont Bagas, puis viennent les noms Soussous. Vers 1860, les Soussous chassés du Fouta-Djalon ont envahi la région, absorbé les Bagas, imposé leur langue qui est actuellement celle de presque toute la basse côte. Lors de la colonisation, diverses ethnies, ont afflué vers Conakry son développement urbain, commercial, administratif et artisanal. Elles ont laissé leur nom aux quartiers où elles se sont fixées : Téminétaye et Limbanta (Témnés et Limba de Sierra Leone), Maninkawondi (Malinké), Dixinn-Foula (Foula), Krotown (Kroumen de Côte d’Ivoire), ou bien ont nommé dans leur langue tel quartier nouvellement créé : Madina, Hafia sont d'origine foula, Mossodougou (le quartier des femmes - Mosso) est malinké.
De même, pour les étapes de la colonisation : Les premiers occupants portugais y ont laissé les noms des Iles de Loos (Islas dos Idolhos) et de Coronthie (Corinti) le lazaret.
Les Anglais celui de Dubréka (Day-break, « le point-du-jour ») au pied de la montagne Kakoulima
Un comptoir de traite allemand crée par un certain Boulbin est à l'origine de Boulbinet.
Sandervaliya (en mai 1888 l’explorateur Olivier Sanderval y vécu), Landréya, Donka, Bellevue, Manquépa ( Manque pas - de rien, le quartier des commerçants bien achalandés) datent de l'implantation française de 1885 à 1958.
Enfin, Cameroun, le quartier résidentiel militaire doit son nom aux tirailleurs africains logés ici, en 1918, au retour de l’occupation du Cameroun.
Conakry
Statue de Ballay
Le mot Conakry, lui-même évoque bien d'avantage qu'une ville, il est aussi un indispensable point de repère. Dès l'arrivée des Portugais sur le continent africain, "Guinée" a servi à en désigner presque toute la côte occidentale, du Sénégal au fleuve Congo. De ces temps d'exploration, l'Afrique a donc hérité de trois territoires homonymes: la Guinée, la Guinée-Bissau et la Guinée équatoriale, sans oublier le golfe du même nom, qui baigne la dernière.
Voilà pourquoi on appelle fréquemment la Guinée: Guinée-Conakry.
Paysage du Mont Nimba
Histoire
L'histoire ancienne de la Guinée est peu connue. La région est peuplée de pécheurs-chasseurs-cueilleurs qui au cours du Ier millénaire se sédentarisent. Des ethnies dont on situe l’origine dans la boucle du Niger. La population entretient des relations commerciales avec l’ensemble des pays limitrophes puis participe au commerce transsaharien. La Guinée intérieure est intégrée à l'empire du Ghana vers le Xe siècle. Au XIIIe siècle, Soundiata Keita fonde l'empire du Mali, dont la capitale, Niani, se trouve sur le territoire de la Guinée actuelle. (Voir Mali pour les Empires du Ghana et du Mali)
À partir du XIIIe siècle, les premiers groupes de pasteurs nomades peuls, animistes, migrent de la zone sahélienne vers le Fouta-Djalon, région propice à l'élevage. Ils s'imposent aux populations locales avant de s'opposer aux États voisins, en pleine expansion. Aux XIVe, XVe et XVIe siècles, les flux de migrations les plus importants amènent en Guinée des Peuls et des Mandingues en provenance du Fouta Toro (Sénégal) et du Macina (Mali).
Les Portugais sont les premiers, au XVe siècle, à longer les côtes de la Guinée et à entrer en contact avec les populations. Ils installent des comptoirs pour le commerce de l'or, de l'ivoire et la traite des esclaves. A partir de 1700, les Britanniques, les Français et dans un premier temps les Hollandais et les Espagnols s’emparent peu à peu de l’ensemble de ces comptoirs.
Au XVIIe siècle, arrivent d'autres groupes Peuls, convertis à l'islam. Les Peuls font désormais l'histoire du Fouta-Djalon, ils lancent une jihad contre les «infidèles». Ils s'isolent relativement des autres régions de Guinée, pendant toute la période des XVIIIe et XIXe siècles. Sous l'impulsion de Karamoko Alpha (1725-1750) puis de Ibrahima Sambego Sori (1751-1784), les peuls créent un régime théocratique de type féodal fondé idéologiquement sur une religion, l'islam, et économiquement sur l'exploitation d'un esclavage familial. Le Fouta-Djalon a pour capitale Timbo. L'antagonisme entre deux familles royales, les Alfaya et les Soriya, aboutit en 1837 à accord qui stipule une alternance à la tête du pouvoir. Un accord original qui cependant précipite la chute du royaume lors de conquête coloniale.
Caravane commerciale en Haute-Guinée
Parallèlement en Haute-Guinée, les années 1870 voient l’ascension rapide d’un commerçant Dioula devenu militaire, Samory Touré. Redoutable homme d’état et fin tacticien, il organise un empire «chez des Malinké qui avaient renoncé depuis plus de trois siècles à toute organisation politique centralisée». Un empire fortement structuré doté d’une administration territoriale forte avec Bisandougou pour capitale. Converti à l'islam en 1880, aidé par une puissante armée qu'il équipa de fusils fabriqués par les forgerons locaux, il donne à ses conquêtes militaires le caractère d'un nouveau jihad. Samory Touré devient le maître d’un territoire qui s‘étend de la Haute-Guinée au Sud du Mali.
Très vite cependant il se heurte à d’autres visées conquérantes, celles des Européens.
Le gouverneur français du Sénégal, Louis Faidherbe, comprend que la région des Rivières du Sud, sur la côte de Guinée, constitue une base idéale pour progresser vers l'intérieur. Durant dix ans, les relations avec les Européens s’établissent entre diplomatie et guerre. En 1884-1885, la conférence de Berlin, les Africains n’y sont ni conviés ni représentés, reconnaît les droits de la France sur la région.
La signature du traité de Bisandougou en 1887 avec les Français semble garantir à Samory Touré la souveraineté sur son Empire.
Pourtant la même année, le général Galliéni écrit qu’il s’agit là d’ « actes diplomatiques établis pour les puissances étrangères et destinés à établir nos droits sur des régions où la Grande-Bretagne jetterait les yeux. La seule politique à suivre vis-à-vis de ce Chef (Samory) est de le faire disparaître. ».
La France viole donc le traité, au nom des intérêts supérieurs de la civilisation française.
Masque
Banda-Baga
La fin de L’empire de Samory, en 1892, s’accompagne d’un fait unique dans l’Histoire : l’Empire en mouvement. Samory scinde ses forces en trois factions. La première combat pied à pied l’avance des Français, la deuxième administre et réglemente le territoire occupé, la troisième conquiert de nouveaux territoires.(Les Empires de Samory)
Durant cette fuite en avant, il soumet les Sénoufos puis les Lobis constituant ainsi un nouvel empire. Les Français s’inquiétent de cette puissance conquérante, avec raison. Une de leurs colonnes militaires est totalement anéantie à Séguela. Pour soumettre Samory, les Français font appel aux Britanniques. Sans voies de ravitaillement, en particulier pour les armes, Samory est vaincu puis déporté au Gabon où il meurt en 1900.
Samory Touré et ses épouses captifs avant la déportation au Gabon
En 1890, la Guinée devient une colonie autonome, avec Conakry pour chef-lieu. En 1893 et 1894, la Côte-d'Ivoire et le Dahomey en sont détachés. En 1899, le Soudan français perd la région malinké du haut Niger, au profit la Guinée. Le pays n’est totalement «pacifiée» qu'en 1912, après la défaite d'Alpha Yaya Diallo.
En 1914, construite avec le travail forcé, la ligne de chemin de fer Conakry-Kankan est achevée.
Pendant les deux guerres mondiales, la métropole fit largement appel aux soldats guinéens.
Préparation du Mil
Le nationalisme guinéen prend de l'ampleur après la Seconde Guerre mondiale. Élu en 1945, Yacine Diallo est le premier député de Guinée à l'Assemblée française. Le Parti démocratique de Guinée (PDG, section guinéenne du RDA), créé par Fodé Mamadou Touré et Madeira Keita, mène la lutte pour l'indépendance. Le syndicaliste Sékou Touré prend la direction du PDG en 1952 alors que l'administration coloniale s'efforçe par tous les moyens de briser la contestation. À la suite de la loi-cadre de 1956 et de la victoire éclatante du PDG aux élections territoriales de 1957, Sékou Touré est élu président du Conseil.
Le PDG devint le parti unique de Guinée.
Lors du référendum du 28 septembre sur la Communauté française, la Guinée suit la consigne prônée par Sékou Touré et vote «non» à 94,4 % des voix. Le 2 octobre 1958, la Guinée proclame son indépendance.
Mécontente de la décision guinéenne après son vote négatif, la France suspend immédiatement et totalement son aide. Sékou Touré, devenu le premier président de la jeune république, fait sortir son pays de la «zone franc» en 1960 et remplacer l'usage du français par les langues locales en 1968. Sur le plan économique, il choisit la voie de la «révolution socialiste», et la Guinée se tourne vers le bloc communiste (URSS et Chine) pour obtenir les aides et les financements que la France lui refuse.
Sékou Touré impose un pouvoir dictatorial qui déclenche l'exil des chefs de l'opposition et d'une partie de la population.
En 1977, la mort en prison de Diallo Telli, ancien secrétaire général de l'OUA, soulève une très vive émotion dans l'opinion internationale. Le mécontentement grandissant de la population finit par contraindre le président à assouplir sa politique économique. Il ouvre alors la Guinée à la coopération avec les pays capitalistes, en particulier la France. En mars 1984, Sékou Touré meurt brutalement. Il laisse un pays ruiné, des prisons pleines et des centaines de morts sous la torture. Un coup d'État militaire mené quelques jours plus tard porte le colonel Lansana Conté au pouvoir.
Sékou Touré
1921 - 1984
En 1985, la Guinée engage deux réformes décisives (monnaie, fonction et secteur publics). Mais les relations avec le tout puissant FMI et la Banque mondiale se dégradent à partir de 1989. Ce qui a pour effet de rendre plus difficile encore un hypothétique redressement économique, les autres bailleurs de fonds s’alignant généralement sur les positions (critiquables) de ces deux organismes totalement à la botte des financiers de Wall Street.
Le processus de démocratisation est lui engagé en 1990, avec une constitution restaurant le multipartisme, la mise en place d'un Conseil transitoire de redressement national remplaçant le Comité militaire de redressement national. L'élection présidentielle au suffrage universel du 19 décembre 1993 a été remportée par le général Lansana Conté (50,9 % des suffrages), mais ces résultats sont violemment contestés par une opposition divisée.
Mais la situation politique demeure plus qu'incertaine d’autant plus que les vieux démons des affrontements entre Malinkés, Soussous et Peuls resurgissent.
Malgré ses richesses minières, le pays demeure extrêmement pauvre. La Guinée subit aussi régulièrement le contrecoup des guerres civiles qui ravagent les états voisins. Réfugiés et incursions de milices ou de groupes rebelles n'aide pas le pays à atteindre la sérénité nécessaire pour un développement harmonieux.
Distributuion Aide Alimentaire
© Première Urgence
Les Liens Utiles ou pas...

Un site perso sympa - clic ! -

Le portail guinéen - clic ! -

Les News de Guinée - clic ! -

République
de
Guinée