Capitale : Ouagadougou

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Fondée au XIe siècle par les Nyonyosé la cité porte d’abord le nom de Kombemtinga “la Terre des Guerriers “. Rebaptisée au XVe après une guerre entre Nyonyosé et Ninsi, deux tribus qui cohabitaient dans la région, Ouagadougou, est une déformation du mot Wodogodo “ Là où on reçoit des honneurs, du respect“. La ville s’est peu à peu construite autour du Palais du Naba, le roi. Au XIXe, l’autorité coloniale, et l’augmentation de sa population en font un important centre urbain. Capitale de l’Empire Mossi depuis 1441, Ouagadougou devient la capitale de la Haute-Volta en 1947, avant tout naturellement de devenir celle du Burkina Faso “Le Pays des Hommes Intègres“ en 1983.
La Grande Mosquée de "Ouaga"
La ville compte aujourd’hui plus d’un million d’habitants. Et cela tombe bien car à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso comme dans l’ensemble du territoire, se sont avant tout les habitants qui font le charme et l’intérêt de ce pays. Les Burkinabés font sans aucun doute parti des peuples élus, hospitalité, générosité et gentillesse ne sont pas ici des qualités, c’est une façon de vivre.

Le Parc urbain Bangr-Weoogo (“la forêt du savoir“ en moré) est resté durant des siècles propriétés des chefs Mossis. A l’origine, lieu sacré d’initiation et sanctuaire, il est aujourd’hui un des rares parcs existants dans une capitale africaine.
Le peuplement de la région, bien que mal connu et peu étudié, remonte à 12 000 ans BC avec des chasseurs-cueilleurs, entre 3600 et 2600 BC commence la sédentarisation, l’homme du néolithique pratique l’agriculture et l’élevage.
Les vestiges du premier millénaire sont évidemment plus nombreux, on attribue aux Dogons ceux découverts dans le nord et le nord-ouest. Une région qu’ils ont quittée entre le XIIe et le XVIe pour se réfugier dans les falaises de Bandiagara au Mali.
Les ruines de murailles de la région sud-ouest ont longtemps interpellé les chercheurs. L’hypothèse d’une origine Lobi, semble prévaloir aujourd’hui.
Le peuplement du pays à l’image de celui du continent est marqué par les vagues successives de migrations.
Au XIIe et plus encore au XV naissent les grands royaumes Mossi. Progressivement leurs conquêtes englobent le centre de l’actuel Burkina et s’étendent vers le Nord avec le royaume du Yatenga, puis ils se stabilisent au XVIIIe.(carte royaumes Mossi)
Les grands courants de migrations ont pour origine le Mali, Le Ghana, la Côte d’Ivoire. La particularité du Burkina dans l’histoire et sa capacité d’intégration des peuples qui migrent ou soumettent son territoire et ses populations.(voir carte répartition ethnies burkinabées)
L’Ouest reste marqué par une forte diversité ethnique que “fédère“ une tradition communautaire sans état fort ni centralisé ou le commerce assure seul les relations avec l’extérieur.
Le centre lui conformément à la politique Mossi est globalement plus homogène, plus hiérarchisé. De même pour l’est du territoire qui lui trouve ses racines dans la tradition politique des Gulmancéba.
Un ensemble de caractéristiques qui jouera un rôle important durant la conquête coloniale, les sociètés les plus hiérarchisés rongés par les conflits de succession seront jouées par la ruse des puissances coloniales, la France en particulier, alors que les entités plus libres de l’ouest du pays offriront une résistance bien plus grande à la colonisation.
Naba Koutou
dit Wobgho (éléphant)
Roi Mossi - fin XIXe
Les Européens, hormis quelques explorateurs, arrivent seulement au XIXe. Après la conférence de Berlin, la curée colonisatrice est lancée et il faut conquérir un maximum de territoires. Britanniques et Français s’affrontent pour la région.
Ces derniers “s’illustrent“ dans une conquête qui oppose des fusils modernes à des armes qui majoritairement auraient fait sourire les soldats de l’An II. Après la prise sanglante de Boussa en 1895, Ouagadougou tombe en 1896. Naba Wobgho le grand roi Mossi de Ouagadougou fuit en Côte d’Ivoire.
Une région militaire est créée avec pour centre Ouagadougou.
Bobo-Dioulasso est conquise en 1898.
Cette année-là la Conférence de Paris arbitre le différent franco-britannique et statut sur la frontière entre la Gold-Coast (Ghana) et la Haute-Volta (Burkina Faso). Il n’y avait, bien entendu, aucun représentant des peuples concernés conviés à cette conférence.
En 1904, les pays de Haute-Volta sont intégrés dans le grand ensemble soudano-sahélien français du Haut-Sénégal Niger.
Les révoltes restent fréquentes et sont violemment réprimées, l’une des dernières en 1915/1916 à lieu dans le sud-ouest du pays.
Habitat rural Gourousi - Burkina Faso
Le 1er Mars 1919, le Haut-Sénégal Niger disparaît au profit de colonies autonomes. C’est la naissance de la Haute-Volta.
La mise en valeur du territoire passe par le travail forcé, l’esclavage est aboli en France depuis 1848 (merci, Victor Schoelcher). L’immense réservoir de population (3 millions d’habitants) offre une main-d’oeuvre à très bon marché. Dans les campagnes, la culture du coton est mise en avant avec les champs collectifs obligatoires dans chaque village. Les infrastructures se développent, en particulier le réseau routier qui passe de 3 à 6000 Km, il faut transporter le produit des récoltes.
Le 4 décembre 1926, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou deviennent des communes.
Pour la population, la situation ne s’arrange pas, travail forcé, les impôts qui s’ajoutent aux taxes, la paupérisation entraîne une migration massive vers la Gold Coast.
Le 5 septembre 1932, la colonie de Haute-Volta est supprimée au profit du Soudan, du Niger et de la Côte d’Ivoire. Pour le pays c’est dramatique, Ouagadougou perd son statut de commune, les structures administratives sont démantelées, les pôles de décision s’éloignent, et le travail forcé reste une réalité.
En même temps, c’est une chance pour les partisans de l’unité nationale voltaïque. Ils regagnent peu à peu le terrain perdu, luttant contre leur statut de citoyens de seconde zone. La Haute-Volta retrouve ses frontières administratives de 1932 et devient membre de l’AOF en 1947.
Membre de l’Union Française en 1948, elle peut élire ses conseillers généraux (le parlement local) et ses députés à l’Assemblée Nationale française.
En 1956, la loi cadre, l’autorise à avoir son propre conseil de gouvernement, avec un président nommé par la Métropole.
Le 17 mai 1957, Ouezzin COULIBALY forme le premier conseil de gouvernement ; M. Yvon Bourges en est de facto, le Président.
Une crise gouvernementale renforce l’opposition à Coulibaly en septembre 1957.
Coulibaly décède à Paris en 1958 et son principal opposant Maurice Yameogo lui succède.
Le 11 décembre 1958, la Haute-Volta obtient le statut de République autonome membre de la Communauté Franco-Africaine.
elle accède à la souveraineté internationale avec la proclamation de l’Indépendance le 05 août 1960.
Maurice Yameogo est son premier président.
Le Pays est admis à l’ONU le 20 septembre.
Le 26 mai 1963, La Haute-Volta participe à Addis-Abeba (Ethiopie) à la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA).
Un problème toujours crucial dans l'ensemble des pays sahéliens : l'eau.
La gestion économique hasardeuse, pour ne pas dire le vol caractérisé, et l’absence de liberté politique (Parti unique, arrestation d’opposants, limitation du droit de grève.) rendent la situation intenable. Le 1er janvier 1966, c’est la grève générale.
L’état d’urgence est décrété, mais les manifestants obtiennent le départ de Yameogo. A sa place, tous plébiscitent le Lieutenant Colonel Lamizana.
Les mesures économiques draconiennes préconisées par Lamizana, sont acceptées par le peuple, qui voit en lui un symbole de l’intégrité. Le Général Lamizana va diriger le pays durant plusieurs phases de 1966 à 1980.
1966-1970 : Gouvernement militaire provisoire
1971-1974 : Ile République. Gouvernement parlementaire qui butte en 1974 sur les rivalités des politiques au moment de désigner le futur président de la république.
Général Aboubacar Sangoulé Lamizana
(1916- )
1974-1976 : Gouvernement de renouveau national
1976-1978 : Gouvernement "de transition" et Gouvernement "d'union nationale" regroupant la totalité des tendances politiques et les représentants du pouvoir traditionnel (chefferies) il oeuvre à la nouvelle constitution et la mise en place de nouvelles institutions. Un référendum approuve ces nouvelles orientations.
1978-1980 : Ille République
Lamizana est pour la première fois démocratiquement élu, d’une trop courte tête. Le mécontentement gronde, et les syndicats mobilisent.
Un coup d’état porte au pouvoir Le Comité Militaire de Redressement pour le Progrès National (1980-1982) du Colonel Saye Zerbo.
Attentif aux demandes rurales, le CMRPN bénéficie dans un premier temps de la confiance populaire, mais les mesures qu’il préconise et le conflit larvé qui au sein de l’armée oppose colonels et capitaines a raison de cet état de grâce.
Le jeune capitaine Thomas Sankara, secrétaire d’état à l’information démissionne avec fracas après seulement 5 mois.

En novembre 1982, il revient au pouvoir en faveur d’un nouveau coup d’état militaire qui porte les jeunes officiers au pouvoir. Le Conseil du Salut du Peuple. Dans un premier temps l’indécision. Les officiers hésitent entre un retour à la légitimé constitutionnelle et une révolution progressiste ( un courant représenté par Sankara). Le CSP vacille, le coup fatal lui est porté par l’action des hommes du Capitaine Blaise Campaoré, ami de Sankara qui occupe Ouagadougou à l’aube du 4 août 1983. La révolution est en marche. Le Conseil National de la Révolution est sur orbite, à sa tête de jeunes capitaines et en particulier l’idôle des jeunes voltaïques, Thomas Sankara.
La Haute-Volta devient le Burkina Faso, les Voltaïques : des Burkinabés. L’espoir renaît dans la population, les choses changent peu à peu. Proche du peuple, le pouvoir est malgré tout aux mains des militaires, donc de gens armés.
Les “dégagements“ de fonctionnaires, les arrestations voire les exécutions arbitraires, les exactions de certains membres du CNR entachent cette période.
Thomas Sankara
1949-1987
Le charisme de Sankara passe les frontières, les progressistes du monde entier voient dans cette révolution à peine marxisante la preuve de leur espoir : il existe une troisième voie.
Les Grands du Monde voient d’un très mauvais oeil la réussite possible de l’entreprise, l’Afrique doit rester à la botte, la déstabilisation est en marche.
Le 15 octobre 1987, l’ami de toujours, Blaise Campaoré reçoit le feu vert français, abat Thomas Sankara et prend le pouvoir.(Charles Pasqua, alors ministre de l’intérieur français, s’en vantera 15 ans plus tard sans que nul journaliste français ne s’émeuve de cette révélation.)

Le Front Populaire (Pasqua a du avoir des sueurs!) de Campaoré prône la rectification de la révolution. Le Burkina devient un enfant sage dans le concert des nations. Une nouvelle constitution est adoptée. La IVe République est née.

Après une première élection à la présidence en 1991 puis une seconde en 1998, le “Capitaine“ Campaoré est toujours au commande du pays.

Les élections de 2005, voit pour la première fois l’opposition présenter des candidats alors que le multipartisme existe depuis 1991. Contrairement à la constitution qui limite à deux le nombre de mandat, et suite à un problème de loi non-rétroactive, Campaoré brigue à nouveau et pour la troisième fois la présidence. C’est vrai qu’il le fait sur la requête de son parti le Congrès pour la Démocratie et le Progrès. Il est réélu. Il a de la chance, les Burkinabés sont pourtant un peuple absolument fantastique.

Quel autre pays que le Burkina dont la capitale à sa Place des Cinéastes pouvait accueillir le plus grand festival cinématographique africain.
Festival créé en 1969 à Ouagadougou, à l'initiative d'un groupe de cinéphiles. Il devient en 1972 Le Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO) donne enfin une vitrine à un cinéma qui n’a rien d’anecdotique. Porteurs des espoirs des cinéastes du continent tout entier, il permet la rencontre avec le public et les professionnels du monde entier.
A LIRE
Une biographie de Thomas Sankara

"Thomas Sankara; la Patrie ou la Mort"
de Bruno Jaffré
l'Harmattan 1997

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