Florent COUAO ZOTTI

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Florent Couao-Zotti est né en 1964 à Pobé au Bénin, où il a obtenu une maîtrise de Lettres modernes en 1988. Enseignant, journaliste, scénariste de bandes dessinées, cet écrivain protéiforme et talentueux est l'auteur de romans, de nouvelles et de pièces de théâtre.
Tout commence en février 1990, lorsque la Conférence nationale des forces vives proclame la faillite du régime révolutionnaire au pouvoir depuis 1972. La presse profite de l'embellie et le jeune homme collabore à plusieurs journaux indépendants. Il devient le rédacteur en chef d'un bi-mensuel humoristique et satirique, Le canard du golfe, puis fait véritablement ses premières armes avec une pièce de théâtre, Ce soleil où j'ai toujours soif (L'Harmattan, 1995), où il exprime son scepticisme à l'égard du "renouveau démocratique" africain.

Son second ouvrage, Un enfant dans la guerre (Lomé, Haho-ACCT, 1996) est un roman pour la jeunesse. Remanié et réédité en 2001 sous le titre Charly en guerre (Paris, Dapper jeunesse), il décrit les conflits qui ensanglantent le continent et dénonce la cruauté des adultes. Mais c'est avec Notre pain de chaque nuit (Le Serpent à plumes, 2000), âpre roman hanté par la violence et la lutte à mort du monde de la rue, que Florent Couao-Zotti attire réellement l'attention.

Dans L'homme dit fou et la mauvaise foi des hommes (Le Serpent à plumes, 2000), il continue de peindre avec force les bas-fonds tout au long de dix nouvelles contant la vie de marginaux à Cotonou. Un retour au théâtre s'amorce avec La diseuse de mal-espérance (L'Harmattan/Ndzé, 2001). Inspiré de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, l'ouvrage montre qu'il faut vaincre ses préjugés pour reconnaître aux plus humbles une beauté et une bonté souvent négligées.

La dernière pièce de l'auteur, Instincts primaires... combats secondaires (in Liban, écrits nomades 2, Carrières-Morlanwelz -Belgique- éditions Lansman, 2001) s'inscrit dans une perspective semblable. Dans un camp, des réfugiés fuyant la guerre ethnique font face à un drame né de la haine tribale régnant entre les Effurus et les Ebolos. Cultivant les africanismes, les jeux de mots, le mélange des tons et des registres de langue, Florent Couao-Zotti fait montre d'une créativité verbale certaine. Son écriture riche et colorée donne la parole aux exclus, explorant avec brio les aspects les plus noirs et les plus désespérés de la société béninoise d'aujourd'hui.