Pierre Savorgnan de BRAZZA
Pierre Savorgnan de Brazza né à Castel Gandolfo près de Rome le 25 janvier 1852. Septième enfant d’une famille de la noblesse italienne, son enfance est bercée par les récits de son père, qui a parcouru l’ensemble du bassin méditerranéen, et la lecture des grands voyageurs et des Atlas de la bibliothèque familiale. Pour le jeune Pierre, au demeurant un peu remuant, cela ne fait aucun doute, il sera marin à l’autre bout de la terre.
A Paris, aidé par un ami de la famille, l’Amiral de Montaignac, il prépare, passe et réussi au titre d’étranger le concours de l‘Ecole Navale, en Décembre 1868. Il est aspirant quand éclate la guerre franco-allemande de 1870. Il demande à être affecté sur une unité combattante de la flotte.
En 1871 à la fin du conflit, la troisième République l’affecte sur La Vénus. Le navire croise au large du Gabon pour intercepter les navires négriers, la traite est une activité désormais illégale.
En 1874, La Vénus navigue sur l’embouchure du fleuve Ogooué. Pierre Savorgnan de Brazza à l’idée de remonter ce fleuve pour prouver que celui-ci et le Congo ne font qu’un. Son projet est retardé, par sa naturalisation. Le fait de devenir français le prive de ses grades. Il doit rentrer en France pour obtenir son brevet de capitaine au long cours et pouvoir être réintégré dans la Marine Nationale au grade d’enseigne de vaisseau. Après quelques mois, Brazza est de retour en Afrique. Il a profité de ce court séjour administratif pour obtenir du ministère de la Marine l’ordre de mener l’exploration de l’Ogooué.

A bord d’un petit vapeur, Brazza et ses compagnons quitte Libreville le 3 novembre 1875 et remontent le fleuve jusqu’à Lambarénè. (Où le bon docteur Schweitzer ne s’installera que bien plus tard en ….).
Il lui faut deux mois pour réunir les pirogues et les pagayeurs nécessaires à la poursuite de l’expédition. Il aborde à Lopé, le 10 février 1876. Durant l’ensemble du parcours, les palabres se multiplient avec les rois et les chefs des territoires traversés. Les accrochages avec les trafiquants d’esclaves sont nombreux. Savorgnan libère les esclaves rencontrés.
Guerrier Obamba - 1888
En juillet 1877 il atteint le confluent de l’Ogooué avec la rivière Passa. Devant la succession de chutes et de rapides Brazza doit se rendre à l’évidence, l’Ogooué n’est pas le Congo. Non navigable, il n’est pas non plus la grande voie de pénétration fluviale qu’espéraient les autorités françaises. L’expédition continue, elle remonte le cours du N’Gambo, affluent d’un fleuve plus important qu’il nomme Alima à la suite d’un quiproquo avec un autochtone. S’étend enquit de son nom, l’homme lui répond “anza malima “, “l’eau que voici“ en langue téké.
En juillet 1978, Brazza et ses hommes se retrouvent face aux Aphourous, redoutables maîtres du commerce sur le fleuve “Alima“. Pour protéger leur monopole (ivoire et esclaves en particulier) ils n’hésitent à attaquer la petite troupe réduite à trois blancs déguenillés et hirsutes, treize laptots (marins - tirailleurs sénégalais) "dressés à l'exercice du chassepot" (le fusil réglementaire) et quelques porteurs.
Femmes Batékés
L’explorateur s’irrite de la défense de ce monopole qu’il est venu conquérir : "Les Aphourous n'entendaient pas qu'on naviguât sur leurs eaux, surtout avec des marchandises. Ces Noirs sont les commerçants les plus défiants et les plus impitoyables que je connaisse." Puis bat en retraite. Les munitions s’épuisent, les hommes sont exténués, malades, dénutries le 11 août Brazza décide de prendre le chemin du retour. A ce moment pourtant, il n’est qu’à 200 Km du fleuve qu’il cherche depuis 3 longues années, le Congo.

De retour en France, Brazza tente de monter une nouvelle expédition. Le temps presse, la course aux nouveaux territoires est lancée en Europe. Léopold II le roi des belges vient d’engager Henri Morton Stanley, le sauveur de David Livingstone, pour soumettre en son nom cette partie du monde. Brazza reçoit l’aval du gouvernement et l’aide précieuse du ministre de l’instruction publique, Jules Ferry. Celui-ci fervent partisan de l’expansion coloniale finance la nouvelle expédition à hauteur de 100.000 francs.
Le 27 septembre 1879, il s’embarque pour le Gabon. L’expédition est rapidement organisé. Stanley à quelques mois d’avance, mais Brazza ignore qu’il a un atout fort précieux dans son jeu. En deux mois il couvre le chemin parcouru en 2 ans lors de la première expédition.
Cette fois le “makoko“, le roi des Tékés (Batékés) a décidé du gagnant. Il a donné l’ordre de laisser passer Brazza. Il joue le français contre l’anglo-belge. Le “Père des esclaves“ lui semble plus digne de confiance que Stanley qui lui s’est taillé une réputation de tueur dans l’esprit des populations africaines. Il lui dépèche un émissaire, Brazza veut d’abord voir le “Grand Fleuve”.
Le 1er octobre 1880 la chose est entendue.

"Brûlé par le soleil, plusieurs fois égaré et me croyant perdu, je commençais à menacer mon guide lorsque, à 11 heures du soir, après une dernière marche forcée, notre vue s'étendit tout à coup sur une immense nappe d'eau dont l'éclat argenté allait se fondre dans l'ombre des plus hautes montagnes. Le Congo, le mystérieux fleuve, coulait majestueusement à nos pieds sans que le sommeil de la nature fût troublé par le bruit de son tranquille courant."
Rapides sur le Congo à Stanleyville
Le surlendemain, Brazza rencontre le Makoko à Mbé sa capitale.
Le roi et lui signe un traité qui place le royaume sous la protection de la France. Sur place, personne hormis les européens n'en a vraiment conscience mais de ce jour, la rive ouest du Congo est française.
Les français construisent un poste, N’Tamo qui deviendra Brazzaville.
Pour le retour, Brazza tente de rallier l’océan depuis le poste de Franceville. Chemin faisant il découvre les sources de l’Ogooué.

Le 30 novembre 1882, la Chambre ratifient le traité entre le Makoko et Brazza. Les régions qu’il a exploré sont donc placées officiellement sous protectorat français. Nommé Lieutenant de Vaisseau, Brazza se voit confier une troisième expédition pour créer de nouveaux postes le long du fleuve et sécuriser la zone. Des crédits sont votés, Brazza s’embarque avec le titre de commissaire général de la République de l’Ouest africain.

En 1885 l’Acte général de la conférence de Berlin reconnaît tous les droits de la France sur le Congo.
Nommé, en novembre 1885, commissaire général du gouvernement dans le Congo français, Brazza occupe cette fonction jusqu’en 1897. Tout en poursuivant ses explorations, il s’attache à organiser la colonie qu’il a contribué à créer.
Critiqué dans ce rôle d'administrateur, il est mis en disponibilité en 1898 avant de démissionner au mois de mai 1901.
La république le rappelle quelques années plus tard à la suite de nombreux scandales financiers. il se rend au Congo pour y effectuer une tournée d'inspection.
Pierre Savorgnan de Brazza meurt à son retour à Dakar, le 14 septembre 1905.
Brazza, retour d'expédition.
Bien que défendant son “œuvre civilisatrice“ face à la conquête prédatrice de Stanley, Brazza n’en reste pas moins lucide quant à leurs finalités. "Les extrêmes se touchent, s'avouait-il, leurs sillons si différents, tracés avec la même persévérance, convergent au même but : le progrès."

Avec le recul qu’offre les années une seule question se pose : Quel progrés ?
Missionnaire et Congolais à Brazzaville
Sur Les Traces de...
A l'image de ces glorieux prédécesseurs, cet explorateur là, ou plus exactement son auteur, n'était pas non plus exempt de tout reproche. Le poids d'une vieille civilisation, sans doute...
1939, Brazza un film de Léon Poirier.
Avec Robert Darène, Jean Daurand et Pierre Vernet
Si vous désirez vous rendre à Castel Gandolfo, prennez contact avec cet homme. Il y posséde sa résidence d'été.
Avec piscine s'il vous plait.
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